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Quelle Constitution pour les Burkinabè, « un peuple de yelkayé » ? Le cas de la chefferie traditionnelle !

28 novembre 2016, 23:04, par Mechtilde Guirma

Togs gil soaba, Yerg yeg boaala, fo mé togs n’kel bilfou pour vous félicité de ce courage de dire les choses dans leurs réalités cruelles de nos jours. Vous avez tout dit, et la balle est dans le camp des coutumiers et pourquoi pas aussi des réligieux en compléments pour booster le dialogue interculturel et ethnique, comme au temps de nos parents d’ailleurs.

Merci aussi d’inviter tout un chacun à la réflexion. J’ai déjà apporté ma contribution, un livre déjà édité et un autre actuellement dans les presses de l’éditeur. Mais indépendamment de cela, depuis vingt six ans maintenant, j’ai continué à donner ma contribution : Que de propositions, que d’explications théologiques ou historiques pour aider à ne pas s’arrêter aux faits matériels, mais d’aller au délà du factuel au théologique qui caractérisent nos us et coutumes, nos traditions, dans la quête quotidienne du sens de la vie en nous questionnant sur le but de notre existence. Egalement que d’initiatives développées je ne peux plus en conter ni compter. Et votre écrit semble englober tout cela. Preuve que je devrais être heureuse en moi-même, car je ne suis plus seule.

Bref considérant avoir déjà donner ma partition à votre appel, je voudrai tout de même ajouter ou plutôt rappeler deux petites choses sur la question culturelle fondement de notre culture et qui, mieux, est le ciment ethnique :

Le rétablissement de la mention ethnique dans les cartes d’identité.

La réouverture des camps d’initiations sous la supervision des chefs coutumiers et traditionnels et l’appuie logistique bien entendu de la localité ou la région comme jadis, en les dotant d’autres structures tel que le sanitaire, comme je l’ai proposé la dernière fois. Et aussi incorporer une partie du scolaire : par exemple le CP1 ou le CP1 et le CP2.

À ces deux niveaux voués essentiellement à l’alphabétisation (de la langue locale d’abord), on pourrait ajouter l’éducation traditionnelle : par exemple le filage de coton pour les filles, le tissage pour les garçons. Du point de vue de la culture, aux animateurs traditionnels on pourrait adjoindre le monde culturel (les balaie citoyens et autres homme de culture) pour donner, de temps à autre, des séances de danses, les contes et légendes du pays (tiens je pense déjà à l’auteur de Sofa Kiburna comme une innovation dans la continuité de nos traditions, notamment le tabou), des tam-tams, flûtes, balafons etc. Il y aura certainement des retombées économiques non négligeable pour la population locale.

À l’issue donc de l’initiation, l’enfant fier d’être ce qu’il est (garçon ou fille) affrontera alors le monde moderne de l’école avec son bagage identitaire.

Je voudrai préciser qu’il serait une erreur de balayer l’enseignement français au profit unique de celui africain : je veux parler de l’histoire, de la géographie, des classiques, de la vraie poésie etc.. C’est un bien universel qui permettra à l’enfant d’être doté de don de discernement, valeur sûre pour affronter la mondialisation. Du reste d’ailleurs les classiques et la poésie trouvent déjà leurs parfaites analogies dans nos cultures voire dans nos us et coutumes.


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