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Il s’appelait Thomas Sankara

16 octobre 2015, 18:15, par bance ibrahim

J’étais un pionnier de la révolution, quand il est mort j’avais 17ans et je me souviens de cet après-midi. Je fus un interne mais Thom Sank voulait plus de classes et plus de personnes éduquées. Je me suis retrouvé à l’externat avec un pécule de 8000fcfa.
Malgré les commodités de l’internat, nous avons compris la portée de son idéologie. Ce fut la galère en externat mais nous sommes restés intègres et fiers de lui. Nous avons participé à des chantiers de construction de cités de la révolution à Tenkodogo.
Je me rappelle que avant son arrivée au pouvoir, faire une cib, c’était une galère. Avec Thom Sank, on déposait la demande le matin et l’après-midi on pouvait le retirer sans soudoyer personne. La seule dépense, c’était le timbre fiscal. La corruption avait presque disparu.
Dans chaque village, il y avait un poste de santé primaire.
On apprenait aux villageois l’écriture en langue vernaculaire, cela s’appelait alphabétisation commando.
Il y avait des chantiers de reboisement pour lutter contre la désertification.
A cette époque, il y avait des campagnes contre l’excision qui était considérée comme un crime.
Il avait aussi instaurer l’uniforme dans les écoles.
Il avait contribué énormément à l’éveil des consciences.
Ce fut un après-midi terrible lorsque nous avons entendu des fanfares à la radio nationale, on a compris que un coup d’état de tramait. Plus tard, il a été annoncé le communiqué de la rectification. Sank a été traité de renegat par les rectificateurs.
Nous étions tristes comme la plupart des Burkinabé mais impuissants.
Pendant toutes ces années, nous avons broyé du noir, nous sommes restés chagrinés par la mort de ce messie.
Grâce à cette jeunesse qui ne l’a pas connu mais qui à travers des archives a compris Ka portée de son message a décidé de perpétuer son combat pour la liberté de notre peuple.
Rendons hommage à cette jeunesse qui s’est sacrifié comme Sank pour chasser hors du pays ses assassins.
J’invite cette jeunesse à achever son combat en suivant l’appel lancé par la veuve du défunt président à savoir "l’insurrection électorale" afin de derouter certains éléphants qui ont contribué à la pérennité du système Compaoré.
Il faudra un changement radical pour tourner définitivement la page. Il n’est peut-être pas possible de nos jours de faire la révolution telle que menée par Thom Sank,mais je pense qu’il a laissé tant de vertus pour la bonne gouvernance et la développement.
La patrie ou la mort nous vaincrons.

Ibrahim Bancé


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