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In memorium : NEZIEN Badembié Pierre Claver

9 novembre 2017, 16:27, par Africa

En ce triste anniversaire, je renouvelle mes condoléances à la famille du colonel de gendarmerie Nézien Badembié, victime du premier meurtre politique dans notre pays. Le silence après 35 ans serait coupable. C’est pour cela que tout compatriote qui saurait quelque chose sur l’assassinat de cet illustre officier supérieur, devrait le partager afin que nous fassions une introspection collective et dégager la meilleure façon de cicatriser les plaies béantes dans la conscience nationale. On a prôné et on continue de prôner la réconciliation sans rechercher à connaitre ce qui s’est passé dans chaque cas.
Pour la jeune génération voici le récit du meurtre par préméditation du colonel de gendarmerie Nézien Badembié. Il était un de ces officiers supérieurs qui faisaient la fierté des voltaïques devenus burkinabé, tant il incarnait rigueur, intelligence et patriotisme.
Grand stratège, il était le seul colonel du CMRPN à avoir échappé au filet des putschistes du 7 Novembre 1982 alors que certains furent cueillis au bar dansing de l’hôtel Ricardo entrain d’esquisser des pas de danse Salsa ! Réfugié à l’ambassade de France, il se livra de son propre chef après avoir appris que tous ses camarades sont aux arrêts au camp militaire de Gounguin ( actuel camp Lamizana). Vêtu de sa tenue d’officier supérieur, il monta dans le char venu le prendre à son domicile au camp de gendarmerie de Paspanga ; et vers 16H, dans l’enceinte du camp Lamizana, il fut abattu de dos alors qu’il rejoignait sa cellule. Un communiqué officiel à la radio nationale des nouvelles autorités prétexta d’une tentative de fuite de celui là même qui se rendit aux putschistes par fidélité aux camarades et par fierté de l’officier et pour l’honneur des armées.
voilà comment le pays connut son premier meurtre pour des raisons politiques. Et voilà comment nous sommes tombés dans cet engrenage de crimes politiques jusqu’à son paroxysme le 15 octobre 1987 où le pays perdit pour la première fois de son histoire le président en exercice et de surcroît par assassinat dans l’enceinte du conseil de l’entente. D’autres illustres compatriotes ont connu la même fin tragique pour raison politique ou pour des intérêts mercantiles (probablement le cas du journaliste Nobert Zongo et le juge Nébié).
Nezien n’était ni le président du CMRPM, ni le vice-président, mais il a été le seul à être passé par les armes sans état d’âme. L’oublier serait lui appliquer une double peine. Rendons lui justice en recherchant la vérité des faits et des raisons réelle de sa mise à mort.


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