Yacouba Isaac ZIDA demande l’asile politique au Canada

Hum... Un poisson d’Avril marche justement parce que l’information donnée peut être crue. Cela veut bien dire que beaucoup s’attendent à ce que l’ex PM essaie de fuir ses responsabilités, pendant que beaucoup d’autres en seraient déçues. D’où le succès de ce Poisson d’Avril gros comme une voiture. Bravo à lefaso.net.

Pour quand même répondre à l’internaute qui s’inquiète du temps mis par Zida hors de son cadre d’origine, il faut savoir que c’est une "tradition" Burkinabè datant de l’ère Blaise Compaoré : Quand vous quittez de hautes fonctions, vous avez droit aux avantages de votre ancien poste pendant six mois. A moins donc de vous nommer immédiatement à un poste plus important ou équivalent, les décideurs laissent l’intéressé "flotter" pendant les six mois afin qu’il profite de ces avantages : passeport diplomatique, salaire, véhicule et logement de fonction, etc.

C’est une sorte de "deal" entre eux pour "amortir" la sortie. Étant entendu que cela peut durer plus de six mois si on veut vous "oublier", ou moins que ça si on veut couper vos avantages, auquel cas ou vous nomme rapidement à un poste-placard. C’est d’ailleurs la même logique appliquée à l’ancien SG des affaires étrangères qui a défrayé la chronique entre-temps : Nommé SG mais avec un salaire inférieur à celui de son ancien poste, on a "différé" sa prise officielle de fonction pour qu’il profite de l’ancien salaire plus longtemps.
Il y a même des avantages "à vie" pour avoir occupé certains postes...

Zida, à moins qu’il soit rattrapé par les "affaires", peut donc facilement atteindre Juin ou Juillet avant qu’on le nomme ailleurs, par exemple comme conseiller dans un obscur service bien caché. Le seul problème, c’est que les mêmes qui voudraient "casser" son image et sa popularité en l’envoyant devant les juges Burkinabè, voudraient en même temps le voir loin du pays pendant les cinq ans du mandat pour qu’il ne leur fasse pas de l’ombre politiquement. Alors comment ils vont faire pour le nommer à l’extérieur tout en l’accusant de crimes à l’intérieur ? Il ne reste qu’à espérer qu’il fuie de lui-même (tiens tiens, comme dans le poisson d’Avril...)

Ainsi va notre Blaiso-cratie, ou des fonctionnaires niveau BEPC gagnent plus que d’autres qui ont le doctorat, et ou nos dirigeant sont spécialisés dans le cumul des avantages à leur profit. Ce système demande à être réformé en profondeur.