Professeur Abdoulaye Soma : « Le Chef de l’Etat burkinabè est comme une divinité…la Constitution lui donne trop de pouvoir »

Et vous alors, où étiez-vous ? Quand Sankara était assassiné, quand Jean-Baptiste Lengani et Henri Zongo ont été trucidés, pourquoi vous aussi vous n’avez pas parlé comme vous parlez aujourd’hui ? Quand des opposants (Norbert Zongo, Dabo Boukari, journalistes, syndicalistes, élèves, étudiants, hommes politiques…) à ce régime ultra-violent étaient malmenés, où étiez-vous pour ne pas demander aux juristes de parler ? Si eux ils n’ont rien fait au moment où vous croyez que c’était le bon moment pour faire ce qu’il fallait faire, pourquoi alors vous n’avez rien fait et pourquoi vous n’avez interpellé personne ? Pourquoi c’est seulement maintenant que vous aussi vous critiquez ce qui n’ont rien fait en son temps ? Voyez-vous, c’est très lâche et trop facile de reprocher au professeur (et à tous à ceux qui prennent position maintenant pour vraie démocratie équilibrée) de n’avoir pas été là quand il était difficile de prendre la parole, de se faire entendre et de faire réfléchir des violents en position de force. Si vous avez lâchement renoncé à réfléchir maintenant sous prétexte qu’il n’avait pas été possible de le faire aux temps plus difficiles, ayez au moins la modestie de laisser les autres penser et proposer leurs solutions auxquelles vous ferez mieux de contribuer au lieu d’attaquer leurs personnes en leur prêtant la lâcheté et la paresse intellectuelle qui sont les vôtres. Chaque chose à son temps !