OUA/UA, les pères fondateurs parlent

Merci ce bel article. Dans un forum récent j´avais recommandé ce discours du président Maurice Yaméogo aux jeunes, et surtout à ceux qui pensent que l´histoire (de la Haute Volta) du Burkina a commencé en Août 1983 ou le 15 octobre 1987 ou en 1991. Le président Maurice Yaméogo est le premier révolutionnaire (de la Haute Volta) du Burkina. Il a pu commettre des erreurs comme tout homme d´état. D´ailleurs qui n´en commet pas aujourd´hui !? Le président Maurice Yaméogo était un vrai patriote, mais aussi un panafricaniste. Il était aussi un pacifiste. Souvenez-vous que contre les avis des autres chefs d´état de la sous région, il a chassé l´armée française dès son arrivée au pouvoir. En janvier 1966, il a refusé de faire tirer sur son peuple ou sur ses camarades afin de conserver le pouvoir, contrairement á d´autres qui aujourd´hui sont des « virtuoses » de la Kalachnikov ou de l´assassinat organisé. Réapprenons à lire notre histoire, faisons connaitre á nos enfants qu´avant nous il y a eu des Hommes comme Maurice Yaméogo, Daniel Ouézzin Coulibaly, Nazi Boni, Philippe Zinda et bien d´autres encore comme Thomas Sankara récemment… qui ont tracé le chemin, parfois au prix de leur vie afin que nous soyons : soit libres, soit fiers, soit dignes ou encore capables de construire notre avenir commun. Bien sûr que les années 1960 que je n´ai du reste pas connues ne sont en aucun cas semblables aux années 2013, et le combat peut certes avoir changé de nature, mais les causes pour lesquelles ces pionniers se sont engagés bien avant les indépendances (pour certains d´entre eux), et après les indépendances (pour les autres) sont encore visibles sur le continent. Un devoir de mémoire s´impose á l´ensemble des Burkinabès, qu´ils soient du pouvoir ou de l´opposition, qu´ils soient libéraux ou socialistes. Reconnaissons les mérites de tout un chacun, assumons notre passé lointain ou récent, douloureux ou joyeux, afin de construire un meilleur avenir pour l´ensemble des Burkinabès. L´histoire des peuples a toujours été un mélange de tragédies et de trahisons. Je dis sans vouloir choquer ni blesser qui que ce soit que le président Maurice Yaméogo était un grand homme. Et en toute honnêteté le pouvoir ne fait pas assez pour nos héros, et pendant ce temps d´autres déjà de leurs vivants s´immortalisent à outrance et sans honte, comme s´il y avait un ardent désir d´effacer toute trace de ces Hommes et Femmes qui se sont sacrifiés pour nous et les générations futures.
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
N. Stéphane SOULY