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Campagne cotonnière 2017-2018 dans la zone de Bobo-Dioulasso : Le DG de la SOFITEX satisfait

21 septembre 2017, 12:10, par KONE

Le coton est tout d’abord une source importante de devises et toute variation du cours du coton ou du volume de production se répercute sur la balance commerciale et sur la balance des paiements.
Le coton est en outre un important soutien à la consommation des ménages.
Les hausses conjuguées des volumes de production et des prix aux producteurs se sont traduites par une nette augmentation des revenus dans les régions cotonnières .
La baisse de l’une ou l’autre de ces 2 variables engendre une dégradation des revenus ruraux et donc de la consommation des ménages.
Le secteur a également contribué à l’amélioration des recettes fiscales, directement via les droits de douanes sur les intrants importés, les impôts sur les salaires, l’impôt sur les bénéfices des compagnies cotonnières, mais aussi indirectement par les recettes douanières et de TVA liées à la croissance de la consommation des ménages et de l’investissement, elle-même engendrée par l’expansion de la culture cotonnière.
Important soutien a la consommation des ménages, agissant sur l’ensemble du tissu économique Burkinabè, le coton est une source importante de devises et une hausse conjuguées du volume de production et du prix se répercutent sur la balance commerciale et la balance des paiements et de revenus au niveau rural représentant 80% de la population active du Burkina.

Ce développement s’est toujours appuyé sur les petits producteurs, ce qui, plus tard, a été considéré comme un moyen de développer le pays, en particulier dans les zones rurales. L’accroissement de la production de coton s’est accompagné du développement d’une
activité industrielle d’égrenage, avec la mise en place d’une société locale en situation de monopole et de monopsone, la future SOFITEX.

Le coton africain, hier symbole de la réussite possible d’une filière agricole au Sud du
Sahara, . Il possède pourtant de nombreux atouts. Les acheteurs internationaux apprécient sa fibre longue, dont le ramassage à la main permet aussi de diminuer les résidus lors de la récolte. Depuis bientôt trente ans, la filière coton s’est structurée (autour des sociétés cotonnières et des syndicats d’exploitants), permettant une forte croissance des surfaces cultivées et deux doublements consécutifs de la production de coton dans les décennies
1980 et 1990. Le coton a ainsi acquis un rôle social considérable, faisant vivre directement et indirectement plus de 16 millions de personnes dans la seule Afrique de l’Ouest.
Mais ce succès est fragile et la concurrence subie par le coton africain est sévère. Le premier concurrent est la fibre synthétique, même si sa part de marché semble aujourd’hui stagner, celle du coton se stabilisant autour de 40 %. Le deuxième concurrent, ce sont les Etats-Unis, dont la production, moins compétitive que celle d’Afrique, mais subventionnée, représente encore plus de 35 % des exportations mondiales. Derniers concurrents, les pays émergents voient leur production augmenter fortement. Le Brésil, en particulier, a vu sa part dans les exportations mondiales tripler (de 2,5 % à 7,5 %). Il est désormais le plus compétitif des grands producteurs, grâce à sa forte productivité mais aussi à la dépréciation de près de 50 % de sa monnaie par rapport à l’euro entre avril et septembre 2002.
Les producteurs de la Zone Franc, handicapés par la force de l’euro, souffrent structurellement de la baisse tendancielle et de l’instabilité chronique des cours du coton. La faiblesse durable des cours a affaibli considérablement les sociétés cotonnières, dont la santé financière s’est dégradée après bientôt trois ans de soutien continu aux producteurs.

