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Mévente et risque de disparition de la SN SOSUCO : Des chefs de villages interpellent Michel Kafando et son gouvernement

9 juin 2015, 03:32, par Moussa

A mon humble avis il sera difficile pour le gouvernement de résoudre ce problème par un bâton magique. Il est donc inutile de faire des menaces du genre " si le gouvernement ne fait rien, nous allons.... ".
Le problème principal est qu’il faut nommer de vrais gestionnaires a la tête des unités industrielles, les forcer au rendement ou les licencier s’ils ne sont pas à la hauteur. Comment un produit de grande consommation comme le sucre peut-il avoir des problèmes d’écoulement. La concurrence avec le sucre importé n’est pas forcément le problème réel. C’est plutôt les couts de production de notre sucre particulièrement à cause de la pléthore des salaries, et l’inexistence totale de plan de redressement visant à limiter ou à réduire les charges. Conséquence on a un paquet de sucre qui revient trop cher au consommateur. Ce dernier est très réfléchi : il ne va rien acheter cher pendant qu’il peut trouver moins cher sur le marché. Les manifestations contre la cherté de la vie ne sont pas des plaisanteries. Les gens tirent le diable par la queue ! Ils ne peuvent donc pas acheter des produits locaux chers par un nationalisme forcé.
Une entreprise comme la SUSUCO ou tout autre doit être bien gérée et en la matière il n’y a pas de sentiments. Il faut réduire les charges même au prix de licenciements pour que le sucre Burkinabe soit compétitif. Et cela il faut un gestionnaire qui applique les règles du business et qui a les coudées franches pour agir.
Il y a quelques années on a entendu les mêmes cris d’alarme concernant les motos Yamaha produites localement qui seraient en « concurrence déloyale » avec les motos importées et qui sont moins chers. La suite tout le monde la connait. Le produit local a perdu la bataille et tout le marché national est actuellement inondé de motos importées.
En somme en business on ne triche pas avec les règles. Il n’y a pas de sentimentalisme qui tienne. Si SOSUCO met la clef sous le paillasson, nous ne pouvons en vouloir qu’à nous-mêmes. Les travailleurs qu’on prétend défendre aujourd’hui en menaçant le gouvernement se rendront à l’évidence que la solution n’était pas à ce niveau mais ce sera bien tard. Par contre si des mesures énergiques de redressement sont prises aujourd’hui il y aura peut-être des licenciements mais l’entreprise va survivre, résister à la concurrence, faire du profit et peut-être réembaucher un plus grand nombre de personnes demain. Dans ce 21e siècle, la planète dévient de plus en plus en village. Les appels au protectionnisme ont moins de chance de changer le cours des choses pour les entreprises en difficulté.
Il faut agir vite et bien. Peut-être qu’Il faut sortir tous les stocks actuels et les vendre au prix des concurrents. Au moins on pourra écouler. Au même moment continuer la réflexion sur les décisions qui s’imposent dans cette situation.
ATTENTION : Je ne mets pas en cause les responsables actuels de la SOSUCO. Le problème n’est pas forcement du à leur gestion à eux. Ce problème a dû commencer bien avant que les responsables actuels arrivent dans l’entreprise. Ma contribution s’appuie sur le cas SOSUCO évoqué dans l’article mais elle se veut plutôt de portée générale et serait valable pour toutes nos unités industrielles.
Il est important que plusieurs personnes contribuent au débat. La SOSUCO doit être sauvée.
Merci


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