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Transition politique : Des OSC exigent la clarification du statut de Blaise Compaoré

12 mars 2015, 14:35, par lita

Après lecture de la situation actuelle que traverse le pays, je dirai tout simplement que les autorités de la transition ne jouent pas franc jeu. Quand ils avaient pris la décision de suspendre ces acteurs (CDP, ADF RDA, FEDAP BC et que sais-je encore ?) qui défendaient mordicus la modification de l’article 37, tous le monde avait applaudi. A la grande surprise, ils lèvent la suspension et ouvrent du coup tous les coups fourrés qu’ont toujours su organisés ces apatrides. Il y a complicité, malhonnêteté et mensonge quelque part auxquels les ténors de notre transition doivent se départir.

Quel est le sens que le président Kafando donnait à sa célèbre phrase : plus rien ne sera comme avant et que chaque citoyen ne cesse de fredonner ? C’est ridicule, c’était du populisme. Au fil des semaines et mois on se rend compte que c’était que du vent. Toutes les grandes résolutions prises ne sont que du vent. De tous les engagements pris ça et là à la place de la nation, à la maison du peuple à la prise du pouvoir par M Zida, à la passation de charge, rien de concret ne profile à l’horizon. Pire c’est l’ancien régime qui renait et s’affiche de plus en plus pour narguer une fois de plus le peuple meurtri depuis près de 3 décennies de règne clanique, un règne émaillé de toutes sortes de crimes économiques, de sang, un règne démoniaque qui a sucé le sang de ses fils et filles. Un règne qui a conduit à un soulèvement ayant coûté la vie à une trentaine de ses fils qu’on n’a pas encore fini de pleurer, qui a conduit à une destruction des biens publics chèrement acquis par l’Etat qui est toujours en proie à des tensions budgétaires.

Après l’insurrection populaire, le Burkina Faso avait donné à la face du monde un exemple d’un pays patriotique responsable sachant ce qu’il veut advienne que pourra. Aujourd’hui, que devons-nous retenir ? C’est l’imbroglio, l’incertitude, je dirai l’impasse dans un malaise sournois.

Je ne suis pas contre la transition, loin s’en faut ; il n’est pas facile d’hériter d’un système qui avait tout laisser sens dessous-dessus ; il n’est pas facile de juger ses mentors mais on vous demande d’assumer vos responsabilités, de rétablir la justice sans état d’âme, de bannir l’impunité et de restaurer le droit : c’est tout ce que l’on vous demande. Quant il s’agit de prendre des mesures d’austérité budgétaires, ça se fait à main levée. Faites autant pour les autres dossiers impunis pendants à la justice et pour lesquels le peuple a soif de vérité. Ce peuple vous en sera éternellement reconnaissant. Et vous auriez laissé des traces indélébiles pour le pouvoir à venir et pour toutes les générations futures.

Aussi, je demande à la société civile de ne pas du tout baisser la garde ; la lutte doit perdurer jusqu’à la fin des élections et même après pour toujours tirer la sonnette d’alarme ; vous êtes un contre pouvoir.

Et à tout le peuple burkinabè et à la vaillante diaspora (non manipulée bien sûr) de demeurer également vigilant car la lutte pour la liberté est une lutte de longue haleine en ce sens que rien n’est acquis d’office, il faut toujours conquérir même pour préserver certains acquis et poursuivre la lutte pour s’offrir d’autres aspirations.


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