Les filières africaines sont aussi confrontées à la baisse des rendements à l’hectare observée depuis une vingtaine d’années. Elles doivent diffuser de meilleures techniques de production, voire la mécanisation du processus de production, qui permet une hausse de la productivité non négligeable et une diminution de l energie humaine qui devient de plus en rare compte tenu de l’intérêt que manifestent les jeunes vers les sites d’orpaillage .
La production du coton est un enjeu incontestable et stratégique pour la stabilité macroéconomique et sociale pour l’Afrique en général et le Burkina Faso en particulier. Il est un des rares produits pour lequel la part de l’Afrique dans les exportations mondiales a augmenté au cours des vingt dernières années (Goreux et al, 2003). Depuis le début des années 80, la production de coton a progressé deux fois plus vite en Afrique subsaharienne que dans le reste du monde et trois fois plus vite dans la zone CFA que dans le reste de l’Afrique subsaharienne (Lagandre, 2005).
Au Burkina Faso, le coton a joué un rôle crucial dans les récentes performances économiques. Premier producteur de coton de là l’Afrique le Burkina Faso a choisi cette culture de rente pour promouvoir la création de richesses et l’employabilité des populations rurales. Premier produit d’exportation du Burkina pendant des décennies le coton vient d’être surplombé par l’or. Malgré cela la répartition des revenus issue de cette production touche largement une frange importante des parties prenantes a cette filière directement ou indirectement plus de trois millions de burkinabè vivent de cette culture de rente. C’est aussi la principale source de revenu du monde rurale. Le coton représente entre 50 a 70% des recettes d’exportation générant actuellement plus de deux cent milliards de chiffre d’affaires que se partagent les producteurs de coton les transporteurs les banques les impôts le trésor les compagnies d’assurances les fournisseurs d’emballages d’engrais et de pesticides les fournisseurs divers les commerçants les vendeurs de pièces détachées autos et usines d’égrenage environ cinq mille employés dont les deux tiers travaillant a temps partiels saisonniers
La production du coton occupe environ 250 000 ménages, près de trois millions de burkinabè doivent directement ou indirectement leur existence à la production du coton et une personne sur six tire son revenu de la culture du coton (world Bank, 2009).
Le Burkina Faso tire 50 à 65% de ses recettes d’exportations du coton. Au cours de la dernière décennie, la production de coton a augmenté de 10% en moyenne annuelle, positionnant ainsi le Burkina Faso au 1er rang des producteurs de coton en Afrique subsaharienne, avec un record de 751 000 tonnes de coton graine à la compagne
2005-2006. Sur la base des données des Enquêtes
Permanentes (EP 1994, 1998 et 2003), les ménages coton-culteurs font partie de la catégorie de population qui ont le niveau de consommation par tête satisfaisant et ils arrivent plus ou moins à satisfaire les autres besoins sociaux : santé et éducation (Sandrine M.S et al, 2008). La proportion d’agriculteurs de coton pauvre a baissé, passant de 62,1% en 1994 à 46,8% en 2003, soit une baisse de 15,3 points de pourcentage, contre 6,9 points au niveau des autres agriculteurs et 8,3 points au niveau national (Sandrine M.S
et al, 2008).
La contribution du coton à la croissance du PIB, approximée par la production agricole de rente, est passée de 0,36 point en moyenne sur 2000-2005 à – 0,07 point sur 2006-2008.
. Le taux de change effectif réel du Burkina est dans une posture de surévaluation depuis 2003. Ainsi, les récentes contreperformances du sous-secteur coton sont en grande partie dues à l’appréciation de l’euro par rapport au dollar US (IMF, 2007). En plus, l’absence de mécanisme d’arrimage réel du prix bord-champ au cours international crée un effet d’éviction des opportunités de financement en défaveur des sociétés cotonnières (world Bank, 2009).
Au-delà de ces difficultés liées à l’évolution du marché international (baisse du prix mondial du coton et la hausse du prix des intrants chimiques liée en partie à la hausse du prix du pétrole), la filière coton reste confrontée à des insuffisances de nature interne qui affectent sa compétitivité. En effet, sous l’angle structurel, le sous-secteur est confronté à une stagnation de la productivité et à un déficit du modèle d’intégration de la filière. . Au niveau de la productivité, la faiblesse des rendements constitue l’un des principaux facteurs de contre-performance de la filière. Ainsi, pendant que le rendement potentiel d’une exploitation bien équipée est de l’ordre de 02 tonnes/ha, la moyenne nationale effective est de l’ordre de 01 tonne/ha depuis les années 1980 (World Bank,2009).


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