Débats sur le sénat : Le CDP lance un appel à la vigilance pour la défense de la Constitution

Son Excellence, Monsieur le Secrétaire Exécutif National et Président du Bureau Politique National du CDP,

Vous faites bien d’inviter les démocrates à rester vigilants quant au respect de la Constitution. Nous vous en remercions par avance de vous mettre dans la même posture au moment où la question de l’article 37 de la Constitution se posera. La version actuelle de l’article 37 de notre chère Constitution, au moment de la révision de la Constitution, a dû son salut, se rappelle-t-on, au fait qu’il n’y avait pas de consensus sur le sujet aux Assises nationales sur les réformes politiques. Merci par avance de garder cela à l’esprit quand le moment sera venu.

Quant au Sénat, vous semblez dire que tout député démocrate devrait voter pour la loi organique dont l’adoption est prévue (cela me rappelle un peu facebook : Qui aime la Constitution clique sur "J’aime" !). Vous me décevez, car vous semblez insinuer que nos honorables députés n’ont pour rôle que de lever la main pour voter ce qu’on leur propose, sans possibilité de discuter quant au bien fondé des dispositions des textes qui sont soumis à leur appréciation. Pauvres burkinabés ! On dépense autant d’argent pour cela ? De simples machines pourraient le faire ! Déléguons de telles tâches d’automates aux ordinateurs qui savent mieux le faire que nous. Si le Sénat doit venir s’inscrire dans le même conformisme, alors.... je regrette qu’on en ait même eu l’idée !

En tant que burkinabé, j’ai du respect pour ma constitution, même si je suis meurtri dans ma chère de la manière dont elle est manipulée, au gré de la conjoncture, que dis-je, au gré du vent. Mais ne me faites pas croire qu’il n’y a qu’une version possible du Sénat. Ce que beaucoup contestent aujourd’hui, ce n’est pas tant l’institution du Sénat que la configuration dans laquelle il apparaît dans votre projet.
Le motif de cette réforme institutionnelle, n’est-ce pas d’obtenir un meilleur équilibre du pouvoir politique ? Obtient-on cet équilibrage en confiant à une seule personne, le droit de désigner directement 31% (et indirectement plus de 60%) des membres du Sénat ? N’est-ce pas là plutôt un moyen de renforcer l’emprise déjà prégnante de cette personne sur les institutions du Burkina Faso ?

Oui à un Sénat, qui peut nous amener plus de démocratie et plus de valeur dans l’activité législative !
Mais "Non à un Sénat aux ordres".

LAMBDA

PS. Merci de ne pas me censurer, je ne suis que le citoyen lambda qui veut jouir un tant soit peu de sa liberté d’opinion !