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Communiqué de la FBF en rapport avec la décision de la FIFA de rejouer le match Afrique du Sud-Sénégal

8 septembre 2017, 11:58, par Un amateur de football

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA FIFA ET AUX AMOUREUX DU FOOTBALL

LA DECISION DE LA FIFA EN FAVEUR DE LA REPRISE DU MATCH AFRIQUE DU SUD CONTRE LE SENEGAL : UNE JURISPRUDENCE AUSSI DOUTEUSE QUE DANGEREUSE

Tout a commencé comme une rumeur qui, d’abord est démentie de part et d’autre, avant de devenir l’information sportive la plus inédite du 21ème Siècle ; la Fifa a décidé de la reprise du Match de football ayant opposé l’équipe Sud-Africaine à celle du Sénégal.

1. LES FAITS :
Le 12 Novembre 2016, se déroulait dans les différentes capitales Africaines et dans d’autres continents, la 2ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde Russie 2018.Mais si tous ces matchs méritent notre égard, seul un, a retenu particulièrement l’attention du monde footballistique, celui qui a eu lieu à Johannesburg au cours duquel, Sud-Africains et Sénégalais s’affrontaient. Pour cause, ce Match a été émaillé des irrégularités des plus flagrantes et des plus ahurissantes. De nombreux coups de sifflet en faveur de l’équipe Sud-Africaine (ce qui est discutable) et même un penalty imaginaire en faveur de l’équipe Sud-Africaine (ce qui est incontestable).

2. LES CONSEQUENCES IMMEDIATES DE CET ARBITRAGE CATASTROPHIQUE
L’équipe Sud-Africaine a fini par remporter le gain du match en prenant les 3 points en jeu au grand dam des Sénégalais, qui se retrouvent alors brimés, et finissent par faire recours auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) et de la Fifa.
Une première décision émanant du TAS, en date du 22 Novembre 2016 sanctionne très rapidement l’arbitre fautif, ce dernier est suspendu pour 3 matchs et fini finalement par être suspendu à vie le 20 mars 2017 (disons qu’il est banni du monde footballistique).
Puis la compétition continua…(en fait les gens sont passés à autre chose).
Mais contre toute attente, le 06 Septembre 2017, c’est-à-dire, au lendemain de la 4ème journée de la compétition et plus exactement après la double confrontation entre les Etalons du Burkina et les Lions du Sénégal, comme une folle rumeur, ou comme un miracle qui se réalise enfin (pour certains), la FIFA, par une pseudo décision qui vise à rendre « justice », ordonne la reprise pure et simple du match Sénégal-Afrique du Sud joué le 12 Novembre 2016 (presqu’un an après) ; soit dit au passage après le constat de la double défaite de l’Afrique du Sud face au Cap-Vert dans la semaine.

