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Rapport d’enquête sur les magistrats : Le juge Ibrahima Nana, épinglé, s’explique et dénonce à son tour

10 novembre 2017, 20:44, par Jean Gabriel Yaméogo

Voilà qui conforte l’opinion de "vendus" que le citoyen lambda a des hommes qui animent la justice, pour ne pas dire l’injustice dans notre pays. Vous auriez pu nous épargner de tout le charabia juridique déversé tout au long de votre long article ennuyeux à la fin. Les non-initiés en droit que nous sommes aurions préféré que vous répondiez simplement à la question suivante :

"Avez-vous jamais, oui ou non, trempé votre robe noire dans quelques magouilles juridico-économico-socio-politiques pour refuser de dire le droit, rien que le droit et ce, pour des prébendes ?"

Une fois que vous répondiez à cette question essentielle, vous seriez alors libre de mener une attaque, en bonne et due forme, contre vos collègues notamment, le Président de la fameuse ou sulfureuse commission, selon vous, qui n’ont pas hésité, une once de seconde, à vous sacrifier à l’autel d’intérêts non avoués selon vous.

Sauf erreur ou omission, je n’ai pas lu une phrase où vous clamiez votre innocence. Votre plaidoirie ou mémoire en défense peut être ainsi résumée : " Vous ressemblez à un gosse pris en flagrant délit de copiage par la maîtresse. Et au lieu de faire profil bas, il crie : " Moi, Madame, moi, Madame" : je ne suis pas seul, mon voisin aussi a copié". Quelle piètre défense pour un érudit en droit !

Et c’est là que je reprends à mon compte le verset biblique que vous avez cité dans votre litanie et qui est extrait de l’évangile de saint Luc, je cite :

" Une grande masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit : " Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici venir des jours où l’on dira : Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! et aux collines : Couvrez-nous ! Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du sec ? "(Lc 23:27-31) ?"

Le bois vert ici, c’est vous, comme tous ces professionnels du droit, qui savez si habilement manipuler le droit en citant tous ces articles pour vous disculper ou soustraire de délinquants notoires au col blanc des griffes de Dame justice quand vous jetiez en pâture, en usant du même droit, des voleurs de poulets voire, des innocents. Et cette seconde catégorie de justiciables constituée de la masse laborieuse, des sans-culottes, des laissés-pour compte, des marginalisés, des désargentés, des bras cassés, de la veuve et de l’orphelin, représente le bois sec dont notre Seigneur Jésus-Christ désigne si bien dans son enseignement suscité alors qu’il était sur le chemin du Calvaire dit Golgotha pour se faire crucifié après que, des juges "acquis" aient scellé son sort dans un déni total et entier.

Il est heureux que des magistrats commencent à être eux aussi mis aux bans des accusés, à tort ou à raison, pour enfin, qu’ils comprennent toute la douleur indicible et lancinante qui peut accabler un justiciable à qui, des hommes, parce que portant des robes noires ou rouges, c’est selon, s’arrogent le droit de dénier leur droit, parce qu’ils sont incapables de les rétribuer d’une manière ou d’une autre.

Je vous vois tout excité ou surexcité, les yeux bouffis par manque de sommeil, effarouché comme une vierge, parce que vous estimez que votre droit a été bafoué. Que pensez-vous de ces milliers de pauvres hères à qui vous avez déniés leur droit tout au long de votre "brillantissime" carrière, puisque vous plastronnez au rang de Magistrat de grade exceptionnel hors hiérarchie, Avocat général près la Cour de cassation du Burkina Faso.

Or, comme tout le monde le sait ; les magistrats qui ont un tel parcours, sous le règne de 27 ans de la "compaorose" sont des magistrats "acquis" selon, l’aveu même du célébrissime Garde des Sceaux, ci-devant Ministre de la Justice d’alors, j’ai nommé, le Sieur Boureima Badini. En effet, à cette époque de braise, les magistrats intègres se comptaient sur les bouts de doigts. De ce fait, ils étaient pourchassés, harcelés et traqués jusqu’à leur dernier retranchement, voire trucidés simplement. J’en connais un qui a été dégagé lors du mouvement des magistrats dans les années 90 alors qu’il était au chevet de sa femme qui venait de faire une fausse couche. Imaginez un peu le désarroi de ce pauvre bougre en ces circonstances hallucinantes : tu perds ton bébé ; ta femme est entre la vie et la mort et, last but not the least, comme si cela ne suffisait pas,tu perds ton boulot. Pour moins que ça, des gens se sont suicidé, notamment parmi les instituteurs dégagés ; je touche du bois.

Voilà, la dure réalité que le peuple a subi sous le long joug de ce régime pendant lequel vous sabliez le champagne, avec les copains et les coquins, après des jongleries juridiques dont vous vous targuiez, rivalisant d’écoles : Lomé contre Dakar, la Sorbonne contre l’UO, Niamey contre Cotonou et j’en passe. Et pendant que vous vous délectiez de vos "prouesses juridiques", le peuple trinquait en silence jusqu’aux dates fatidiques et libératrices des 30 et 31 octobre 2014 où le peuple, debout comme un seul homme, prit ses responsabilités pour dire : "Trop c’est trop", "Basta", "La Patrie ou la mort, nous vaincrons", "Plus rien ne sera comme avant".

Et vous voilà, tout désemparé, les yeux hagards attendant l’effet boomerang qui ne fait que commencer. En effet, comme on le dit : "Le linge sale se lave en famille". Le toilettage de Dame justice ne peut se faire que par les professionnels du droit qui faisaient ripaille et bombance ensemble se salissant mutuellement les toges. C’est maintenant au tour du peuple de se délecter, buvant son petit lait ou sa Beaufort bien tapée, c’est selon, en attendant le GRAND DEBALLAGE, du nom de cette grande émission d’une chaîne de la place qui a fini par conquérir les cœurs des burkinabé, en lieu et place, de la TénéBreuse du Burkina qui tarde à se refaire une virginité, et ce, malgré l’indépendance à elle offerte sur un plateau d’or par le peuple. C’est qu’il est quand même difficile d’avaler la vomissure, fut-elle de soi. Tous ces "journaleux" qui se sont allègrement "prostitués" sous l’ère de la dictature, ont du mal aujourd’hui à lever le ton car cela serait anachronique et, même leur conscience, ou ce qu’il en reste, fait objection, les clouant dans une posture de déni inconfortable. C’est pourquoi, certains "rats", présentateurs vedette de l’époque de la pensée unique ou de l’évangile selon saint Blaise, quittent le navire pour se planquer dans des institutions internationales ou autres sombres cabinets de consultance en communication afin de se faire oublier. Si ce n’est pas malheureux !

Le développement du Burkina est tributaire d’une justice assainie libérée de la gangrène. Notre justice est à la croisée des chemins et doit faire sa mue pour être en phase avec le peuple. Comme disait, le Président Thomas Isidore Noël Sankara, je cite : "Mieux vaut faire un pas avec le peuple que mille sans le peuple".

"An lara na sara" (dixit, Pr Joseph Ki-Zerbo)

A bon entendeur, salut !!!

"La Patrie ou la Mort,nous vaincrons"


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