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Situation nationale : Le général Zida demande de le mettre en « position d’évacuation sanitaire »

6 juin 2016, 14:56, par Sidpawalemdé Sebgo

Tout ça c’est bien... Vraiment Yacouba Isaac Zida nous a déçus a beaucoup d’égards et nous voulons tous des éclaircissements sur les rumeurs et les supputations sur sa gestion. Si cet argent a été dépensé pour la bonne cause, il ne devrait pas avoir du mal à s’expliquer et sinon, il devra en subir les conséquences. Seulement, il y a aussi des choses dans l’approche du nouveau pouvoir sur le cas Zida qui nous pose quelques interrogations :

1°) Plusieurs anciens dignitaires, bien avant que le nom de Zida ne soit connu, ont été accusés de malversations, voir de crimes à la présidence et à la primature. Parmi les plus emblématiques, citons François et Blaise Compaoré, ainsi que la belle-mère nationale et le premier ministre Luc Adolphe Tiao. Pourquoi la même pression n’est-elle pas mise dans ces cas pour les faire rentrer et s’expliquer au nom de la "redevabilité" ?

2°) Plusieurs acteurs d’évènements antérieurs à la présidence de Issac Zida demandent aussi des explications, comme : Qui, et sur ordre de qui a tiré à balles réelles sur les martyrs des 30 et 31 Octobre 2014 ? Où sont passés les sommes astronomiques qu’on dit avoir disparu dans les derniers jours du régime Compaoré ? Qu’en est-il des millions qu’on dit avoir été partagés aux députés pour voter la modification de l’article 37 ? Comment ont été acquis les immeubles et résidences de ces dignitaires à travers tout Ouaga, y compris à Ouaga2000 ?Tous ces acteurs sont pour la plupart présents au pays, pourquoi on ne leur demande pas de s’expliquer et on ne voit que celui qui est au Canada ?

3°) A un moindre niveau, des maires ont été accusés de malversations, certains démis et même incarcérés. Aujourd’hui, la plupart se retrouvent en liberté (et même dans un cas au cabinet de la présidence). Pourquoi on ne demande pas de comptes à ces gens et on n’entend parler jour après jour que de Zida et de la transition ?

4°) Des contre-vérités ont été dites, et au plus haut niveau, en termes d’accusations, sur les acteurs de la transition. Retenons l’accusation de blanchiment d’argent, qui finalement date de depuis l’ère Blaise Compaoré, et la "disparition" d’une cinquantaine de véhicules de la présidence "à la fin de la transition" alors qu’on apprend que c’est la transition qui a fait cette découverte à son arrivée et qu’on sait en fait où et avec qui ces véhicules sont.

De tout cela, malgré la véracité de ce que M. le président nous dit sur les "incohérences" dans la gestion de la transition, on ne peut s’empêcher de voir un acharnement particulier sur cette période de la vie de notre pays et ses acteurs majeurs, dont Zida. Et le fait que ce cas Zida semble prendre plus de place que tout le reste dans la communication des nouveaux dirigeants met mal à l’aise quand on pense à l’incivisme grandissant, aux attaques terroristes, à la situation économique et à la crise de la justice.

La question est pourquoi ? Devrions-nous écouter ceux qui disent que les RSS ont tellement peur d’un retour triomphal au devant de la scène politique en 2020 d’un Zida très populaire qu’ils sont près à tout pour le "casser" dès aujourd’hui ? Mais faut-il bruler le village pour tuer une souris ? Et celui qui est prêt à faire ça est-il digne de diriger ce village ?


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