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Affaire Téma-Bokin : La part de vérité de la sous-section CDP

19 décembre 2012, 02:07, par Souly N. Stéphane

Tout un symbole !
La victoire ne peut avoir qu´un seul goût. La défaite aussi. Le seul véritable ennemi de la démocratie et du peuple Burkinabè, ce sont ceux qui veulent coûte que coûte gagner, bafouant s´il le faut toute forme de raison, humaine ou politique. Le véritable ennemi du Burkina ce sont ces hommes et ces femmes qui banalisent les élections, les considérant tout simplement comme une formalité, car convaincus que quoi qu´il arrive ils vont sortir vainqueurs des ces consultations. Le seul et unique véritable ennemi du Burkina, ce n´est certes plus la faim, ou l´analphabétisme, mais le manque de scrupules de ceux qui croient que le Burkina leur appartient. Nos ennemis sont ceux qui courent après les symboles quitte à mettre nos populations à feu et à sang. Le CDP a eu une large victoire aux consultations de décembre 2012, mais pour certains acteurs des événements du 15 octobre 1987, cette victoire ne pouvait être totale que si la commune rurale de Téma-Bokin, village natal du président Thomas Sankara était aussi sous leur coupe. Hé bien c´est chose faite depuis le 15 décembre 2012. Et cela s´appelle aussi de la démocratie. Les rectificateurs devenus entre temps démocrates exemplaires ne se satisfont jamais de leurs œuvres. Téma-Bokin était en quelque sorte ce trophée qui leur manquait. Et il le leur fallait ! Bien avant les élections, les bruits couraient déjà sur la volonté inébranlable de certains caciques du CDP d´en découdre personnellement avec le maire en exercice de Téma-Bokin, Nongma Ernest Ouédraogo. Si cette victoire supposée ou imposée volée ou achetée…du CDP est bien réelle, ce sera après tout aussi une victoire pour la démocratie façon Burkinabè. Si ceci peut résoudre les problèmes sociaux et économiques du Burkina Faso, Thomas Sankara dans sa tombe en serait heureux. Car je demeure profondément comme lui, convaincu que la démocratie est une forme de gouvernance de la majorité, respectant convenablement les droits de la minorité. Mais de la façon dont les choses se déroulent dans notre cher Faso, je suis amené à penser que le combat a été ramené sur un terrain strictement personnel : entre ceux qui n´ont jamais porté le président Thomas Sankara dans leur cœur, et ceux qui depuis le 15 octobre 1987 le pleurent toujours. Dans cette situation le CDP gagnerait à grandir, d´abord en cessant de stigmatiser les Sankaristes. En voulant coûte que coûte ramener le combat démocratique sur un terrain beaucoup plus personnel que politique, le CDP se trompe bien de combat. En voulant à tout prix ridiculiser les Sankaristes, les ramener au néant, le CDP devient moins crédible. Le pouvoir du président Blaise Compaoré, lequel devient de plus en plus fréquentable de par sa sagesse, et sa sérénité, s´en sortira affaibli. Je n´en doute pas un seul instant. Ceux qui pensent rendre service au régime actuel, en usant de tous les moyens de l´état pour faire ombrage aux autres partis politiques se retrouveront le jour venu, seuls devant leur destin. Celui d´avoir fait la pluie et le beau temps, quand il ne le fallait pas du tout. Celui enfin de s´être trompé dans leur jugement. Celui d´avoir été du mauvais côté de l´histoire. Le président qu´on le veuille ou non est à la fin de son règne. Les inconditionnels du système devraient à mon humble avis faire profil bas, car nul ne sait avec exactitude ce que le ciel politique du Burkina Faso serait demain. Il se pourrait que dans l´avion transportant le président Blaise Compaoré dans son probable lieu de repos définitif, il n´y ait pas beaucoup de places. Il pourrait se retrouver quelque part en Côte d´Azur, mais vous où serez vous alors !?
Ni la honte, ni le ridicule. Rien de tout cela. Aucun de ces deux n´a tué. Pourtant si. Ceux qui ont une conscience. Ceux qui ont cette faculté interne, cette voix intérieure qui chaque minute nous rappelle nos devoirs, nos obligations vis à vis de nous-mêmes et des autres êtres humains que sont nos prochains n´ont jamais résisté à cette tentation de commettre l´irréparable, dès lors que l´acte posé n´est plus conforme aux exigences de cette même voix interne. De tout cœur, je voudrais ici m´adresser à ceux qui ont une conscience d´enterrer la hache de guerre. La majorité des Burkinabès a besoin d´avancer et d´assumer notre histoire collective. Qu´elle soit douloureuse ou heureuse. Les combats de cabaret que nous menons n´intéressent pas les Burkinabès. Que le CDP gagne Téma-Bokin ou pas n´intéresse pas aussi les Burkinabès. Mais ils n´accepteront pas d´être continuellement et perpétuellement pris en otage par des hommes qui soit ont haï ou soit ont aimé le président Thomas Sankara. La haine nourrie par les adversaires du président Thomas Sankara á l´égard des Sankaristes d´aujourd´hui est injustifiable et inacceptable. Aussi les Sankaristes se doivent de trouver un terrain strictement politique pour un débat sain et bénéfique à l´ensemble des Burkinabès. L´arrogance avec laquelle le CDP traite les Sankaristes doit cesser. Si nous tous avions un pouvoir divin, ou étions en mesure de lire dans une boule de Crystal afin de savoir ce que demain serait, peut être aurions nous aussi adopté un autre comportement. Nous vivons au jour le jour ne pensant qu´á l´instant présent. Le mensonge, le vol, la tromperie, la ruse, l´achat des consciences, le clientélisme politique sont les seules pratiques qui payent et qui se monnaient bien, parfois au prix du sang, de nos amis ou de notre entourage. Convenez avec moi que la politique doit avoir une autre image. Le CDP disparaitra un jour, qu´on le veuille ou non. L´UNIR/PS aussi. Mais le Burkina doit être et demeurer eternel !


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