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Exhumation des restes de Thomas Sankara et de ses compagnons : Les journalistes interdits d’accès au cimetière, les populations mécontentes

26 mai 2015, 13:52, par Nabiiga

Pemettez moi de répéter ce que j’ai déjà eu à dire par le passé sur l’exhumation des restes de Sankara et de ses compagnons : Bref, Blaise Compaoré et quelqu’un à Ouaga dont je souhaite taire le nom afin que webmaster de faso net ne me sanctionne pas, sont méchants, sont sanguinaires, sont inhumain et bien sûr, non patriotique. Voici pourquoi. Tel que je l’ai dit au passé, s’il y a une profession, un métier ou autre sur cette terre où la discipline est strictement de mise, c’est sans doute le métier d’un militaire. Tout est fait par des ordres ; aucun militaire ne puisse se lever pour faire ce qu’il veut selon la gaïté de son coeur mais strictement par un ordre donné clairement par un supérieur. Désolé mais c’est comme cela que ça marche chez eux : des ordres.

Je reviens à présent au sujet : l’exhumation des restes de Thomas. Pour qu’il y ait une tombe à enseveillir quelqu’un il faudra pertinemment qu’il y ait un corps à enterrer. C’est justement ce corps à enterrer qui m’intéresse et les liens avec la discipline militaire. Thomas n’a pas été envoyé ad patre par des civils ou une insurrection quelquconque contre le CNR de l’époque mais bien par des militaires, des commandos pour être précis. Cela étant, les militaires, certainement pas des gradés, mais des hommes, ont eu clairement un ordre pour la mission d’assassiner Sankara et ses amis. La basse besogne faite, les hommes ont rapporté, de manière détaillée tout ce qui s’est passé à l’ officier de la bouche ou des mains de qui eux, les hommes, ont reçu l’ordre et ce même rapport, sans aucune modification que ce soit, son intégralité je veux dire, a monté la chaîne de commandement jusqu’au donneur de l’ordre initial. Là encore, c’est comme cela que les choses marchent dans l’armée. Vous vous souviendrez sans doute, lors des humeurs du RSP, les militaires se sont plaints amèrement et sechement que Zida ne suivait pas ce que font les militaires, en l’occurence la chaîne de commandement. Ils l’ont très bien dit, et non des moindres, Gilbert Diendéré lui-même l’a dit.

Cela dit, donc on sait qui a donné l’ordre pour assassiner Sankara. On sait le cheminement de l’ordre de cette mission, on sait également à qui le rapport a été donné après la mission. ou encore le temps que les corps sont restés sur place sans que personne ne les touche jusqu’à ce que des nouveaux ordres aient été hurlé du haut pour dégager les corps et les enterrer au cimetière le plus proche. Il est temps de soutenir ici que des tombes n’étaient apprêtées à l’avance. Elles ont été creusées le soir même et pour le faire, un contingent a reçu l’ordre, et des hommes envoyés pour creuser. Comme pour la mission de l’assassinat, un rapport détaillé a été encore fait à l’officier supérieur qui a donné l’ordre d’enterrer les corps. Bref, on sait exactement qui a été enterré dans quelle tombe.

Devant donc cette polémique, je me demande pourquoi ces officiers qui sont bel et bien en vie et se flânent arrogamment à Ouaga comme si rien n’était, n’ont pas eu pitié du contribuable Burkinabè (nul besoin de parler des familles endeuillés par leur forfait sinon ils ne les auraient pas assasinés dans un premier temps) en lui épargnant le coût énorme de cette opération funèbre en déclarant sous segment devant un juge pour dire exactement ce qui s’est passé avec le corps de Thomas. Nous serions tous épargnés de ces émotions. Est-ce que ce mutisme est dû à l’arrogance ? À vous la réponse.


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