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Exhumation des restes de Thomas Sankara et de ses compagnons : Les journalistes interdits d’accès au cimetière, les populations mécontentes

26 mai 2015, 13:10, par Benaocyn

J’ai parfois l’impression que les journalistes, du moins les gens, demandent un peu trop. Il faut un minimum de confiance à nos institutions post-insurrection. Quelle crédibilité le citoyen lamda, à l’oeil nu, peut-il garantir, plus que les représentants de victimes et leurs avocats et les experts en action ? Souvenons-nous que rien qu’à l’arrivée de Madame Sankara à l’aéroport, des journalistes se sont bousculés au point de se mordre. Que feront-ils alors s’ils étaient autorisés à assister à l’exhumation des restes de T.S. et de ses compagnons ? Ne vont-ils pas se bousculer et se retrouver au fond des tombes et perturber le bon déroulement des travaux d’exhumation et d’expertise ? Une méprise de la liberté tue la liberté. C’est ce qui constitue aujourd’hui le contentieux entre le CSC et les travailleurs de l’information. Même au tribunal des audiences peuvent se tenir à huis clos ! Tout dépend des enjeux et de l’appréciation du juge par rapport à l’opportunité.

Je me pose bien la question de savoir comment un journaliste, parce qu’il a pu avoir des images d’ossements, peut étancher ma faim de savoir si ces ossements appartiennent effectivement à telle ou telle victime de l’hécatombe du 15 octobre 1987 ? Si les ayants droits et les avocats des victimes sont autorisés à assister, c’est déjà bon. Ce ne sont pas eux qui vont donner leur caution à une forfaiture, à une parodie de procédure judiciaire. Il faut informer et sensibiliser les populations afin qu’elles sachent et admettent que ce n’est pas une obligation pour la justice de les autoriser à assister à cette procédure.

Benao Cynthia


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