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Modification du code électoral au Burkina : les Etats-Unis se disent préoccupés et appellent à une approche coordonnée, consensuelle et inclusive

16 avril 2015, 09:16, par Maurice

UNE GRANDE PARTIE DE LA POPULATION SOUTIENT LE CODE ELECTORALE

" Nous exhortons le gouvernement de transition, la société civile et d’autres acteurs qui ont contribué à la défense de ces principes démocratiques d’utiliser une approche coordonnée, consensuelle et inclusive dans la conduite des élections."

C’est tout à fait normal que les Etats Unis "soient préoccupés par la modification apportée au code électoral le 7 avril dernier, et qui exclut aux prochaines élections, ceux qui en fin 2014 avaient exprimé leur soutien pour une révision constitutionnelle afin de modifier la limitation des mandats présidentiels."

Je vous invite à relire cet écrit paru dans lefaso.net le vendredi 11/07/2014 : « « Nous avons expliqué de façon très claire notre politique sur ce dossier. Le Président a dit au Ghana lors de son premier déplacement en Afrique que le continent avait besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts. Et parmi les institutions fortes il y a des Constitutions. Si des Constitutions prévoient des limites pour le nombre de mandats, eh bien, ces limites doivent être respectées. Nous avons très clairement découragé des dirigeants africains d’apporter des modifications à leurs Constitutions pour permettre à un homme ou à un parti de se maintenir au pouvoir plus longtemps que ne le permet la Constitution. Nous avons fait connaître ce point de vue à tous les dirigeants des pays où il y a des initiatives pour changer la Constitution. Le doute n’est pas permis, notre position sur ce dossier est très claire. » Ces propos ont été tenus le mercredi 09 juillet dernier par Linda Thomas-Greenfield, Secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines des USA.
« Nous verrons comment y répondre si la situation se présente »
En réalité, la position des USA n’est pas nouvelle sur les velléités de modification des Constitutions en Afrique. On se rappelle en effet qu’en 2012 déjà, Abdoulaye Wade avait été mis en garde par les Américains sur sa volonté de modifier la Constitution sénégalaise. Il a réussi le tour de force mais a été battu dans les urnes.
En début d’année 2014, l’Envoyé spécial des USA pour les Grands Lacs, Russ Feingold, disait au sujet de la RDC, du Rwanda et du Burundi dont les tenants du pouvoir ne font pas mystère de leur intention de modifier leurs Constitutions : « Ce n’est pas une bonne pratique de modifier la Constitution simplement pour le bénéfice de celui ou de ceux qui sont au pouvoir ». Ce n’était encore que le stade des intentions pour ces différents pays et l’envoyé spécial d’ajouter : « Ce n’est qu’une hypothèse pour le moment. Nous verrons comment y répondre si la situation se présente ».
En avril à Bujumbura, Samantha Power, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies avait déclaré après sa rencontre avec le président Pierre Nkurunziza : "Nous encourageons le respect de la Constitution et de l’Etat de droit ».
Le Secrétaire d’Etat américain lui- même a marché dans le sillage le mois suivant. Lors de sa visite à Kinshasa, John Kerry a déclaré : « Je crois que le président Kabila a clairement en tête le fait que les Etats- Unis d’Amérique sont intimement convaincus (…) que le processus constitutionnel doit être respecté ».
« L’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts » disait le président américain Barack Obama en 2009 à Accra au Ghana. Il n’a pas manqué de le rappeler aux dirigeants africains fin 2013 lorsqu’il était en Afrique du Sud pour les obsèques de Nelson Mandela. Il a averti tous ceux « qui se réclament de Madiba mais se gardent de mettre en pratique la moindre réforme pour endiguer les inégalités. Les cyniques qui osent parler de Liberté, une liberté qu’ils n’accordent pas à leur peuple ».

Un sommet USA- Afrique sans les mauvais élèves
Très claire donc, la position des USA sur ce dossier. Et ils l’ont souvent répétée et même traduite en actes quand l’occasion leur en a été donnée. Tenez ! Dans la perspective du sommet USA- Afrique qui se tient les 04, 05 et 06 août prochains au pays d’Obama, le Président américain a invité 47 chefs d’État africains. 07 présidents n’ont pas eu ce privilège pour cette première dans les relations entre les USA et l’Afrique : il s’agit de ceux de la Centrafrique, d’Egypte, d’Erythrée, de la Guinée- Bissau, de Madagascar, du Soudan et du Zimbabwé. Ces derniers aux yeux des USA ne seraient pas de bons élèves en matière de respect des règles démocratiques et/ou accorderaient peu de place aux droits de l’homme.

