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Arrestation de Me Mamadou Traoré : Me Paul Kéré analyse l’application du règlement de l’UEMOA

9 mai 2016, 08:53

Voilà une analyse claire qui va remettre l’église, la mosquée ou le temple au centre du "village". Seule l’application rigoureuse des règles du droit doit prévaloir dans une société démocratique et républicaine au Burkina. Merci à Me Paul KERE de continuer à apporter un éclairage juridique sur la situation juridique du dossier du Bâtonnier TRAORE. C’est ça le DROIT qui ne peut s’embarrasser d’autre opinion quelconque. Si le tir n’est pas rectifié à temps, je propose aux avocats de passer à une vitesse supérieure en exigeant la démission conjointe du Ministre de la justice et du Procureur Général. On ne peut pas accepter une telle situation qui porte atteinte aux droits élémentaires d’un avocat dans un Burkina qui se veut un GRAND ETAT DE DROIT. C’est pourquoi,

- M. Le Procureur Général, pensez un jour à votre propre arrestation illégale, votre audition et votre placement sous mandat de dépôt arbitraires par un juge d’instruction incompétent et/ou revanchard ou encore à la botte d’un pouvoir machiavélique, (sait-on jamais).

- Vous aurez certainement besoin, soit du Bâtonnier Mamadou TRAORE, soit de tout autre avocat pour assurer votre défense légitime.

- C’est pourquoi, les avocats, qui ont tous d’ailleurs un casier judiciaire vierge, (sinon pas passible d’exercer cette profession faut-il le rappeler fermement), ne doivent pas être traités comme n’importe quel citoyen "lambdai".

- Ils concourent aussi, tout comme les magistrats, à l’administration de la justice et le but de l’alinéa 2 de cet article 6 du règlement UEMOA est de vérifier qu’il n’y a pas une certaine entrave de la part de l’autorité de poursuite à l’exercice normal de la profession par l’avocat.
- Faute de n’avoir pas compris la raison d’être de cette disposition, vous avez gravement porté atteinte aux droits fondamentaux, non seulement de la profession d’avocat dans son ensemble et la dignité du Bâtonnier TRAORE en particulier, mais également à ses droits subjectifs fondamentaux.

- Cette violation illégale persistera désormais, même si la gravité des faits reprochés à Me TRAORE se révèle par la suite.

- Le mal est déjà fait et ne peut, en l’état être réparé. C’est comme lorsque l’eau se verse par terre.

- Pour réparer utilement ce mal gravissime, seul le Juge d’instruction militaire, et à défaut une requête devant la Chambre d’accusation peuvent réparer ce mal par la prise immédiate d’une ordonnance de mise en liberté d’office du Bâtonnier Mamadou TRAORE.

- Le plus important n’est pas la violation du règlement, mais l’essentiel est de réparer rapidement ce grave manquement au règlement UEMOA et tant que le Bâtonnier Mamadou TRAORE n’est pas libéré immédiatement, cela va consister à persévérer "diaboliquement" dans l’erreur, alors que notre pays aspire à être un modèle de démocratie rejetant toute forme d’injustice comme il l’a encore démontré les 30 et 31 octobre 2014 en balayant d’un revers de main le régime de Blaise Compaoré par une insurrection populaire.

- Soyez-en conscient, avant qu’il ne soit trop tard, s’il vous plaît, de la gravité de la situation juridique posée par l’absence de consultation avérée du Bâtonnier en exercice. Seules les règles juridiques doivent être appliquées rigoureusement...


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