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A propos d’une prétendue sécurité islamique : "Il faut défendre ce qui est juste", prévient Sayouba Traoré

25 mars 2018, 19:53, par Bantchandi

Sayouba TRAORE fais partir des rares intellectuels de notre chère patrie pour qui, j’ai encore du respect et de l’estime, car il lui reste une bonne dose de sagesse et de recul par rapport à un certain nombre de questions brulantes de notre société. Loin de moi d’apprécier un vilain esclave qui a une des rares fois une tête bien faite et beaucoup d’humilité. Je suis certain qu’il en sait plus, mais ne nous dit pas tout sur le sujet, au niveau d’informations où il se trouve. Bref.
Moi cette question me rappelle celle épineuse des "kolwéogo", et qui ose émettre la moindre critique est taxé de voleur ou de complice de voleur, au point où l’hypocrisie légendaire de nous burkinabè a fini par installer une chienlit.
Sur cette question je pourrai épiloguer longuement là-dessus, et je la scinde en trois parties :
 l’état de la sécurité proprement dite dans notre pays ;
 l’aspect religieux : la religion et le vivre ensemble au Burkina Faso ;
 les soubresauts politico-politiciens.
Sur la question de la sécurité, j’ai toujours et à corps défendant été contre les kolwéogos et autres forces d’auto-défenses, à causes des dérives futures et certaines de ces derniers. Dans une république normale, un citoyen normal exige de l’État, de doter les forces de défenses et de sécurité républicaines les moyens humains, financiers et matériels pour accomplir leurs devoirs et de militer et promouvoir des forces illégitimes et illégales. La vie en société et son idéal vers lequel nous aspirons ont des exigences. Il faut que tous citoyen s’acquittent de ses devoirs avant d’exiger ses droits. Pour que l’État puisse accomplir ses fonctions régaliennes, il va falloir payer ses impôts et taxes, éviter la fraude qui tue nos industries déjà fragiles. En la matière nos opérateurs économiques ne sont pas exemplaires, ou du moins nos opérateur politico-économiques ne le sont vraiment pas.
Je vais donner deux exemples qui font que les kolwéogo m’horripilent :
 j’arrive au village, je cherche un peintre pour me peindre une maison de trois chambres, cuisine, toilettes et salon en deux jours, le monsieur qu’on m’amène, après accord sur le devis et achat du matériel me dit de lui donner une avance et qu’aujourd’hui à 11 heures il ne pouvait pas commencer le travail, mais demain très tôt le mantin ce sera chose faite. À ma grande surprise le lendemain jusqu’à 10heures point de peintre point de début. Raison : monsieur est secrétaire général des kolwéogo de du secteur 2 et la nuit il ont patrouillé pour récupérer des voleurs. En définitive mon séjour de deux jours devient 10 jours.
 mon cousin qui est en train de devenir une loque humaine, par paresse et cupidité, est membre des kolwéogo, il n’est pas un exemple de vertus. Il m’a confié que lors des rondes la nuit, au début ils reversaient la totalité des sommes encaissées (dons et impôts et taxes indus), mais par le comportement de certains responsables qui ne veulent pas faire la ronde, les fruits de la ronde était répartis et le reste reversé dans la caisse. Après une ronde il peut empocher 5000 à 7000 francs CFA. Dites-moi pourquoi irais-je travailler, si je peux me contenter du peu.
La question religieuse. Je suis catholique, mais une situation qui me gêne c’est lors des cultes du dimanche ou des solennités (fêtes spéciales), les fidèles font montre d’un incivisme ils garent mal sur la chaussée déjà étroite, s’il y a culte ce n’est pas la peine d’emprunter les voies qui jouxtent les alentours des Églises, vous ne pourrez pas passer, sauf difficilement.
Chers nos frères protestants le plus souvent c’est la musique de l’orchestre qui constitue un tintamarre, ou ce sont des prêches avec une sonorité qui viole notre quiétude.
Quand à mes frères et sœurs musulmans, à tout bout de champ s’improvise des lieux de culte en bordure de voie, sans respect du code de la route. Le culte du vendredi la voie qui passe devant la mosquée est barrée. Au Sénégal le vendredi si pendant la prière ta boutique est ouverte, tu subiras des représailles à la hauteur de ton crime.
Avec la sortie de la communauté musulmane et une montée de bouclier, par rapport la stigmatisation du port du voile non intégral dont sont victime certaines fidèles musulmanes, dans des lieux publics et dans les concours et examens publics. L’iman Ismaël TIENDREBEOGO un intellectuel musulman et frère parce que nous avons fait le même lycée à Fada N’Gourma et nous habitons le même quartier le secteur 4 du Camp Mossi. Je le connais depuis qu’il milite et est membre actif de l’AEEMB depuis le lycée Diaba Lompo, dans son plaidoyer, la laïcité ce n’est pas le fait de contraindre son concitoyen à respecter ses préceptes religieux, dans une prétendue loi républicaine mais plutôt à élaborer un vivre ensemble qui respecte les religions des uns et des autres dans un respect mutuelle a oublié volontairement ou involontairement de dénoncer des comportements peu catholiques de la part de frères musulmans. La mosquée des « wahabia » dans la zone zaka à côté, il y a des dibiteries comme Senghor les appelait ces points de grillade de viandes de moutons, combien de filles ou femmes non musulmanes ou non se sont faites humiliées par des fidèles musulmans parce qu’elles n’étaient pas voilées. Une véritable ignominie, une infamie, non !!! frère Iman Ismaël TIENDREBEOGO, il faut dénoncer et défendre la laïcité et tous les frères et sœurs. Frère Iman Ismaël TIENDREBEOGO sais-tu que l’espace vide qu’il y a à côté de ladite Mosquée des Wahabia, et qui était usité comme parking par les agents d’une banque de la place, a été fermé parce que des fidèles musulmans ont jugé que des usagers garaient des véhicules avec des chapelets chrétiens catholiques ou des crucifix et que c’est une atteinte à leur intégrité religieuse. Que dites-vous de ces dérives frère Imam Ismaël TIENDREBEOGO ? Cependant savez-vous que la cour de la Cathédrale de Dakar sert de parking payant (mensuellement) pour les services et habitations alentours au quartier Plateau de Dakar, peut-on dénombrer le nombre de véhicules qui contiennent des chapelets musulmans ? Il n’est pas rare de voir un fidèle musulman dans la cour de la Cathédrale de Dakar faire ses ablutions et même ses prières. Et pourtant le clergé ne s’est jamais offusqué.
Le troisième point concerne ce que j’ai nommé les soubresauts politico-politiciens ne sont que l’émanation des tares de la classe politique burkinabè et des agitations néocolonialistes.


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