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Burkina : Le Collectif syndical CGT-B dénonce l’attitude du gouvernement sur la question de l’IUTS

12 février 2018, 11:58, par Sidpawalemdé Sebgo

Hum... La question est délicate, car chaque camp a des raisons valables. Pour le gouvernement, il s’agit de prendre des décisions qui traduisent les choix politiques du pays.

1°) C’est clair et net, ils veulent encourager la limitation des naissances. Or, la politique des allocations familiales incitatives et des réductions d’impôts pour charges familiales sont pensées et appliqués par les pays qui veulent encourager la natalité. C’est donc cohérent. D’ailleurs, la réduction de 20% à 14% de l’abattement maximum représente un gain dérisoire en terme de recettes supplémentaires. C’est donc d’abord et avant tout une décision politique, un message de l’état aux salariés : "nous ne vous encourageront plus par des avantages fiscaux à faire plus d’enfants" ! Dans le même esprit, les nouvelles taxes sur le foncier rapporteront au mieux quelques millions à l’état. C’est donc surtout une initiative pour toucher une "niche fiscale" et décourager (un peu) la spéculation foncière par l’accumulation de terrains nus non bâtis et non exploités.

2°) L’impôt unique sur les traitements et salaires est un impôt avantageux pour l’état à plusieurs titres. D’abord, il représente un bon pourcentage des recettes. Ensuite, il est calculé par l’état, ce qui lui assure de ne pas être sous évalué. De plus, il est perçu chaque mois, alors que les autres impôts, (qui peuvent être minorés ou cachés) sont perçus au mieux trimestriellement et au pire l’année qui suit l’exercice. Des pays développés étudient la possibilité de l’appliquer pour améliorer la liquidité de l’état. Difficile donc de demander à un état qui a des problèmes pour recouvrer ses recettes de renoncer à la plus sure de toutes !

Le problème, et Bassolma Bazié l’a relevé, c’est que notre état donne l’impression de renoncer par ailleurs à d’autres recettes autrement plus consistantes. Non seulement les droits de douane, impôts sur les sociétés et autres activités commerciales sont en baisse constante depuis deux décennies, mais les impôts et reste à recouvrer dus ne sont pas réclamés avec assez de fermeté par l’état à des opérateurs économiques pourtant prospères. Pire, on transige avec des arrangements assez étonnants qui leur permettent de payer des broutilles à la place des milliards dus. Quand aux nombreuses exonérations accordées, on a souvent du mal à comprendre leur bien fondé. D’où les soupçons de favoritisme à des "copains" du monde des affaires sinon carrément de collusion/corruption mafieuse entre les politiques et les gens d’affaire.

Tant que l’état fera des cadeaux royaux aux riches, aux fraudeurs et aux auteurs de détournements, il sera difficile de demander aux salariés d’être patriotes en consentant de plus en plus de sacrifices pour le panier commun alors que d’autres se sucrent... A quand une opération "coup de poing" pour recouvrer les milliards dus à l’état ?


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