3. UNE DECISION DANS CIRCONSTANCES TROUBLANTES ET AUX MOTIVATIONS INAVOUEES
Si toute personne raisonnable souhaite la justice pour soi-même et pour les autres, ce que cette décision ne fait certainement pas, c’est de rétablir la justice dans une poule D au dénouement déjà trop incertain ; car, comment pourrait-on ne pas percevoir le lien qu’il y a entre la décision et l’issue des rencontres des 3ème et 4ème journées dans ledit groupe ?
Le Match litigieux a eu lieu le 12 Novembre 2016, et l’arbitre Joseph Lamptey a été sanctionné depuis le 22 Novembre 2016 et c’est un an après que la Fifa veut reprendre le match. Signalons au passage que le TAS n’a jamais ordonné la reprise du match.
Le constat est que c’est au lendemain du résultat défavorable (mais pas alarmant) du Sénégal qu’une telle décision tombe ? Curieux non ; chers messieurs de la Fifa, vous voulez reprendre un match un an après les faits ? Ok, alors rendez justice aussi aux autres équipes à travers des décisions qui ordonneraient la reprise des Matchs Burkina-Algérie de 2014 et Irlande-France de 2009( pour ne citer que ces deux la).
Comment ne pas s’interroger sur les vraies motivations d’une telle décision ?
4. UNE DECISION DOUTEUSE QUI COMPROMET GRAVEMENT L’AVENIR DU FOOTBALL
Quelle est cette décision de justice qui ne sanctionne pas tous les coupables (si coupables il y a) ? Car en matière de manipulation, force est d’admettre qu’il y a au moins 2 acteurs : un manipulateur et un manipulé. Mais pour ce cas précis il semble qu’il y a pas de manipulateur (ou peut-être qu’il sera identifié et sanctionné après la reprise du match ?)
Ce qui inquiète davantage dans la décision de la FIFA c’est l’absence de sanctions pour tous les coupables. Oui, la justice c’est d’abord l’équité de sanctions pour tous les coupables chers messieurs de la Fifa.
Dans l’hypothèse où il y aurait réellement un cas de manipulation (ce qui ressemble fortement à de la corruption) dans cette compétition, tous les auteurs devraient être sanctionnés à la hauteur de leur forfait. L’arbitre parce qu’il est le coupable idéal mais également tous ceux qui ont eu recours à ses services. Auquel cas, l’équipe Sud-Africaine à l’image de l’arbitre ne devrait plus prendre part à une compétition organisées par la Fifa (la proportionnalité de la sanction de l’arbitre) autrement elle devrait au moins être suspendue de cette compétition en cours. De plus pour des cas similaires en Italie, France ou Espagne, des Clubs se sont vus relégués en division inférieure voire suspendus de toutes les compétitions pendant des années (ce que nous ne souhaitons pas pour les Sud-Africains).
S’il faut reprendre le match, alors pourquoi ne pas le refaire avec le même arbitre dans l’espoir qu’ils soient tous animés cette fois-ci de bonnes intentions (au moins une telle décision serait équitable pour tous les acteurs) ? Mais sanctionné l’arbitre et laissé l’équipe fautive continuer la compétition, demeure une injure pour toute idée de justice.
En dépit de tous cela, cette décision est très dangereuse pour l’avenir du football parce qu’elle constituera une éventuelle jurisprudence à la solde des grandes équipes, toute chose qui rendraient l’issue des rencontres voire celles des compétitions incertaines. Imaginons une finale de coupe du monde ou de ligue de champion, où des preuves accablantes d’une corruption trop flagrante refont surface un (1) an après la compétition, pourriez-vous réunir les acteurs pour reprendre le match ? Et si à la fin de la 6ème journée des éliminatoires une autre équipe se faisait prendre pour corruption un an après le match (cette fois la coupe du monde serait déjà terminée), alors comment allez-vous reprendre ce match qui ne servirait plus à rien ? C’est ce qui rend cette décision très dangereuse.
5. LA REACTION DES ACTEURS
Tout d’abord l’Afrique du Sud doit par tous les moyens prouver qu’elle n’est nullement liée à une telle forfaiture en exigeant les preuves détenues par la Fifa et en les combattant (avec la dernière goutte d’énergie qui leur restera) en apportant des contre preuves. Mais en aucun cas elle ne devrait accepter de reprendre un tel match de la culpabilité et de la honte.
Si cette décision semble faire l’affaire du Sénégal, celui-ci devrait éviter à tout prix cette humiliation qui discréditerait éventuellement la valeur intrinsèque de son équipe si celle-ci venait à se qualifier après avoir pris part à une telle forfaiture. Néanmoins, tout comme les autres équipes, elle devrait exiger le retrait pur et simple de l’équipe fautive (si les preuves sont irréfutables) ou exiger au moins l’attribution pure et simple des 3 points qui lui ont été volés.
Quant aux équipes du Burkina Faso et du Cap-Vert, elles devraient exiger tout simplement des preuves irréfutables (et non imaginaires ou interprétatives) et surtout le retrait de l’équipe fautive tout comme l’arbitre.
Quant à la Fifa, elle doit encore convaincre de sa bonne volonté et de ses réelles motivations si elle ne veut pas voir son image écornée, et ce, jeter en pâture l’avenir du football mondial déjà trop troublé par des problèmes de corruption.
Pourquoi ne ferait-elle pas une enquête en son sein, ne sait-on jamais, la fraude et les fraudeurs sont peut-être plus proches d’elle qu’elle ne l’imagine !

Un amateur de Football


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