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LUTTE CONTRE LE BANDITISME : Deux bandes d’escrocs présumés aux arrêts

16 mars 2013, 14:11

Je vous présente un autre bandit,au lieu qu’il soit arrêté et gardé par 7 crs à nos frais et cet escroc traite judas s’appelle assibou ouédraogo. lisez plutot

A l’issue des élections couplées de décembre 2012, dans l’arrondissement 5 de Ouagadougou, l’UPC s’en était tirée au finish avec 10 conseillers contre 9 pour le CDP. Le mercredi 6 mars, c’était la mise en place de certains bureaux exécutifs communaux de la capitale et le parti de Zéphirin Diabré pensait tenir fermement là sa première mairie ouagalaise. Mais c’était sans compter avec celui qui jouait contre son propre camp, qu’on appelle, du côté de l’UPC, « le judas de service » : Ratamanégré Assibo Ouédraogo, vendeur de produits pétroliers de son état et fraîchement élu sur la liste UPC. Pourquoi et comment a-t-il voté contre son propre parti permettant ainsi à Issouf Sakandé du CDP de rafler la mise en tant que bourgmestre de cet arrondissement ? Comment vit-il à présent dans son environnement qu’on imagine quelque peu pollué après ce coup de Jarnac ? Hier, nous l’avons reçu sur le coup de 11 heures à notre Rédaction. Explications.
Comment êtes-vous venu en politique ?
• Depuis toujours, je me suis intéressé à la gestion de la cité, à celle de mon quartier Dassasgho en particulier, et lorsque j’ai appris qu’il y avait des municipales en vue, cela m’a beaucoup intéressé car j’ai remarqué que les habitants du quartier souffraient du manque d’infrastructures de base. Pour y remédier, il fallait s’engager politiquement. Pour mieux comprendre, je suis allé au siège du CDP pour me renseigner et pour me porter candidat. On m’a fait savoir que la liste était déjà close. Et c’est au moment de quitter les lieux que quelqu’un est venu me voir pour me dire qu’il y avait encore de la place à l’UPC et que comme je suis jeune, j’avais la chance d’être retenu sur la liste de ce parti. C’est ainsi que je suis arrivé dans ce parti. Tout simplement pour être conseiller
Donc vous n’êtes pas militant de l’UPC ?
• Non, je n’ai jamais été militant de l’UPC. Je suis arrivé à ce parti pour être tout simplement conseiller municipal
Et on vous a proposé ce poste sans même que vous soyez du Parti ?
• Tout à fait
Donc vous ne possédez même pas la carte de ce parti ?
• Non, je ne suis pas détenteur d’une carte de l’UPC. J’ai juste dit que je voulais être conseiller dans mon quartier et on m’a accepté sans problème. Mais le jour du vote, j’ai rencontré un monsieur, mon patron (un militant du CDP : Ndlr) qui m’a demandé pourquoi je suis allé à l’UPC. Je lui ai expliqué comment ma candidature a été retenue sur la liste UPC et il n’a rien dit. Après cet entretien, certains responsables de l’UPC m’ont appelé pour me dire qu’ils ont appris que je voulais démissionner du parti pour le compte du CDP parce qu’on m’aurait acheté une moto. Je leur ai signifié qu’il n’en était rien car c’est mon patron qui m’a acheté une moto et non le CDP. C’est la troisième fois qu’il m’achetait une moto. Ils ne m’ont pas cru et se sont mobilisés pour exiger ma démission et au cas contraire, ils menaçaient d’incendier mon domicile. Ce fut terrible mais on est arrivé à calmer la situation jusqu’au jour où la responsable à la Communication de l’UPC, en l’occurrence madame Yanogo, a encore exprimé le besoin de me rencontrer. Quand je suis allé la voir, elle m’a demandé si je pourrais tenir le rythme de la campagne. Je lui ai répondu par l’affirmative.
Comme vous l’avez dit, ce n’est pas le parti qui vous qui intéresse, mais le poste de conseiller ?
• Oui. Je voulais juste être conseiller, être membre d’un parti n’est pas important pour moi. Avant qu’on ne me mette sur la liste, j’ignorais tout de l’UPC.
A cause de votre vote en faveur du CDP, l’UPC n’a pas pris la mairie. Votre conscience ne vous gronde-t-elle pas ?
• Pas du tout. J’ai la conscience tranquille car la loi permet à chaque conseiller de voter dans son intime conviction, de choisir le maire qu’il veut. Sinon pourquoi il y a eu vote alors ?
