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Affaire Dabo Boukary : Les deux versions de Me Halidou Ouédraogo

20 février 2017, 16:19, par somina

J’ai lu aussi avec intérêt ce weekend, l’interview donnée par Halidou Ouedraogo au quotidien le pays. Je me suis intéressé particulièrement à la section qui concerne l’assassinat de Dabo Boukary et la responsabilité de Salifou Diallo dans cet acte posé en mai 1990. L’analyse que je voudrais partager avec vous concerne le ton utilisé par ce dernier pour parler de la situation (« Parmi ceux qui parlent aujourd’hui de cette affaire, il y a malheureusement des mouflets qui ne savent même pas ce que c’est que les libertés » ; « … je n’admets pas que celui qui n’a jamais payé ce tribut, celui que j’ai vu naître, s’attaque injustement à moi » ; « On m’a proposé des portefeuilles ministériels que j’ai refusé d’occuper, on m’a proposé le poste de Premier ministre, j’ai refusé. J’aime aussi la vie. Je n’ai pas refusé parce que j’aime l’anarchisme ou autre chose. J’ai refusé parce que ce n’était pas, à mon sens, pertinent ni opportun d’accepter ce qu’on me proposait car j’avais une mission. ») et aussi de l’attitude défensif vis à vis des internautes qui porte leur analyse sur le problème. Monsieur Halidou Ouédraogo, certes vous avez vu naitre certaines personnes, mais cela n’empêche pas que l’on porte une critique sur ce fait appartient à l’histoire de tout le peuple burkinabè. Personnellement je pense qu’il y a assez de discordances entre vos propos et ceux de Salifou Diallo. Dans votre entretien vous dites : « … j’ai appelé Salifou Diallo, il est venu chez moi et je lui ai dit : « Nous avons appris l’enlèvement de Dabo Boukary et d’autres étudiants, nous nous sommes réunis et nous avons écrit une lettre à l’intention du président » et je la lui ai remise. Dans l’après- midi, il m’a appelé et il m’a dit : « Les étudiants ont été libérés, dont Dabo Boukary » et que c’est par Gilbert Diendéré que le chef de l’Etat a fait parvenir cette nouvelle. » Salifou Diallo de son cote pour le meme cas a dit : « Dans l’après-midi, sur demande du MBDHP (Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, NDLR), notamment de Halidou Ouédraogo, je suis personnellement intervenu auprès du Président du Faso pour qu’on libère les premiers arrêtés. Je me suis rendu au conseil en présence de Nindaoua Alain, de Halidou Ouédraogo et les enfants ont été libérés. »
Ma question ici est la suivante : avez-vous été là quand les éléments du conseil de l’entente libérait Dabo Boukary et les autres étudiants ou avez-vous juste reçu l’appelle de Salifou Diallo ? Comme suggestion je dirai que c’est peut-être intéressant de vous concerter et accorder vos violons avant de donner des interviews, car comme vous le savez l’histoire est un juge impitoyable, elle retient les gloires mais surtout juge les erreurs.
En me référant à un entretien donné par le Dr Seni Kouanda président de l’ANEB en 1990, vous aviez en son temps exclu Salifou Diallo du MBDHP « On a vu des gens à un moment donné, dans des situations précises, nous estimons que ces personnes ont des informations qui doivent nous conduire à la manifestation de la vérité. Il faut noter que le MBDHP a exclu Salif Diallo de ses rangs, suite à ces évènements. » Je pense qu’il serait peut-être judicieux d’éclairer les enfants que vous avez vu naitre et grandir sur les raisons et les circonstances de cette exclusion.

Sources des entrevues.
Dr Seni Koanda, président de l’ANEB en 1990 : « Deux personnes peuvent nous éclairer sur le décès de Dabo Boukary : Salif Diallo et Gilbert Diendéré » vendredi 22 mai 2015 à 05h50min (en ligne)
Affaire Dabo Boukary : « Je n’ai ordonné l’arrestation d’aucun étudiant », Salif Diallo Par Lorraine Kalmogho - 7 janvier 2014 (en ligne)
AFFAIRE DABO BOUKARY : Le témoignage poignant de Halidou Ouédraogo
16 février 2017 (en ligne)


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