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Bilan d’un an du régime de Roch Kaboré : « L’opposition aux abois », répond le MPP

12 février 2017, 22:55, par Boinzem

Au théâtre, on peut se permettre de jouer des scènes comiques ou dramatiques. Contrairement à une pièce de théâtre, un mandat politique n’est pas un jeu de divertissement et d’amusement. Il ne s’agit pas de théâtre ou de fiction, mais de la vraie vie. Le mandat électif ou nominatif est une mission de haute importance confiée par le peuple à des individus volontaires qui se disent aptes à le servir convenablement. Si cette mission est mal conduite, elle peut être source de vie ou de mort pour plusieurs citoyens et citoyennes. Or, les gens qui meurent dans une pièce de théâtre font semblant et se relèvent ensuite. Mais, les victimes de la mauvaise gouvernance politique, économique et sociale d’un pays ne se relèvent jamais. C’est pourquoi, même si on parle de jeu politique, l’acteur politique ne doit jamais jouer. Il doit travailler à rendre les services adéquats (de santé, d’éducation, de justice, d’eau potable, de sécurité alimentaire, etc.) qu’il a promis à la nation au moment de son élection. Malheureusement, se croyant au théâtre, plusieurs politiciens pensent pouvoir la jouer drôle ou dramatique selon leur bon vouloir. Ils en viennent à oublier qu’ils jouent avec la vie et le destin des peuples.

Au Burkina Faso, l’expérience des trois dernières décennies montre, à souhait, une situation paradoxale. Quand des acteurs politiques ont eu à poser des actes répréhensibles, le peuple a assisté penaud à ce spectacle déplaisant sans rien dire. Certains citoyens ont même cautionné et applaudi les méfaits quand cela servait leurs intérêts personnels ou claniques. Parce que, c’est une question de vie ou de mort pour des citoyens, faut-il toujours attendre la fin d’un mandat électif et la sanction des urnes électoral pour compter les morts ? Combien de temps devrait durer le délai de grâce d’un gouvernement ou un régime pour limiter les dégâts ? Six mois, un an ou plus ? Quel est le seuil de dégâts ou d’insuffisances à ne pas dépasser en matière de gouvernance politique d’un pays ?

Le peuple burkinabè a passé 27 ans à applaudir et louer les actions de Blaise COMPAORE et de ses anciens camarades du MPP. Il a ensuite été critiqué et rejeté seul au motif qu’il a trop duré au pouvoir, qu’il a mal géré le pays, que son clan familial a abusé de son pouvoir, qu’il y a eu des crimes économiques et de sang sous son régime. C’est ainsi qu’on a attendu aussi la fin de la transition pour demander des comptes à ses animateurs. Rien n’a été fait pour les empêcher de nuire au moment de leur mandat car tout le monde disait qu’il faut être compréhensif avec eux à cause des conditions dans lesquelles ils sont arrivés au pouvoir. Des voix se lèvent maintenant pour critiquer ZIDA pour des affaires de parcelles et de blanchiment d’argent. Le peuple leur a donné le bon Dieu sans confession et certains en ont abusé. Dans ces deux cas de figure, le peuple est lui-même coupable de mutisme lâche, et surtout de tromperie envers les gouvernants qu’il a applaudi avant d’accuser. De toute évidence, l’attentisme du peuple burkinabè le rend vulnérable aux abus politiques et l’exposent aux souffrances et déceptions.

Le nouveau-ancien régime du MPP demande de lui laisser le temps de faire ses preuves. De patienter.


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