La position de la France attendue

De Brazaville à Kigali et de Ouagadougou à Kinshasa, où il souffle comme un vent des révisions constitutionnelles, l’Administration Obama ne fait plus mystère de sa position sur le sujet. Une position rappelée par l’Ambassadeur américain au Faso le 04 juillet dernier lors de l’anniversaire des USA lorsqu’il disait : « Au fil des années, nous avons clarifié ce que « Egalité » signifiait et formulé 27 Amendements à la Constitution. La plupart des amendements ont élargi les libertés de l’individu. Les autres ont délimité le pouvoir du gouvernement, comme le 22è Amendement limitant la présidence à deux mandats. Aujourd’hui, nous, Américains, restons unis sur la base de notre entendement que nous sommes tous créés égaux et dotés de droits inaliénables, y compris le droit de participer au gouvernement. (…) Du peu d’expérience que j’ai pu acquérir au cours de mes quelques mois de séjour ici, je vois que le Burkinabé possède non seulement la résilience, mais aussi et surtout le courage et la détermination pour atteindre ce même objectif ». Un message bien reçu quoique interprété diversement. La partition américaine jouée localement leur jour de fête nationale, ils sont nombreux ceux qui attendent la position de la France le 14 juillet prochain, jour de fête nationale du pays de De Gaulle. » » (in Lefaso.net 11/07/2014)

Moi citoyen lambda, j’avoue que les Etats-Unis ont affiché de façon très claire leur position quand à la modification de l’article 37 de la constitution du BURKINA FASO en son temps (cf. les parties ci-dessus soulignées par moi-même)
Mai ce qui est étonnant, les autorités du régime déchu se sont moquées de la position des Etats-Unis, car malgré leurs injonctions, le régime tenait coute que coute à modifier l’article 37.

Je vous invite à lire encore cet écrit : « « Jeudi dernier, le ministre français des affaires étrangères indiquait que le Président français François Hollande a écrit le 7 octobre au président Compaoré pour "réitérer son attachement au respect des principes définis par l’Union africaine sur les changements Constitutionnels ".
Lors du sommet Etats-Unis/Afrique en août, le secrétaire d’Etat américain John Kerry, affirmait que son pays presserait les dirigeants de ne pas modifier les Constitutions pour leurs bénéfices personnels ou politiques. Ajoutant que des institutions fortes sont préférables à des hommes forts. Position réaffirmée récemment par la secrétaire d’Etat adjointe Linda Thomas-Greenfield dans un article partagé par l’ambassade des Etats-Unis au Burkina, pour qui « Deux mandats et c’est fini ».
Dans l’entretien avec la BBC, le président Compaoré a affirmé difficilement comprendre cette ingérence. « Vous ne voyez pas le Burkina se mêler de comment on organise la vie politique en France ou aux Etats-Unis. Ce que nous souhaitons, c’est d’avoir aussi cette liberté d’organiser notre vie politique, de construire, par nos valeurs et nos choix, la démocratie et la vie républicaine.( in Lefaso.net du 27/10/14)

A la lecture de ces deux écrits, je me rends compte que le président COMPAORE a tenu tête et aux ETATS-UNIS, et à la France, car rien n’a pu empêcher la tenue en date du mardi 21 octobre 2014 en séance extraordinaire, de 09 H 00 mn à 11 H 45 mn, le Conseil des ministres
sous la présidence de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, Président du Conseil des ministres.

Voici ce qui est ressorti de ce conseil extraordinaire : « Le Conseil a examiné un projet de loi portant révision de la Constitution conformément aux dispositions des articles 161 à 165 du titre XV de la Constitution.
Le Conseil a marqué son accord pour la transmission de ce projet de loi à l’Assemblée nationale, conformément à l’article 163 de la Constitution en vue de la convocation d’un référendum.
Pour le Ministre de la Communication
Porte-parole du Gouvernement, en mission
Le ministre de la Culture et du tourisme,
assurant l’intérim
Baba HAMA
Officier de l’Ordre National »

De ce qui précède, n’eut été la détermination d’une grande partie du peule burkinabè à dire non à la modification de l’article 37(cf. l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014), le régime déchu, sauf tremblement de terre, était toujours aux commandes de la république. Ou bien ?

Je voudrais donc inviter la Communauté Internationale à faire respecter les lois par tous les gouvernants où qu’ils soient partout en Afrique en temps opportun, au lieu de laisser les choses brûler et se présenter en sapeurs pompiers. Nous y gagnerons tous. N’est ce pas ?

Deux questions à la Communauté Internationale : Qu’avez-vous fait pour que le Togo respecte les principes de l’alternance ? Que faites vous pour que la RDC respecte les principes de l’alternance ? N’attendez pas que les choses dégénèrent pour agir.

En ce qui nous concerne au BURKINA FASO, nous, les insurgés, soutenons FORTEMENT le nouveau code électorale.
VIVE LE BURKINA !
VIVE LES AMIS DU BURKINA !


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