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Inculpation et incarcération de Maitre Mamadou Traoré : le Procureur général, Laurent Poda donne sa version

5 mai 2016, 02:34

Chers Fidèles lecteurs du fasonet,
C’est très très grave, la posture et les déclarations publiques de monsieur Poda, procureur général de la Cour d’appel de Ouagadougou pour les raisons suivantes :
- 1. Comment tout un procureur général, patron du second degré de juridiction peut-il affirmer qu’il suit le déroulement de la procédure militaire comme un citoyen lamda. C’est un grave déni de justice et une grave forfaiture qui doit, en temps opportun être sanctionnée sévèrement par le Conseil Supérieur de la Magistrature.

- 2. Le procureur général méconnaît totalement l’étendue de l’obligation de consultation. Ce n’est pas une simple information-consultation mais bien au contraire, la communication des éléments afin de permettre au Bâtonnier de vérifier si les faits incriminés entrent dans le champ d’application de l’alinéa 2 du règlement 6 UEMOA. Faute d’avoir communiqué ces éléments, l’obligation de consultation a été simplement violé. La Cour d’Abuja appréciera le procédé pour le moins singulier de cette sortie médiatique malheureuse au cours de laquelle le citoyen lamda qu’est Laurent Poda n’a pas toujours expliqué au commun des mortels des citoyens ordinaires Burkinabè ce qui est reproché au Bâtonnier Mamadou Traoré. Le peule est toujours assoifé de vérité...même s’il a faim...
- 3. Pourquoi le ministère public qui est placé sur le même pied d’égalité que La Défense a tant besoin de rassurer par la bouche du Procureur Général, les avocats Burkinabè ? C’est que l’heure est très grave et même très grave et chacun paiera au prix fort son refus d’application des textes. Il est regrettable qu’il faille ériger le système de vengeance et de revanche en mode de fonctionnement de la justice dans notre pays.
Conclusion partielle : il aurait suffit que le procureur général attende le recours devant la chambre d’accusation pour adopter les motifs d’un tel argumentaire spécieux pour, ensuite se faire copieusement casser par la Cour de cassation, juridiction suprême. C’est triste de voir que les acteurs de notre justice à ce niveau, ne soient pas à la hauteur de leurs missions régaliennes. La conséquence immédiate est l’instauration d’un État de non droit et d’une république bananière. Les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent et l’esclave qui ne se révolte pas contre son Maitre ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort, disait le président Thomas Sankara. Si les avocats Burkinabè laissent passer cette grave bavure, ils sont tous foutus.


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