Accueil > ... > Forum 796067

Conseil National de la Transition : Les dignitaires de l’ex-régime mis en accusation

20 juillet 2015, 12:39, par citizen

D’abord sur la décision de la Cour de la CEDEAO, ensuite sur la mise en accusation des membres du gouvernement de TIAO et de Blaise, des commentaires pullulent. Certains sont à la limite insultants, d’autres subjectifs et enfin d’autres "objectifs".
Ainsi primo sur la décision de la Cour de la CEDEAO, pour certains, c’est une aubaine pour les Burkinabé, car ceux-ci pourraient enfin se présenter aux élections à venir sans aucune restriction liée notamment à l’article 135 du code électoral alinéa 4. Ceux qui pensent défendre l’inclusion soi disant que c’est au peuple de sanctionner les candidats, je leur réponds qu’ils sont de mauvaise foi. Étant burkinabé, nous savons le niveau d’alphabétisation du peuple burkinabé ainsi que leur conscience électorale. Peut-être même si vous allez dans un village reculé et vous parler de Blaise, certains villageois le croiraient toujours au pouvoir. Cette ignorance liée au manque d’accès aux sources d’informations ainsi que la désinformation corolaire des rumeurs ou commérages est une faiblesse quant à la désignation sérieuse des dirigeants lors des élections. En plus de cela, il y a que dans un match de foot, lorsqu’un joueur commet une faute grave (coups et blessures volontaires..), il reçoit un carton rouge qui le prive du prochain match.
Ramenant ces anecdotes à notre situation nationale, je dirais que la Cour a été ambiguë, car sa décision ne contredit pas notre loi électorale ; au contraire, elle dit que la loi a un caractère expéditif et qu’elle vise une majorité de citoyens. Or, au Burkina, je ne vois pas quel citoyen cette loi vise, si ce n’est celui ou ceux qui ont ouvertement soutenu la modification de l’article 37 : ces personnes sont notamment le Président Blaise, les membres de son gouvernement (qui ont adopté l’avant projet de loi), les députés du groupe parlementaire CDP et ses alliés (qui devrait voter le projet de loi). Ces personnes étaient bel et bien à l’Assemblée pour voter la maudite loi et ont (heureusement pour le Burkina et malheureusement pour eux) été contraints à arrêter le processus par la force de la rue. il n’apparait nullement quelque part où la Cour demande à l’Etat burkinabé d’abroger les dispositions de son code électoral à polémique. Elle demande plutôt la précision dans la modification de notre loi électorale en vue de restreindre les droits de certains burkinabé fautifs. Ce qui du reste reconnaît la Cour à l’Etat Burkinabé comme étant l’une des prérogatives. Pour ceux qui s’agitent avec l’arrogance dans les propos, je pense que l’autorité compétente devrait revoir cette loi et nommer les personnes concernées.
Toutefois, j’espère que la ’’conformisation’’ de notre loi électorale avec la décision de la Cour ne signifierait pas : permettre à tous les burkinabé de pouvoir participer aux échéances électorales notamment ceux ayant soutenu la modification de l’article 37 ayant conduit à l’insurrection populaire !
Autrement dit, si cela arrivait, c’est la grosse bêtise que la transition aurait commise et ne soyons pas surpris de la résurrection de nos martyrs des 30 et 31 octobre 2014 qui vont hanter le pays...
De plus, si des gens ont provoqué l’insurrection et en lieu et place d’une méditation sincère sur leur forfait en vue d’un repentir ou d’un autre engagement citoyen pour le Burkina, ils se plaisent à se victimiser, voulant le fauteuil présidentiel (chose qu’ils ne rêvaient même pas au temps de l’homme fort : Blaise), il faut qu’on les contraigne à rester tranquille et à méditer sur leur forfait. Il n’y a pas de sentiments ou de négociations à ce niveau ; le faire, c’est trahir l’insurrection, les martyrs, les nombreuses victimes de Blaise et consorts et le Burkina de manière générale. Alors chères autorités ou membres de la transition, travaillez pour le peuple insurgé (qui est toujours là dèh) et qui regarde vos faits et gestes. Les traites brûleront vivant par le feu divin et la colère des martyrs...
Secundo, pour certains la mesure de mise en accusation par le CNT vient tardivement et parait sélective. A ceux qui tiennent de tels propos, je leur réponds qu’il faut mieux tard que jamais et que cette liste n’est que le début du commencement, ne nous pressons pas. Qui sait si quelqu’un d’entre nous (les commentateurs) ne sera pas épinglé pour tel ou tel acte irrégulier (notamment dans les rapports à venir de l’ASCE) ? Wait and see ! D’ailleurs, le CNT l’a dit : la liste n’est pas exhaustive. Donc chers, arrêtez de défendre l’indéfendable même si on peut deviner par vos propos vos penchants politiques, moraux et idéologiques proches du CDP et alliés.
Aux candidats propres (ceux qui n’ont pas travaillé avec Blaise pour modifier coûte que coûte l’article 37 et qui n’ont aucun empêchement suivant les dispositions de l’article 135 du code électoral et remplissant les conditions suivant l’article 123 dudit code) qui pourront déposer leur candidature pour la présidentielle ; je vous implore de vous démarquer de toute politique ou stratégie de la 4ème République de Blaise c’est-à-dire népotisme, détournements de deniers publics, injustices sociales criardes, expropriation des terres des paysans, monopolisation de tous les secteurs d’activités au Burkina, arrogance et mépris des burkinabé notamment les couches pauvres, promesses mensongères ; manque de patriotisme et de solidarité vrais, manque d’amour pour ses frères burkinabé de l’intérieur comme de l’étranger, etc. etc.
Soyez avec le peuple et toujours avec le peuple, vivez leurs réalités et cherchez jour après jour à les améliorer en les y impliquant. Et que votre sincérité, votre amour pour le Burkina et les burkinabé (ce qui est d’ailleurs important pour un homme politique) vous soient un jour récompensé par l’Éternel, le peuple Burkinabé et l’histoire !
Paix à notre cher patrie, le Burkina Faso mais à bas l’impunité et les injustices sociales !


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés