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Grève des élèves : Des tables-bancs partent en fumée devant le lycée Zinda Kaboré

15 mai 2013, 01:26, par Feu qui Brûle

Les enseignants ne demandent que le minimum pour continuer à bien faire leur boulot. Au Faso on n’écoute les que si on brandit des armes lourdes. Les autres travailleurs, asseyez-vous et croyez que votre avenir est entre les mains de ce pouvoir. Vous blaguez. On dépense même des centaines de millions pour la journée du Paysan. On traumatise des journalistes et on attente à leur vie. On veut créer un Sénat. On veut résoudre les problèmes des autres pays pour paraître esprit bon enfant, supers médiateurs et bons diplomates. On vend de l’or aux impérialistes dont les sous sont gardés dans des comptes noirs pour assurer ses bons vieux jours. On met en marche le capitalisme de hyper gamme, créant chez le peuple une dégradation du pouvoir d’achat. On nous achète comme de la viande avarié issue d’abattoirs illégaux. On nous instrumentalise. On crée des écoles de pauvres et celles des riches où sont scolarisés ceux qui gouverneront demain. On entasse nos enfants comme des rats dans des fours crématoires avec des effectifs vertigineux et on les appelle écoles ! Tristesse ! On vole des milliards et après on se pointe aux élections sous le regard impuissant du peuple. On garde des millions à domicile dont le fils en prend une grosse partie. On fait comprendre que c’est l’argent de funérailles. Horreur ! On tire sur des élèves à balles réelles et puis y a rien en face, c’est maïs. On attend des procès qui ne verront jamais le jour. On ne condamne pas n’importe qui au Faso. Sauf ceux qui ont faim et qui revendiquent ou ceux qui parlent trop. On les ’’fait’’. Ils ont ’’fait’’ certains et puis y a rien ! Peut-être si je parle trop aussi sur lefasonet ça sera bizarre un jour et puis dans l’ombre on n’entendra plus parler de moi. On dira qu’on m’a retiré de la circulation. On nomme certains qui ont reconnu avoir volé des millions pendant qu’ils étaient ministres ou occupaient un poste de responsabilité. Pour pousser la bedaine jusqu’à la démesure, il faut appartenir à un camp, ce cercle clanique fait de truands, ce cercle si vicieux où le vol est devenu légal et a pour compagnon cette même morale qu’on nous demande d’inculquer comme valeur aux élèves en classe. On sacrifie toute une génération qui devient de plus en plus consciente. Elle s’informatise, s’instruit, et fait une sorte de dépassement de soi s’insurgeant contre toute forme de prédisposition esclavagiste dont la pierre angulaire est la domination morale, politique, économique et cherchant inlassablement à faire une cure de cette morale en faillite avec clé de voûte le formatage de la déshumanisation. On insulte l’intelligence de ceux qui forment. On considère les étudiants, les élèves comme une vermine, comme ‘’des vandales, des bandits, des …’’ On voit leurs enseignants comme de la moisissure. On fabrique des cercueils pour notre destin collectif aussi bien qu’individuel étouffé le jour même de sa gestation par des discours du type ’’préserver la paix social’’ ou ’’privilégier le dialogue’’. On signe des protocoles qu’on foule du pied. Les autres n’ont que des devoirs. Le droit est fait pour Eux. On emprisonne pour une marmite volée assortie d’une lourde amende. On crache sur les salaires de certains honnêtes les travailleurs et quand ils manifestent leur irritation, on trouve qu’ils en font de trop. On trouve moyen de les taire peu importe les moyens (armes, intimidations, violence physique et verbale,...). Preuve qu’on envoie des corps habillés mieux payés que des enseignants pour leur jeter des gaz. Comme si le Faso était un empire ou un royaume. Mais on est où là ? Ceux-là ce sont les plus consciencieux, bâtisseurs du développement durable dont on chante au quotidien le refrain et vante les mérite sans en saisir le contenu sémantique ou sémiologique. On connait les vrais bâtisseurs du Faso. Le peuple a mal, le peuple pleure. Ses pleurs sont larmes en sang qui inondent les rues argentées de Ouaga 2000. Sa peine est pire cauchemar de nuit sous dans la chambre du futur Sénat. Ses cris souffrances d’un immolé sous feu de bombonne de gaz à 5000F. Nos pleurs sont rugissements sur les toits de vos sacrés ministères. Nos soifs sont écho muets d’orphelins au bord de ses supplices. Nous sommes travailleurs déçus.Nous sommes femmes sans espoir qui souffrons pour l’enfant aimé qui lui est arraché prématurément. Je suis retraité qui crie misère devant une minable pension. Je suis ouvrier exploité des champs de canne de Banfora. Je suis aigri planteur sous le soleil qui calcine. Je suis malade du Yalgado qui attend une sentence. Je suis prisonnier qui croule dans une prison clamant son innocence sous le silence. Je suis une âme perdue au milieu du sahel. Je suis vent qui souffle sans vent. Je suis mort qui tue en silence. Je suis perturbateur de sommeil. Je suis envoûteur dit l’esprit du grand cauchemar qui avale votre âme dans la nuit. Je suis pouvoir par le pouvoir parole par le verbe. Je suis ce que tu ne crois pas que je suis. Je prend ma source dans le néant et répand ma colère sur les ennemis jurés. Je suis et je ne suis pas.


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