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Société minière True Gold : Pour les populations de Namissiguima, la société doit plier bagages

2 février 2015, 18:18, par Tenguembiiga

La sagesse voudrait que l’on s’informe, que l’on cherche à cerner un problème posé avant toute prise de position ; en cela je salue les internautes 11 et 19 et 40. J’invite par ailleurs les internautes à plus de modération à l’égard du Cheick qui a joué et qui joue toujours son de Guide, dans la recherche du bien être pour ses sujets de façon responsable.
Ceci étant il faut noter que les étapes entamées par la société True Gold et Compagnie pour l’exploitation de l’or dans le département de Namissiguima (Ramatoulaye) a tété opaque jusqu’au jour « J » ; vis-à-vis des populations concernées. Alors celle-ci s’est sentie dupée.
Pour preuve :
1 un agent d’un 1er cabinet promis pour l’étude avait fait savoir aux populations aux premières heures de son étude ,que Ramatoulaye serait déguerpis pour l’exploitation de l’or ; il ne fallait pas que ça pour soulever la colère des populations. Depuis le Cheick de Ramatoulaye n’a cessé de réclamer en vain un écrit de la part des autorités compétentes, écrit qui dira que Ramatoulaye (lieu de culte par excellence) ne sera pas inquiété au moment des travaux ; Ce cabinet a été disqualifié pour indiscrétion et c’est un autre cabinet qui a conduit avec « discrétion » les études.
2 Tous les sites répertoriés pour l’exploitation de l’or dans le département ne reflètent pas la réalité du terrain : le 1er site qui regorgerait beaucoup d’or est identifié et nommé Rambo, est à côté de la préfecture et des écoles (primaire et secondaires), et est à 1000 mètres de la mosquée. Pourtant Rambo est une localité dans le département de Titao, à 13 km de ramatoulaye
Le 2ème site situé à environ 5 km de Ramatoulaye (Boulounga) est nommé Kaho ; Pourtant Kaho est dans le département de Oula.
Ces mêmes constats s’appliquent aux autres sites Nami, Karma1 et Karm2. Et tout cela pour conclure dans leur rapport que ces sites se situent dans une forêt classée. Et cela pour faciliter, à mon avis, la prise de décision des autorités compétentes.
3 Un Comité de suivi mis en place pour statuer sur les problèmes, a travaillé dans la même opacité. C’est pourquoi certains membres ont vu leurs biens saccagés ( que nous déplorons) et d’autres ont des difficultés pour se rende dans certains villages .Durant tout leur travail jusqu’à la cérémonie inaugurale de la mine, personne du comité n’a été à mesure d’aller sur les lieux pour indiquer réellement les lieux des sites aux populations( là où il fallait forer) ; des questions qui leur ont été posées quant aux faux noms attribués aux sites dans le département, ils diront que ces noms ont été pris au hasard ; Question : est-ce que le « blanc » connait le Burkina pour attribuer les noms des sites au hasard ? L’astuce, était de tromper la vigilance de la population et les mettre devant les faits accomplis. Jusqu’ à l’heure actuelle aucune concertation, aucun dialogue n a été entamé avec les notoriétés, les notables allant dans le sens de trouver un consensus pour l’exploitation de la mine, en dehors de ce comité opaque, et à l’intérieur duquel la communication ne passe pas.
4 Certains se demandent où était la population pour que la mine s’installe avant de réagir ? Il faut savoir que la population n’a jamais laissé du lest depuis les rumeurs du déguerpissement ;le jour « J », la goutte d’eau qui a débordé le vase , c’est quand la société True Gold est venue pour délimiter le site nommé RAMBO non loin de la mosquée, et laisser le reste pour les jeunes, accédant ainsi à l’une de leur requête ; C’est là que la population a su que l’exploitation a lieu au cœur même de la ville. Même si on ne vous dit de déguerpir, vous allez vous déguerpir malgré vous ; sinon comment survivre à l’utilisation de certaines substances nocives telles le mercure et le cyanure dans le processus d’extraction, les pollutions, les effets des machines utilisées, l’inhalation à forte dose des poussières qui se dégagent pouvant affecter de façon irrémédiable la santé des populations ? Jetez un regard autour des mines industrielles déjà en activité, Quelle est la mine qui n’est pas à plus de 20 km des villes concernées ? Même si la société True dispose des techniques d’extraction(selon les dires), et peut être d’un plan de gestion environnemental et social ( qui n’a pas encore été mis à la disposition des vraies populations), les fils et filles de Namissiguima se réservent le droit de ne vouloir pas être mis devant les faits accomplis en adoptant cette attitude. En un mot tout a été flou au niveau de la population jusqu’à la cérémonie d’inauguration de la mine. Vous comprendrez que la population ne pouvait qu’accompagner, jusqu’à l’éclatement de la vérité.
Alors, ceci expliquant cela, le comportement de la population de Namissiguima /Ramatoulaye (qui d’ailleurs et reconnue légendairement pour son hospitalité, sa solidarité et sa tolérance), n’est pas une défiance à l’autorité, mais une réaction légitime conformément aux lois internationales et celle du Faso, pour la défense de leurs intérêts.
En effet, l’exploitation des ressources du sous-sol, au-delà des retombées économiques et financières, a des conséquences désastreuses à long terme sur notre environnement et sur notre qualité de vie. De ce point de vue, l’exploitation minière met à mal notre droit à un environnement sain, qui est un droit humain.
A cet égard, la Déclaration universelle des droits de l’homme dispose que : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires (…) ».
Aussi,la Constitution Burkinabè garanti de façon expresse le droit à un environnement sain à son article 29 qui dispose que : « le droit à un environnement sain est reconnu : la protection, la défense et la promotion de l’environnement sont un devoir pour tous ».
De même Le code de l’environnement en son article 5 dispose que « Toute personne a le droit à un environnement sain. A cette fin, elle peut porter plainte devant les autorités administratives ou judiciaires compétentes afin de faire cesser les nuisances générées par les activités qui troublent la tranquillité, portent atteinte à la sécurité ou à la salubrité publique. L’administration est tenue de répondre à sa requête ». Cet article va plus loin que la Constitution en donnant le droit de saisine à toute personne victime des nuisances dues à la violation du droit à un environnement sain. Des correspondances ont été adressées aux plus hautes autorités à cet effet.
Et que dit le code minier qui dispose la non violation des lieux de culte et touristiques ? Ramatoulaye est un haut lieu de culte et touristique par essence.
En conclusion, les différents troubles dans les mines déjà existantes (suivez mon regard) sont dus au non-respect du droit à un environnement sain tant la nécessité de la cohérence « environnement-social-économie » est laissée pour compte par des investisseurs résolument engagés dans la recherche sauvage et effrénée de profit et Ramatoulaye n’échappera pas à cette règle si on n’y prend garde..
Le suivi et le contrôle des obligations et engagements des sociétés minières laissent souvent à désirer au point où ce sont les populations et/ou les travailleurs qui doivent prendre leur responsabilité. Mieux vaut prévenir que guérir. NA LARA AN SARA


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