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Révolution d’Aout 83 : « Le Burkina Faso a besoin sérieusement d’être fouetté pour avancer », dixit Jean Paul Somda, ex-délégué CDR

7 août 2015, 21:36, par L’alternateur

Bonjour chers internautes,
Pour moi qui était collégien en ce moment et qui a participé à la marche du 17 mai précédent l’avènement de la révolution d’août, je retiens certes que sankara était un homme charismatique, public et qui n’avait nul besoin de discours écrits pour être cohérent convaincant tribun, intelligent avec de solides connaissances des oeuvres marxiste léninisme. Capable d’imiter les longs discours de fidèle castro devant une foule recevant son savoir revolutionaire, son elegance dans la prise de parole et sa vision du monde et du Burkina. Je me rappelle des projets participatifs entre guillemets, parce que la contrainte ou la férule humiliante était ressentie par une partie de ce même peuple, tels que la bataille du rail, le cernapo, les bosquets, les opérations villes propres, le sport, de masse, . Tous ces projets sont à l’actif de CNR (Conseil National de la Révolution )
Cependant , vouloir vivre dans l’autarcie dans un univers infini relève de l’illusion, de l’idéal revolutionaire de s’affranchir du joug,colonial, attitude qui conduit toujours à la raison du plus fort. Le monde est ainsi régi par le droit du plus fort et le devoir du plus faible.
La révolution c’est la confiscation des libertés individuelles par les CDR qui comme les insurgés d’aujourd’hui ont voulu imposer la pensée unique, arbitraire. Je garde le souvenir que finalement cette révolution ne pouvait survivre avec une grande partie du peuple qui voyait aussi différemment le développement de la patrie et penser autrement était un crime de lése majesté. Le pouvoir était dans la rue entre les mains des CDR. Remarquez qu’ils ont été tristement célèbres dans l’histoire de la révolution. Mais cette remarque ne s’adresse sûrement pas à l’auteur de ce témoignage s’il ne se reproche de rien. Nous nous rappelons de certains abus de ces véritables sangsues du peuple qui vivaient sur son dos dans les permanences véritables nids de bandits et de chômeurs à l’image du CNT et des OSC malhonnêtes de notre transition bâtarde. Ils magaient gratis, tuaient les animaux des citoyens pour festoyer à la permanence sous prétexte qu’ils sont en divagations, jugeaient même les affaires conjugaux parfois même dans le but de convoiter la femme du conjoint, vraiment des desperados. Le pouvoir était vraiment dans la rue mais pas au peuple et pour le peuple. Exactement ce que nous vivons aujourd’hui. Des parvenus nous gouvernement et nous imposent sa pensée unique oubliant que le peuple souverain s’exprime dans les urnes et non dans la rue .
Pour conclure, je dirai que sankara était un idéaliste comme lumoumba, nkwame kruma, alors que nous vivons dans un monde réaliste .


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