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Demande d’extradition de François Compaoré : La justice française a enclenché la procédure

7 décembre 2017, 12:15, par Sidpawalemdé Sebgo

Hum... Bravo à la justice Française et espérons que la procédure va aboutir à l’extradition effective de l’ex-"petit président". Mais comme beaucoup l’ont souligné, on se demande si l’exécutif Burkinabè et sa justice anciennement "acquise" et nouvellement "libre" ne vont pas continuer à faire diversion et nous priver de cette justice tant attendue. Sans accuser qui que ce soit, on ne peut que constater que :

1°) Des innocents ont été tués dans le voisinage de l’assemblée nationale, du domicile de François Compaoré et de Kossyam les 30 et 31 Octobre 2014. D’autres victimes souffrent encore des séquelles des balles assassines de la "sécurité" de l’ancien régime. A ce jour, on ne sait pas où en est la procédure. Pourtant, la plupart des acteurs de ce drame était disponible pour situer les responsabilités, et en dehors peut être de l’ex-RSP Yacouba Isaac Zida, ils sont encore tous là, ainsi que des témoins. Il parait même que certains témoins et victimes n’ont jamais été entendus par un magistrat à ce jour. "La procédure suit son cours", nous dit-on, et en attendant les concernés se baladent librement.

2°) Des citoyens ont été abattus pour avoir eu le malheur d’être dehors pendant le "coup d’état le plus bête du monde" en Septembre 2015. Ceux qui ont tiré sur des civils, détruit des domiciles et des infrastructures sont en liberté, certains même toujours en activité dans l’armée. Ceux qui ont donné les ordres et/ou financé le coup de force sont pour la plupart en liberté et narguent les parents de victimes, sans remords ni vergogne. Là aussi, "la procédure suit son cours".

3°) Des ministres ont été accusés de détournements, avec dans certains cas la complicité des DAF et/ou des structures de contrôle, pendant la période de 2010 à 2014. Les documents comptables sont là dans la plupart des cas, et les sommes en jeu sont élevées.
A part quelques fuyards, les acteurs sont aussi là. Mais on attend encore le jugement et les concernés vivent bien et profitent de leurs biens mal acquis en attendant... Quoi ? Certains ont profité de leur liberté pour s’enfuir et d’autres pour mettre leurs biens à l’abri.

Si donc pour des dossiers plus récents, avec des éléments concrets et des acteurs et témoins disponibles la justice a du mal à être rendue, on se demande comment, dans le Dossier Norbert Zongo où plusieurs acteurs ont disparu depuis 1998, on peut espérer que l’exécutif et la justice donnent satisfaction dans des délais raisonnables ? A eux de nous montrer le contraire...


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