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Revue annuelle du cadre sectoriel de dialogue du secteur de la santé : Bilan et perspectives

28 mars 2017, 00:21, par wedaga

Merci à Monsieur le Ministre pour cette recherche d’un dialogue social vrai afin que le secteur santé du Burkina puisse participer pleinement à la construction d’un Burkina meilleur dans la perspective "Burkina 2025". Voici, sans complaisance, quelques propositions :
1. Que la gratuité retourne à la DSF : si la gratuité va mal et même très mal, c’est parce que les acteurs qui la conduisent aujourd’hui ne comprennent pas grand chose. Tout le travail a été fait à la DSF et quand est venue la mise en œuvre, ce sont des agents d’autres structures, qui méconnaissent cette mesure, qui contrôlent les choses sur le terrain. D’ailleurs, un Conseiller Technique qui maîtrise mieux le système avait insister que la mesure soit assurée par l’institution qui l’a initiée mais les hommes forts d’antan avaient préféré les hommes aux institutions. Ceci fut aussi la pensée du président déchu qui avait pensé que les hommes forts passent avant les institutions fortes. Les résultats, on les connait. Et les mêmes causes produisent les mêmes effets.
2. Il faut trancher rapidement sur cette histoire de la CAMEG. Cette guerre intestine a plongé notre système de santé dans un chao total par des ruptures inexpliquées de médicaments alors que notre CAMEG était une référence pour beaucoup de pays de la sous région il y a quelques mois
3. Il faut valoriser les compétences de tous les agents de santé : le système de santé du Burkina ne doit pas être dirigé seulement pas les médecins. On constate à tous les postes l’hégémonie médicale sur les autres professions de la santé, y compris les postes qu’ils ne maitrisent même pas. La conséquence est que les cliniciens se retrouvent à diriger dans les administrations pendant qu’on parle de pénurie de personnel. Les médecins cliniciens des services centraux doivent être redéployés dans les hôpitaux, le Chefs de districts doivent être nommés par des appels à candidatures accordant des chances égales pour tous les cadres de santé et non seulement prioriser les médecins, de même que les DR et Chefs de services des directions centrales. C’est cette hégémonie médicale qui entretien la mal être du système de santé et bloque le vrai développement
4. Les paramédicaux dans les directions régionales de santé et les districts doivent être employés selon les profils. On constate qu’aujourd’hui il y a beaucoup qui occupent des poste de santé publique pourtant de profil de clinicien. L’exemple criard c’est l’emploi récent des ASSOG créé pour pallier au manque des gynéco dans les CHR et qui se retrouvent à gérer des programmes de SR, confondant gynécologie et SR. Leur formation devient inutile et handicapante puisse qu’ils ne font pas ce qu’ils doivent faire, empêchent les autres de faire ce qu’ils devraient faire, pire font très mal ce qu’ils font (ce que leurs protégés les confient).
5. Limiter les déplacements à l’étranger des Directeurs centraux (02 maximum par an) . Ces agents sont pratiquement absents ce qui influe négativement sur les services
6. Veiller à l’utilisation rationnelle des compétences nouvelles acquises dans la promotion dans les Directions Centrales, régionales et les districts. En effet, quand un agent revient d’une formation supérieure, il est facilement placé sous la coupe de celui qu’il a laissé au poste derrière lui, bloquant toutes ses initiatives et du même coup, la plus value qu’il pouvait apporter au système. C’est la politique des Directions centrales où ce n’est la compétence qui compte mais les relations. Pire, certaines personnes au poste, s’inscrivent à des cours de perfectionnement et continuent à diriger des postes alors que ce à quoi ils aspirent est détenu par d’autres mais qui n’ont aucun mot à dire. Les affections dans les services au sein de certaines directions centrales ne tiennent pas compte du profil de l’agent
7. La gestion financière des services de santé est nulle. Plus de 50% des budgets en santé entrent dans les postes des financiers et associées dans que la réalisation des activités. Une grande partie des gestionnaires sont réputés voleurs professionnels. Souvent les audits ne servent à rien pour démanteler les pratiques. Il faut une veille professionnelle dans les services en faisant copie à tout acteur impliqué dans une activité de la situation financière prévue, puis également de celle d’après l’activité. Si le vol financier est réduit, le PNDES pourrait espérer apporter un changement à la santé, sinon, c’est peine perdue
Sans complaisance. Je m’arrête là.
Ce sont là les maux très urgents. J’espère que vous vous pencherez si vous cherchez réellement à révolutionner notre système de santé !


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