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Santé et dividende démographique : Les parlementaires de la CEDEAO invitent à baisser les indices de fécondité

2 août 2017, 14:58, par GUE Y Fabrice

Je crois que la question de démographie est importante. Et je ne pense pas qu’elle devrait être polémique. La question de la démographie est importante. Pourquoi ? Parce que nos études montrent que la démographie peut être un atout comme elle peut être un inconvénient. Et je pense qu’il est important de garder la tête froide et de regarder la question de façon factuelle. Plus de 50% de la population africaine a moins de 25 ans. N’est-ce pas ? Ce qui veut dire que le défi que cela pose aux populations pour créer des emplois est énorme. Mais si cette population est éduquée, si cette population est mieux outillée pour se créer son propre emploi, si l’environnement des affaires est propice au développement du secteur privé, cela peut devenir un atout.

Nous avons, à la Banque mondiale, fait un rapport sur la question du poids démographique et nous concluons que tout dépend des politiques qui sont mises en place. Ce qui est le plus important à mon avis, c’est de se demander quels sont les facteurs qui amènent à la baisse du taux de fécondité dans le temps puisque c’est la tendance pour tous les pays. Et ces facteurs on les connait. Le premier, c’est l’éducation des femmes. Plus les filles sont éduquées, moins elles auront des enfants et c’est un fait qui est établi. Le deuxième facteur, c’est la participation des femmes au marché de l’emploi. Et le troisième facteur, c’est l’urbanisation. Il n’est pas surprenant que les pays où le taux de fécondité est plus élevé soient ceux où la proportion des populations en zone rurale est la plus élevée ! Donc nous pensons que les économistes doivent rentrer dans ce débat pour apporter les faits pour que cela ne soit plus dans le règne du pugilat politique.

Le poids démographique peut être un atout si on a des économistes capables de transformer cette jeunesse en opportunité, en un pilier de développement. Pour la majorité de nos pays, c’est loin d’être le cas. Il est important donc que froidement nous envisagions des mesures pour nous permettre de façon saine d’arriver à des taux de fécondité qui supportent notre croissance.

Il faut que l’on mette les faits sur la table et que l’on cesse de donner des leçons à qui que ce soit. Il ne s’agit pas d’imposer des modes culturelles aux pays ou de penser au fait qu’il y a une supériorité ou une infériorité à un certain type de fécondité ou d’autres. Ramenons le problème à l’économie. Et je pense qu’il est important que l’on se pose cette question en tant qu’Africains. On n’a pas besoin que quelqu’un d’autre, quelqu’un d’ailleurs nous la pose. Si l’on pense à la croissance future, si on pense à réduire la pauvreté, si l’on pense à éradiquer la pauvreté dans notre pays, on ne peut pas ne pas discuter de la question de la démographie. Comment allons-nous transformer ce croît démographique en opportunité de croissance ? Comment allons-nous éduquer cette jeunesse ? Comment allons-nous l’équiper d’outils pour qu’elle soit capable de profiter de la révolution technologique qui est en train de s’accélérer et où on l’on constate une fois de plus que l’Afrique est en train d’être à la traîne


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