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« Nous avions tôt pensé que l’insurrection qui avait eu lieu était sankariste … », analyse du président du FFS, Nebnoma Edouard Zabré, sur la vie politique nationale

17 décembre 2015, 12:21

C’est dire que le MPP est sankariste ! Ne venez pas tenter de justifier ce qui ne peut trouver justification. Vous n’êtes pas capables d’être autonomes, tout ce qu’on cherche c’est d’utiliser le sankarisme pour bouffer. Ne parlons pas de prendre en compte les aspirations du peuple : c’est de la phraséologie creuse sans aucune conviction politique. Pour se dire et se montrer sankariste. Ce sont tous ces gens qui ont tué le sankarisme
« Nous, au FFS, qui sommes un parti sankariste…  » : il ne suffit pas de se coller l’adjectif « sankariste » pour être sankariste.

« …l’analyse que nous faisons de cette stagnation ou de ce recul est que cela est dû à un phénomène que nous n’avions pas su, nous-mêmes, cerner. Nous avions tôt pensé que l’insurrection qui avait eu lieu était sankariste. Mais l’insurrection n’était pas seulement sankariste, elle était révolutionnaire  » :
trop c’est trop. C’est dire que le sankarisme n’est pas révolutionnaire ! C’est dire que ce que Sankara a avait fait n’était pas une révolution. Nous revenons au fameux débat (le faux débat) de ce qu’est LA révolution. Cette fameuse position (ou débat) qui a entraîné les erreurs fondamentales et historiques du PCRV. Pour parler de stagnation ou de recul il faut déjà avoir une base laquelle base vous n’avez pas. Tout le monde s’est précipité pour bouffer de l’aura de Thomas Sankara (et n’a fait que le détruire encore plus. Est-il besoin de faire une analyse ? Ou bien vous n’avez aucune base de militants, aucune idéologie politique, excepté se greffer a l’aura de thomas sankara. Le peuple n’est pas naïf : il sait reconnaître qui est et lutte pour lui. Faire un pas avec le peuple plutôt que 1000 pas sans le peuple. C’est là la différence avec le vrai sankarisme. Comme je le disais c’est cette fameuse question du rôle du peuple dans le processus révolutionnaire, et on voit ou vous vous situez ! On ne s’étonne pas que vous vous précipitiez pour rejoindre le MPP. Revoyez vos arguments. Et remémorez vous les débats entre le M21 et l’UGEB, etc. Ne venez pas semer le confusionnisme chez les jeunes qui n’ont connu l’histoire révolutionnaire au Burkina.

« Mais nous avons pensé que nous étions déjà aux affaires, en ne capitalisant pas suffisamment ces acquis. Capitaliser supposait que nous puissions retourner vers ces jeunes, vers cette jeunesse, vers cette masse laborieuse de mécontents qui sont sortis pour dire « stop » à Blaise Compaoré. Mais, nous nous sommes vus trop beaux très vite, en ne ratissant pas large, en n’allant pas effectivement vers cette masse qui avait un besoin certain et auquel nous devrons apporter des réponses au lieu de nous entêter (je dirais) à dire que les partis sankaristes, que nous sommes, sont déjà là et les jeunes qui sont sortis étaient sankaristes. Non, cette jeunesse sortie était révolutionnaire. »
Tout est dit : vous vous voyiez déjà aux affaires…sans le peuple, évidemment. En somme, vous êtes allés trop vite en besogne quoi ! C’est dire qu’il n’y a même pas eu d’analyse. Pourquoi faire une analyse d’ailleurs, puisque vous saviez mieux que le peuple ? « Capitaliser » !!! Ah les mots, la force du langage qui ne trahit jamais ! Le peuple est un capital à rentabiliser. Pauvre Marx ! Un révolutionnaire qui n’est même pas capable de lire un tant soit peu les aspirations.

« La révolution va au-delà des sankaristes, elle va au-delà même du seul peuple burkinabè en marche (parce qu’il y a des partenaires extérieurs qui nous ont appuyés d’une manière ou d’une autre dans notre quête permanente vers plus de démocratie). Donc, nous pensons qu’il est temps pour nous, partis sankaristes, de revoir dans quelle mesure nous pouvons aujourd’hui encore, faire rêver cette jeunesse, rêver notre pays. Thomas Sankara à l’époque, je dirais, n’était pas en lui-même sankariste ; il était révolutionnaire. Révolutionnaire, parce qu’ils ont pu de par leurs actions (lui et ses camarades de la révolution d’août) faire rêver la jeunesse burkinabè, faire rêver le peuple burkinabè, faire rêver l’Afrique et le monde entier.  »
Rafraîchissons nous les idées : nous parlons ici du Burkina, avec ses réalités de vie au Burkina. Nous ne sommes pas en train de nous gargariser de théories idéologiques creuses mais parlons du vécu des gens. On est révolutionnaire parce qu’on est aidé de l’extérieur !!! Ce n’est pas la révolution nationale !!! Toujours ces faux débats intellectualistes d’étudiants attardés ! Sankara n’était dans du rêve : il ne vendait pas du rêve : il entrait dans l’action concrète pour améliorer le quotidien des populations en leur faisant devenir acteurs actifs de leur avenir, de leur vie qu’ils construisent eux même en se prenant en charge eux-mêmes. Voila la différence entre Sankara et les sankaristes de pacotille.

