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Insurrection populaire et coup d’Etat de septembre du CND : Des ministres du gouvernement Tiao III et des jeunes du CDP auditionnés

7 septembre 2016, 08:02, par Logique

Les déclarations fracassantes du Président de l’Assemblée nationale sur le gouvernement ont mis à nu les traditionnelles querelles de leadership et de clans qui opposent les principaux tenants du pouvoir burkinabè. En reprochant au gouvernement de n’avoir pas d’imagination et d’audace pour impulser le développement à la satisfaction des populations, le président de l’Assemblée ne se tire t-il pas une balle dans le pied ? En sa qualité de deuxième personnage de l’Etat et du parti au pouvoir le MPP dont il assure la présidence par intérim suite à l’élection de Roch Marc Christian Kaboré à la Présidence du Faso, le président de l’Assemblée nationale doit comprendre qu’il est comptable de l’échec ou du succès du régime MPP en place. Tout le monde sait que la moitié des ministres actuels au gouvernement ont été proposés par lui. Donc, si ce gouvernement est incompétent, il en est le premier bouc émissaire. Il devrait faire son auto critique pour voir s’il n’a pas promu ministres des personnes nulles sur la base de sentimentalisme, régionalisme et favoritisme exagérés. Dans les pays émergents et même africains où l’on privilégie la compétence dans les nominations, on ne propulse pas des cadres de moins de 50 ministres si ces derniers n’ont pas fait au préalable leurs preuves dans la gestion de l’administration publique comme directeur, secrétaire général etc. En France par exemple, on ne change pas au hasard à chaque remaniement ministériel les secrétaires généraux des ministères qui sont la mémoire du ministère et qui généralement sont des administrateurs confirmés sans inféodation politique. Le MPP a mal compris l’exercice du pouvoir public qu’il confond à un pouvoir personnel et de parti. Les Américains ont même abandonné ce vieux système qui consistait pour le parti au pouvoir à placer ses militants aux postes administratifs de l’Etat du sommet au plus bas échelon décentralisé. Mais le MPP excelle dans cette pratique désuète digne des dictateurs des temps révolus et est en train de mener une politisation à outrance de l’administration publique. Il n’est donc pas étonnant que le gouvernement MPP échoue au vu et au su de tous les Burkinabè dont les yeux sont grandement ouverts et qui rejettent la pensée unique et la patrimonialisation du pouvoir. Alors, le MPP peut rectifier le tir en formant un autre gouvernement avec des personnes qui ont fait leurs preuves dans la gestion responsable de l’administration publique. La gestion des ressources humaines ne se fait pas avec la dictature, mais le dialogue, l’écoute et une capacité à concevoir et appliquer des solutions justes et durables aux problèmes.


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