On aurait pu tout simplement imposer. Et puis à dire vrai, la politique de l’UPC ne me plaît pas car non conforme à la vision, à la projection que je me fais pour mon quartier. A entendre l’UPC décliner son projet, son programme d’activités si elle avait remporté la mairie, je ne m’y serai pas retrouvé. Les arguments de ses premiers responsables se résument au fait qu’untel du CDP dort là-bas et qu’ils veulent prendre la gestion de la mairie pour lui mettre la honte. Ce n’est pas un programme politique ça ! En tout cas, cela ne s’aurait être un engagement politique. Moi je suis né dans le quartier (Dassasgo : Ndlr) et connaissant ma positon, les militants de l’UPC disaient que si Zéphirin Diabré ne gagnait pas dans cet arrondissement, on allait me chasser du quartier.
Au départ, je n’ai pas voulu leur répondre. Mais à chaque fois que je participais à leurs réunions, ils n’avaient que des propos haineux, contraires à ce qui peut contribuer à la construction du pays. Et ils en étaient même venus à parler de fétiches qui élimineraient qui trahira. Je leur ai dit que cela était contraire à mon éducation, parce que mon papa fut un grand musulman. Pour cela, j’étais obligé de couper mon portable la veille du vote parce qu’eux tous étaient allés se faire interner et m’appelaient de venir en faire autant. Ce n’est qu’à 5 mn du vote que je me suis présenté à eux. Alors ils m’ont demandé de leur remettre mon portable, chose que j’ai refusé de faire.
Mais pourquoi avez-vous choisi le CDP ?
• Je l’ai fait tout simplement parce que je ne suis pas un activiste politique, bien que je connaisse un peu la politique. J’ai suivi tous les meetings d’Issouf Sakandé du CDP qui a été élu maire et de toutes ses sorties, il ne parle que de stratégies pour le développement de l’arrondissement. En aucun moment il n’a usé de menaces. Ce qui n’est pas le cas des partisans de Zéphirin Diabré. C’est pour cela que j’ai choisi le CDP car il a un bon programme.
Après avoir voté contre l’UPC, avez-vous subi des menaces ?
• Oui. A la fin des votes, madame Yanogo m’a dit : « Il faut que tu partes en Côte d’Ivoire sinon je vais te tuer ». Je lui ai répondu qu’elle ne devait pas me dire cela car si je portais plainte contre elle, elle aurait fort affaire à la justice pour menace de mort sur ma personne. Elle m’a dit qu’elle s’en fichait « car ce sont des traîtres comme toi qui ont trahi Jésus ». Je lui ai alors demandé de ne pas me parler ainsi et elle m’a menacé de mort de plus belle, en disant que je mourrai si je ne quittais pas vite le pays. C’est à cause de toutes ces menaces que j’ai quitté la salle sous escorte policière. Maintenant il est plus que jamais question pour certains de l’UPC de m’éliminer.
Avez-vous vraiment eu peur pour votre vie ?
• Je pense que ce sont des menaces en l’air. Ils n’en viendront pas à cette extrémité. Je n’ai donc pas peur pour ma vie, mais pour celle de ma famille. La dernière fois, des manifestants ont débarqué chez moi avec des armes confondantes (dabas, gourdins, haches...). Mais fort heureusement il y avait la sécurité qui les a empêchés d’entrer.
Vous êtes gardé par combien d’agents de police et depuis quand ?
• Les responsables du CDP ont estimé que ma vie et celle de ma famille étaient en danger, ils ont alors affecté sept agents des CRS qui gardent ma cour depuis le 6 mars. C’est dire que je n’ai plus ma liberté car quelqu’un qui est gardé reste quelque part un prisonnier. Je ne sais pas quand est-ce que les passions vont s’estomper pour que je retrouve ma liberté et c’est pour cela que j’attire l’attention de toute la population burkinabè, enfants, femmes comme hommes que si jamais quelque chose m’arrivait ou arrivait à un membre de ma famille, ce n’est pas la peine de chercher midi à quatorze heures. Ce serait l’œuvre et la responsabilité pleine et entière des conseillers de l’UPC.
Entretien réalisé par Boureima Diallo et Alima Koanda


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