« Pour nous, le sankarisme, c’est de pouvoir lui permettre de rêver et penser à un avenir meilleur. Voilà pour nous, ce en quoi nous devrons croire, tendre et nous osons penser que dans les jours à venir, dans le landerneau politique qui va se dessiner bientôt, on pourra s’asseoir et voir effectivement quelles propositions et quelles actions nous pouvons mettre en œuvre pour prendre en compte cette donne. »
Peuple du Burkina vous êtes mal barré, très mal barré. Mes frères vous devez croire à du rêve, pas à la réalité. Ceci n’est pas du tout le sankarisme. Sankara était dans la réalité et la réalisation : tout ce qui sort de l’imaginaire humain est réalisable disait Thomas Sankara (et non pas du rêve). Peuple du Burkina, vous avez voté pour du rêve et on va vous le servir dans les prochains jours : la cuisine est en train de cuire en attendant le jour J de la mise à table. Les tractations se font en coulisses : ne errez que les lueurs du rêve et vous retomberez dans la réalité du quotidien, car tout ça n’a été que du rêve. Vous vous frotterez les yeux, mais malheureusement vous étiez dans le rêve.

« Si nous n’arrivons pas à cela, cela veut dire qu’on dort sur la même natte mais nous n’avons pas les mêmes rêves. Il faut avoir un rêve et faire rêver le peuple afin d’aller de l’avant. C’est ce que le capitaine Thomas Sankara a voulu quand il a accepté prendre le devant des choses et même accepter se laisser assassiner par ses bourreaux. »
Non, nous ne dormons pas sur la même natte : le sankarisme ne vend pas du rêve. Il ne veut même pas des gens qui dorment mais des gens qui restent vigilants. Alors on comprend que ceux qui se sont invités sur la natte Sankara ne puissent pas réaliser quelque unité que ce soit. Les arguments fournis parlent d’eux-mêmes : toujours ces arguties de phraséologie sur l’unité pour saborder toute initiative en ce sens sur des inepties de procédures, de petits détails, etc. qui in fine ne sont que des luttes d’egos ; tout sauf du sankarisme. Accepter de se laisser assassiner par ses bourreaux : oui c’est cela avoir de la conviction politique : C’est qui ces bourreaux ? Répondez (ou tentez simplement de répondre, ce serait-ce que cela). Surtout ne me renvoyez pas à la sempiternelle rengaine : « l’affaire est en cours », « je m’en remets à la justice », « je fais confiance à la justice », etc. Non ! Répondez un tout petit peu à cette question de savoir ou ne serait-ce que d’imaginer qui pourraient être les bourreaux de Thomas Sankara.

« Nous savons qu’il aurait pu faire face mais il a décidé, parce qu’il croyait et il l’a dit : « tuez Sankara aujourd’hui, mille autres Sankara naîtront ». Et c’est ce que nous sommes en train de vivre, c’est la génération Thomas Sankara aujourd’hui. Nous pensons que cela est possible aujourd’hui, si tant est que nous pensons que le plus important pour nous, c’est le peuple et c’est notre nation. Et notre nation suppose qu’on construise une nation, nous avons un Etat mais nous pouvons construire une nation ;  » :
c’est purement et simplement navrant pathétique. Que dire de plus ? Disons : Quels liens ?
C’est le genre de discours intellectualiste creux qui n’a d’autre but que de créer de la fumée en maniant une terminologie révolutionnaire. Mais à regarder de plus près, et même de près simplement, c’est du vent, rien que du vent. Il y aura toujours une raison pour que ça ne marche pas ; on trouvera TOUJOURS des arguments pour justifier tel ou tel manquement et on ne se nourrit que d’espoir jamais entériné, mais surtout du rêve qu’on vend. Pour ces gens le sankarisme, c’est du rêve. Les lendemains chantants et radieux, c’est toujours pour demain, et demain ce sera pour demain. Espérez, espérez et persévérez car demain sera beau et radieux.

«  Nous pensons donc que d’une façon générale, la classe politique burkinabè s’est améliorée et a montré sa maturité à travers ces élection  » Cela on ne peut qu’en douter. C’est l’exemple même où la classe politique s’est constituée en classe dominante qui n’en a cure des aspirations des populations. Le FFS est allé se « soumettre » au MPP plutôt que de mener sa propre vision d la société.

On chante l’unité et l’union mais dans les faits on torpille tout. Bref cette interview n’est qu’un ramassis de bavardage, de verbiage, un galimatias de contrevérités et de théorie fumeuse. Vraiment ! Je n’ai même pas le courage ni le goût de terminer sa lecture tellement c’est indigeste. Il aurait mieux fait de vous taire et d’aller bouffer en silence. Cela mériterait un article entier pour monrer vos contradictions et que vous n’avez rien, absolument rien de Sankara.
SOME


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