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Conseil supérieur de la communication : Nathalie Somé placée sous mandat de dépôt

7 septembre 2017, 10:37, par Sidpawalemdé Sebgo

Hum... On se demande souvent si les gens sont de bonne foi et naïfs, ou simplement défendent l’indéfendable de mauvaise foi par parti pris ?

1°) S’agissant d’argent public, ce sont les structures de l’état prévu à cet effet qui sont habilitées à juger de la régularité des comptes et du respect des normes et procédures : Contrôleur financier, inspection des finances lors de contrôles ordinaires ou inopinés, ASCE/LS. Chacun ne peut pas appeler "son" expert pour dire qu’il a bien géré. Par contre, dans un conflit privé, cela peut se faire, étant entendu qu’il y a un auditeur officiel dont l’avis prédomine.

2°) Quand L’ASCE/LS fait un contrôle, ce sont les premiers responsables de la structure qu’il confronte d’abord aux chiffres, afin qu’ils puissent si possible éclaircir les choses. Si la "faute" de gestion est toujours présente dans le rapport final, cela signifie qu’ils n’ont pas pu se justifier.
Après publication du rapport, dont ils ont copie, ils peuvent toujours justifier de leur bonne foi soit auprès de l’ASCE/LC, soit auprès du procureur ou du juge d’instruction si l’affaire arrive en justice. Ils sont libres de demander l’aide de spécialistes des finances, des procédures ou du droit. Si on en arrive au mandat de dépôt plusieurs mois après la publication du rapport, ça veut dire qu’aucune justification valable n’a été présenté nulle part.

3°) Mme Somé est une fonctionnaire de longue date, ayant déjà exercé des postes de responsabilité et entourée de nombreux techniciens payés pour la conseiller. On aurait du mal à la dédouaner en disant dire qu’elle ne connaissait pas les procédures. De plus, elle est présidente du CSC, une des cinq plus importantes institutions après le président du Faso, de sorte que le procureur ne signerait pas un mandat de dépôt sans être sur que les faits qu’on lui reproche sont constitués.

4°) Si on peut penser que son arrestation est politique, on se demande pourquoi ce serait maintenant. Rappelons que depuis le départ de Blaise Compaoré, le pouvoir du moment, Transition ou MPP, aurait pu la faire remplacer à tout moment. Si on lui en veux parce qu’elle a été nommée par Blaise Compaoré, il y a longtemps qu’on l’aurait "démissionné". N’oublions pas que c’est l’état qu’elle représente la bas, et que le pouvoir n’a donc pas besoin d’inventer une affaire de détournement pour la remplacer. Rappelons d’ailleurs qu’elle n’a pas été remplacée jusqu’à son arrestation malgré que ce rapport date de plusieurs mois.

5°) Il faut savoir quelle justice on veut. Des gens soupçonnés de détournement sont toujours en liberté, parce qu’on n’a pas encore pu prouver leurs crimes, ou qu’ils sont protégés, ou que les choses avancent lentement. Soit.
Faut-il alors appeler ces gens à rendre des comptes, on alors libérer tous ceux pour lesquels il y a des preuves ? A lire certains, tant que tous les voleurs ne sont pas pris, il faut laisser ceux qu’on attrape. Drôle de vision de la justice !

6°) On peut compatir à la situation d’une "dame" incarcérée, mais il faut savoir ce qu’on veut. On ne peut pas en même temps critiquer la justice "à deux vitesses" et demander une procédure spéciale pour quelqu’un ? Si sa demande de liberté provisoire est bien justifiée, elle sera dehors sous peu en attendant son procès, comme les autres. Si le risque de "défaut" (pour ne pas dire fuite) est grand, la justice préférera la garder. Point barre !


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