Accueil > ... > Forum 962341

Point de vue citoyen : Le Burkina Faso peut-il tourner le dos aux institutions de Bretton Woods ?

14 septembre 2016, 09:07, par verité

Huuumm,tout est dit : ;"Trois propositions/pistes de réflexion mériteraient une attention particulière :
Premièrement, il conviendrait de souligner qu’avant de dire NON aux institutions de Bretton Woods, il nous faudra d’abord apprendre à dire un NON catégorique aux fossoyeurs de notre démocratie, de notre justice et de notre économie. En d’autres termes, nous devons mettre de l’ordre dans notre maison avant d’indexer les acteurs extérieurs. Un proverbe moaga nous enseigne que c’est le chien de l’intérieur qui fait sortir l’os de la maison pour donner l’occasion au chien de l’extérieur d’en profiter. Le FMI et la BM ne s’invitent pas dans un pays qui est très bien géré. Ce qui les attire dans certains pays de notre continent, ce sont la mal gouvernance, la corruption, le népotisme, l’injustice, la dictature, et surtout la mauvaise gestion des ressources publiques. Pour avoir confiance en l’avenir et défier la BM et le FMI, nous devons raffermir notre conscience sur les acquis et les manquements du passé. Par conséquent, il nous sera difficile d’avancer en tant que peuple fier et digne si nous passons par pertes et profits le bilan du régime Compaoré.
roisièmement, nous devons nous atteler à mettre en place des institutions politiques et économiques fortes et inclusives qui échappent totalement au contrôle d’un individu ou d’un groupe d’individus pour ne servir que les intérêts du peuple burkinabè. Si l’on veut continuer à utiliser notre administration pour récompenser les amis, les parents, et les griots à travers des nominations questionnables, l’opacité dans la passation des marchés publics, la promotion de la médiocrité, de la corruption, etc., eh bien la BM tout comme les autres bailleurs seront toujours là pour nous imposer des reformes comme conditionnalités pour des prêts et autres formes d’aides. Si l’on veut utiliser la justice pour protéger les criminels à col blanc du Faso, punir et museler les journalistes, les activistes et les opposants comme du temps du régime déchu, nous ne serons pas près de dire NON au FMI et à la BM. Seules des institutions fortes débarrassées de toute forme de personnalisation et d’individualisation nous protègeront efficacement contre les prédateurs internes et externes.

Somme toute, au moins deux générations ont déjà été sacrifiées pour que l’élan de rectification face place au pouvoir personnel, à la patrimonialisation, à la corruption et à la paupérisation du pays. Une nouvelle page de notre histoire s’est ouverte grâce au courage des Burkinabè, surtout de sa jeunesse. Le souhait le plus ardent de notre peuple serait que cela marque le point de départ d’une autocritique individuelle et collective des architectes de la rectification. Cela permettra aux générations futures de ne pas vivre dans l’oubli pour finalement emprunter le même chemin (l’histoire a tendance à se répéter quand on l’oublie"
Il ne reste plus qu’à s’engager de façon courageuse, honnête et sincère pour changer les comportements et les mentalités.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés