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Lutte contre la polygamie au Burkina : Une sorte de » 3è guerre mondiale conjugale » !

10 août 2012, 15:16, par le petit broussard

Bonjour ;
Félicitation à nos mamans.
Quelle chance, je suis un homme et ce combat est le meilleur que les femmes puissent mener en faveur l’homme.
Je m’explique :
1. Autre fois, les hommes pouvaient prendre plus d’une femme. Des rois et des hommes forts ont même vécu et se sont chargés des centaines de femmes rendant la denrée extrêmement inaccessible. Pour se marier il fallait être fort socialement ou relever d’une lignée bien soignée. Les femmes étaient naturellement des reines. On raconte qu’en son temps, celui qui manquait de puissance économique développait des astuces telles que la sagesse, la politesse, la bravoure. Le jeune homme pouvait se mettre au service d’une famille dans l’espoir qu’un jour ou l’autre une perle précieuse tomberait d’une femme de la cour et l’on ne manquera pas de reconnaître son attachement à la famille depuis de longues dates. On peut penser que la raison était parce qu’il y avait en ce temps moins de femmes que d’hommes mais la réalité est beaucoup plus parque certains hommes s’accaparaient d’une bonne partie de ces jolies voisines. Car, jusqu’à présent, si des hommes se permettent des dizaines de femmes, il en manquera toujours pour moi qui n’ai ni or ni look.
Il faut noter au passage que cette situation donnait un coup de pousse à l’économie car tout homme devant se charger lui-même de se faire une situation pour mériter une femme, le moment n’était pas du tout de repos.
2. Maintenant que rares sont les hommes qui prennent plus d’une femme, même ma modeste personne a pu se marier à une femme de son choix : quelle chance vraiment ! Oui, de mon choix. Dans le temps un homme plus fort me l’aurait arrachée. Malheureusement, si cette situation de monogamie majoritaire a facilité l’accès aux femmes par tout homme, nos sœurs ont perdu de leur préciosité, au point que moi, je m’attendais à ce que les femmes combattent pour réinstaurer la polygamie.
3. L’article que j’ai lu aujourd’hui m’enchante (si je laisse de côté ma morale), car j’ai compris que les femmes se sont trompé de route et mènent ici un combat que l’homme aurait dû mener depuis de longues dates. Les raisons sont nombreuses :
- si la monogamie est imposée, chaque homme se trouvera une femme et on pourra garder le surnombre de sœurs restant pour meubler nos boîtes de nuits, nos voyages, nos congés (quelle belle vie) ;
- si les femmes arrivent à faire voter une loi contre la polygamie, les hommes ne vont pas faire voter une loi morale qui va les contraindre à se contenter de la femme du foyer. Ils vont donc, non seulement avoir une femme à la maison, mais aussi répondre aux nombreuses sollicitations extérieures (filles non mariées, divorcées, veuves dont certaines sont économiquement stables d’ailleurs). Car déjà, avant même que la polygamie ne soit abolie, des femmes existent dont l’homme est ce qui leur manque le plus. Nous en parlons avec toutes les preuves. Pourtant ce sont des femmes à qui on ne peut rien reprocher sauf cela de n’avoir jamais eu un prétendant sérieux sur la route ou d’avoir perdu le mari tôt. D’autres encore sont là, victimes d’autres femmes qui leur ont froidement arraché leurs maris ; elles qui voulaient être des femmes d’une certaine probité.
- très bientôt, et si ce combat des femmes aboutissait, il suffit de naître homme et ta prise en charge est assurée. Pas besoin d’efforts particuliers car des femmes en manque de mari te suivront pas à pas comme jadis les hommes suivaient les jeunes filles pour enfin les conquérir.
- si le présent combat aboutissait, et Dieu seul sait combien les femmes s’engagent dans une lutte, le second qu’elles vont sans doute gagner aussi est celui de lever le mariage en lui-même. Car, le mariage est culturel. Nous avons juste hérité le mariage comme tous les autres faits de culture et je ne doute pas que le prochain plaidoyer des femmes risque d’être contre le mariage. La raison est que ce contrat moral entre deux personnes limite leur liberté de libertinage. D’ailleurs, tout ce qui est morale tant à être dépassé, dévoré par la mode. Quand la mode sera au libertinage sexuel, le mariage sera oppression puis violence faite aux femmes.
Mes sœurs, votre combat est le meilleur que vous puissiez engager qui soit en ma faveur, moi qui suis un homme. Je ne peux que vous encourager à poursuivre et à persévérer. Vous voulez une société sans tabou et sans culture pour les futures générations. Vous préparer une vie de vraie jouissance pour vos enfants. C’est comme ça que je comprends ce combat car la polygamie est un fait social et c’est l’individu qui choisit de vivre dans un foyer polygame ou pas. Ce que vous voulez aujourd’hui, c’est préparer un terrain pour nos enfants, un terrain où on n’a pas le choix en matière de mariage, de sexualité, de morale. Tout comme la monogamie, elle est une chose de vie privée, je ne vois pas pourquoi on va refuser à une femme la viande de mouton ou à un homme d’aimer sa femme. Ce que vous pouvez c’est choisir par exemple de ne pas voler au secours de quelqu’un qui vit dans une famille polygame.
Si je donne ma vision des choses alors que je suis un homme que ce combat arrange à tous les niveaux, c’est que je suis père d’une fille Je ne vois pas ce que votre combat lui réserve de bien. J’ai vu deux filles refuser de se marier séparément et le mari les a acceptées ainsi. Je ne vois pas en quoi cela devrait bouleverser mon pays, mon gouvernement au point de devoir voter une loi pour ou contre ?
Je pense qu’un pays comme le nôtre a mieux à faire que le combat contre la morale, contre la culture etc.
Si ce combat aboutissait, ma fille, quand elle sera grande, devrait se payer un homme dans la rue. Elle devrait trimer pour réussir ses études, pour se faire un bon boulot, pour se faire une belle apparence et comme tout cela ne suffisait pas, elle devrait se payer un homme et peut-être un homme de sa bourse comme c’est déjà le cas ailleurs.
Je le dis aujourd’hui pour libérer ma conscience devant vous et devant l’histoire car je ne doute pas que vous allez lutter et gagner. Vous avez déjà gagné plein de batailles qui n’arrangent nullement les femmes.
Mes chères mamans, je vous aime bien, mais voyez juste aussi. N’est-ce pas encore vous qui vous plaignez quand vous n’avez pas de mari, quand le mari dispose de maîtresse dehors, quand le mari se fait caresser par d’autres doigts. Pire, n’est-ce pas vous qui fréquenter les charlatans et autres marabouts ? Vous êtes nos moitiés et nous vous aimons bien. Aidons-nous dans la construction d’une société plus morale, plus sociable, juste et équitable. Ne nous laissons pas aller aux financements. C’est aussi une manière de nous recoloniser.


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