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Le Pouls de la cité : Image de la cité

5 octobre 2012, 11:41, par un contre exemple

Titre : CAP VERT des présidents pas comme les autres.
Lundi 12 juillet 2012, il est 10H 06mn, les participants aux journées annuelles de la Gouvernance en Afrique (JAGA) étaient confortablement installés dans l’enceinte de l’hémicycle capverdien, attendant sagement l’arrivée du Président Jorge Carlos de Almeida Fonseca qui devait présider la cérémonie. Soudain apparaît un homme (le chef du protocole) annonçant l’arrivée du Président. Celui fit son entrée dans la salle, accompagné seulement de son aide de camp. Pas de garde de corps, pas non plus de soldats ou de policiers ni dans les allées, ni hors de la salle. Bien des participants étaient surpris de voir un président de la République qui va à une cérémonie officielle sans cette armada de gardes du corps. Mieux, pas de fouille à l’entrée, pas de scanner, absolument rien comme dispositif sécuritaire qui devrait signaler l’arrivée du Président en ces lieux. Il faut dire que la plupart d’entre eux viennent des pays où les cérémonies présidée par le Chef de l’Etat donne lieu au déploiement de centaines d’agent de sécurité lourdement armés et à des contrôles intempestifs. Ils ont vite réalisé que ce président est resté un citoyen accessible par tous. A la fin de la cérémonie, Beaucoup en ont profité pour faire une photo avec Monsieur le Président qui accepta volontiers.

Mais nous n’étions pas encore au bout de nos surprises. A la sortie de la cérémonie, nous avons voulu vérifier le dispositif de son cortège. Là encore, petite surprise : il y avait un seul motard en tête suivi d’un véhicule de la gendarmerie avec une sirène, suivi du véhicule présidentiel un autre véhicule (celui du protocole) et un autre motard derrière. Le cortège présidentiel ne comptait que trois véhicules y compris la voiture du président et deux motards.

Le lendemain soir (le 10 juillet), un compatriote nous apprend que le président habitait dans un immeuble non loin de son hôtel. Il dit l’avoir aperçu le matin descendre de l’immeuble en question et traverser la voie aller prendre son café dans une cafeteria juste en face de sa résidence.
Nous avons décidé de vérifier par nous-même. Effectivement le 11 juillet aux environs de 8H30mn, nous sommes rendu à ladite cafeteria. 42 mn plus tard, soit à 9h12mn, le voilà effectivement, ce président pas comme les autres descendre de son immeuble, saluer des jeunes qui étaient restés assis juste en face (et qui n’ont même pas daigner se lever), traverse la rue, seul et à pied pour aller à la cafeteria. Là, il s’est installé comme nous tous, commander son café, plaisanter en portugais avec un monsieur qui était son voisin. Il avala vite son café, retourne au pied de son immeuble où le chauffeur avait déjà positionné son véhicule, s’y engouffre et voilà le motard de tête qui lance le squelettique cortège, direction la présidence de la République. Waouh ! ça existe donc des présidents pareils en Afrique. Une autre surprise, il respecte les feux tricolore et ne roule pas à vive allure dans la ville.

Pour un burkinabè qui a coutume de se voir refuser l’accès au bitume chaque fois que son président doit passer par là, ce qui se passe au Cap Vert sort de l’ordinaire. Pire, chaque fois que le Président Compaoré sort du palais de Kossyam c’est une armada d’armes lourde et des dizaines d’éléments du Régiment de sécurité présidentielle qui prenne d’assaut les rue, les lieux des cérémonies qu’ils présidé et tout le monde est mis au pas. C’est une situation qui éloigne le Président du Faso de ses concitoyens qui ne peuvent que constater parfois son cortège passer furtivement.

Mais au Cap Vert, le cas de Jorge Carlos de Almeida Fonseca n’est pas si particulier. L’on raconte à Praia que son prédécesseur Pedros Pirès, est ressorti de la présidence après deux mandats, sans voiture ni maison. Heureusement, il a été Lauréat du Prix Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance qui lui a permis de devenir millionnaire en dollars. Naturellement, il a pu alors s’offrir une maison et une voiture (une Rav4). Actuellement Président de la Fondation Amilcar Cabral, il continue son combat pour la bonne gouvernance est en contact permanent avec ses compatriotes qui lui vouent un profond respect. Lui aussi circule librement à Praia avec seulement son chauffeur et parfois, c’est lui même le conducteur.

Source du Journal Le Reporter,article écrit par Boureima OUEDRAOGO

Webmaster,laisse couler le post,il y a rien de méchant dedans au contraire c’est éducatif. Merci


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