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Agression d’un agent du CHU-YO par un accompagnateur : Une poursuite judiciaire en vue

3 février 2017, 10:18, par Sylvanus

Je comprends la réaction des internautes qui m’ont précédé dans les commentaires, mais j’épouse volontiers les idées des internautes 4 @dambol et 5 @ya sida. A l’occasion de la dernière grève sans service minimum du personnel de santé où leur syndicat a dit que désormais il y aura tolérance zéro et réaction immédiate face aux cas d’agressions contre ses membres, j’avais demandé aux uns et aux autres de ne plus agresser les agents de santé mais plutôt avoir le réflexe de porter plainte contre l’État qui est leur employeur. Et je réitère encore cet appel :
1. Chaque fois que vous vous rendez dans une structure de santé, et quel qu’en soit le motif, prenez TOUJOURS la résolution de vous abstenir de toute forme de violence envers qui que ce soit.
2. Si vous êtes agressé, ou si vous jugez que quelqu’un a manqué à son devoir (professionnel et déontologique UNIQUEMENT cela s’entend bien !), relevez bien les éléments qui vous permettront de l’identifier et de qualifier la faute, et portez l’affaire devant qui de droit : l’administration et/ou la justice.

Faisons ça au moins, et si après on se rend compte de la mauvaise volonté de l’administration et/ou de la justice de sanctionner les brebis galeuses (ou simplement de nous dédommager en cas de préjudice clairement établi), alors on avisera. Mais de grâce, pas de violence, ça nous dénature nous-même, et ça donne tout le temps des motifs de grèves "sauvages" aux syndicats qui n’ont plus ni le temps ni la volonté de s’occuper des brebis galeuses et des mauvaises pratiques en leur sein.

En tout état de causes, je suis contre les attaques systématiques contre le personnel de santé, parce que j’en connais beaucoup qui font leur métier avec professionnalisme, avec dévotion, et avec beaucoup d’humanité. J’en connais aussi qui ne mérite pas nos égards, mais même s’il n’y en avait qu’un parmi eux qui soit correct, à cause de lui seul, on ne devrait pas généraliser la stigmatisation et les attaques.

D’ailleurs je connais des corps de métier et non pas des moindres qui sont mille fois plus condamnables que le corps de la santé, mais qui ne sont pas autan agressés. Seulement, c’est que la santé est une question plus délicate à cause de laquelle les esprits des gens deviennent imperméables à la tolérance et à la patience pour quelque manquement ou insatisfaction que ce soit.

Ce que dit @dambol est d’autan vrai que les malades sont de plus en plus délaissés et par le personnel soignant, et par leurs parents du fait du manque de moyens. Ailleurs on n’a pas besoin d’un accompagnant pour commencer les soins d’un malade. Ailleurs on n’a pas besoin d’être à côté de son malade pour s’assurer qu’il sera pris en charge comme il se doit. Ailleurs on n’a pas besoin d’être présent pour éviter que le personnel soignant ne vol son malade. Etc. Etc.

J’ai pu constaté cela à la maternité de l’hôpital Yalgado, j’ai remarqué la difficulté du personnel à bien prendre soin des femmes quand les couloirs sont bondés, mais j’ai constaté aussi que leur système organisationnel oblige les accompagnants à être à côté sinon le malade peut mourir à tout moment par manque de soin. Une femme s’est évanoui au moment où on a évacué tous les accompagnants. Et il a fallu que l’une de ses voisines soit suffisamment solide pour crier au secours pour que la malheureuse soit secourue. Il ne fallait pas voir des sages femmes détaler pour amener l’oxygène et tout le matériel de réanimation auprès d’elle. Après cet incident, j’ai abordé courageusement un membre du personnel pour lui signifier que c’est justement à cause de ces genres de lacunes de leur système que nous les accompagnants sommes obligés et tentés par tous les moyens d’être à vue de nos malades. Il l’a reconnu mais dit que ce sont "les chefs" qui en sont responsables.

Bref, quand vous prenez la peine d’analyser le phénomène avec calme et objectivité, vous vous rendez compte que chacun dans SA RÉALITÉ a raison, ou est justifiable ou compréhensible dans son comportement. C’est pour cela que je trouve que la solution à nos préoccupations se trouve auprès de l’État. C’est lui qui est comptable du personnel qu’il met à notre service, et il est comptable de la gestion du bien et du bien-être de tous. Donc la solution est simple : utiliser la voie de la légalité pour réclamer toute réparation voulue à l’État. Si l’État en pâti de toutes ces actions contre lui, il prendra conscience et trouvera lui-même la solution pour gérer ses agents fautifs. Mais si l’État ou toute structure chargée de garantir le bon fonctionnement de l’administration publique ne faisait pas son travail, alors c’est à eux qu’on s’en prendra. Point barre !!!!!


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