OUAHIGOUYA : Youmoré libéré et porté en triomphe par ses partisans

Bonjour à tous les internautes qui réagissent à cette situation.
Dans cette histoire de Youmooré tout le monde a perdu. Mais celui qui a le plus perdu c’est l’État burkinabé à travers son procureur.
En droit pénal, il y a ce qu’on appelle « l’opportunité de la poursuite » et cette opportunité appartient au procureur. Quand bien même les faits reprochés à Monsieur Nacanabo dit Youmooré seraient délictueux et susceptibles de poursuites, notre procureur devait se poser la question de l’opportunité de la poursuite et surtout la question de la détention préventive qui a été le véritable problème dans cette histoire. (Ceux qui veulent avoir plus d’informations peuvent faire des recherches sur le net sur ces deux notions qui sont fondamentales en matière de procédure pénale.)
Sans être un spécialiste de la justice, je crois que si le procureur estimait qu’il y avait eu injures publiques et outrage à magistrat comme il l’a laissé entendre, il pouvait en effet engager des poursuites contre monsieur Nacanabo dit Youmooré sans tout de suite ordonner de l’embastiller, « le coffrer », « le foutre au gnouf » comme tel a été le cas.
Si après le jugement le tribunal le condamne à une peine privative de liberté, en ce moment on le conduisait en prison.
Mais malheureusement au Burkina, que ce soient les policiers, les gendarmes, les juges, les procureurs, vous aurez avec eux une phrase qui revient toujours comme un leitmotiv. Et c’est : « si tu t’amuses avec moi, je vais t’enfermer ». Donc pour un oui ou pour un non tu peux te retrouver en prison comme le pire criminel pris en flagrant délit sur la scène du crime.
Dans un état de droit, il y a des procédures pour condamner une personne à une peine de prison. La garde à vue et la détention préventive font partie de la procédure, mais il y a quand même des règles et il convient d’éviter les abus de pouvoir qui amènent des situations de révolte comme celle de Ouahigouya.