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Grève des greffiers : le travail reprend en attendant le 30 juin

12 juin 2015, 17:46, par Noël

les combattants de l’État de droit appliqué.
D’entrée de jeu, il est indéniable de réaffirmer la noblesse, la justesse et la beauté de la cause poursuivie et soutenue par les Greffiers du Burkina Faso à qui l’on pourrait décerner le titre de "combattants de l’État de droit appliqué". Le Burkina Faso, est fort théoriquement, un État de droit, c’est à dire, la situation juridique dans laquelle le droit soumet, contrôle tous les sujets de droit en présence. Tout le monde est soumis à la loi, même l’État. C’est la dictature de la loi. C’est aussi ce qui se traduit couramment par le principe de légalité, avec son corollaire la hiérarchie des normes. Toutefois, l’État de droit ainsi théoriquement postulé est vide de sens s’il ne s’ensuit pas sa mise en œuvre pratique. Ainsi donc, à un État de droit théorique correspond un État de droit pratique. A une dictature de la loi théorique, correspond une dictature de la loi appliquée et non la dictature de la volonté personnelle des individus. Ceci étant, les Greffiers sont des combattants de l’État de droit appliqué, parce qu’ils réclament l’application du droit qui veut que l’exécutif exécute les lois dans un délai bref (six (06) ).

L’ennui avec le Burkina Faso, c’est qu’il a longtemps été un État de droit factice qui ne repose ni sur la pratique ni sur la théorie mais sur le mensonge démocratique ( ex : loi taillée sur mesure des dignitaires du régime déchu, caporalisation des institutions, des services par l’oligarchie dirigeante, l’insidieuse et vaporeuse mise en place du culte traditionnel déguisé du chef même dans les menus services des ministères, violence et ruse contre les contempteurs et autres résistants , assoiffés de justice). Selon une perspective démocratique digne de confiance, il n’ y a pas de démocratie sans démocrates. Autrement, le régime déchu a laissé derrière lui un champs de ruines démocratiques agonisant dans une transition accablée de moult envoûtements et souffrant de tous les maux, même des plus insignifiants. C’est dans ce contexte, qu’il faut comprendre le rapport entre les Greffiers et leur ministère de tutelle. L’ancien régime a été congédié mais son système a survécu. Ainsi donc, il faut que l’on le déclame : adopter les décrets d’application concernant les Greffiers dans un bref délai, comme la loi l’oblige, participe de l’Etat de droit. C’est sans état d’âme.

Quelques recommandations s’avèrent nécessaires dans le panorama actuel du Ministère de la Justice : cultiver le respect des acteurs judiciaires à travers la promotion égalitaire du personnel et la sanction des élans malsains d’orgueil se traduisant concrètement par des actes préjudiciables, majoritairement développés contre les Greffiers, lots quotidiens des palais de justice du Burkina Faso.
Dans le registre des manquements, on peut y lire la faillite du dialogue. la maturité exige un certain scrupule des parties prenantes au dialogue, fussent-elles ministre ou représentant d’une structure. Cependant sous peine de se retrouver dans la triste réalité du parti pris et sa proche parente, la faillite morale, l’autorité devrait se démarquer des favoritismes à l’endroit d’un corps de sa juridiction au détriment d’ un autre, surtout dans un ministère cosmopolite comme celui de la justice. Courage à vous Greffiers du Burkina Faso et n’oubliez surtout pas cette parole cordiale : "la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle, c’est l’œuvre du Pur Esprit , une merveille à nos yeux" et cette autre de Pierre Corneille"A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire"


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