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Sosthène Compaoré s’etait lui aussi prevalu d’etre le representant de la diaspora sans la consulter et sans etre elu...

28 janvier 2012, 00:30

Le sujet sur l’article 37 de la Constitution du Burkina Faso n’échappe pas à la diaspora burkinabè qui, à travers son club de réflexion, a jugé bon de lancer l’appel suivant aux autorités et autres institutions du Pays des hommes intègres. Lisez plutôt.

Appel du Club de réflexion de la diaspora burkinabè, du Jeudi-Burkina et des associations des Burkinabè de l’extérieure

A Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, président du Faso,

Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, président de l’Assemblée nationale du Burkina,

Messieurs les membres du gouvernement du Burkina,

Messieurs les chefs d’état-major généraux des Armées du Burkina,

Messieurs les Présidents des Organisations africaines et internationales,

Messieurs les Présidents des partis politiques du Burkina,

Messieurs les présidents des institutions républicaines du Burkina,

Messieurs les responsables syndicaux et des droits de l’homme,

Messieurs les responsables traditionnels et religieux du Burkina,

Peuple du Burkina Faso,

Depuis le début de cette année 2010, suite au discours de fin d’année 2009 du Président du Faso, M. Blaise Compaoré, et aux interventions de certains responsables du parti au pouvoir, l’atmosphère socio-politique de notre pays s’est surchauffée et ce, en rapport à la probable révision de l’article 37 de la Loi fondamentale.

La mise en pratique d’un tel projet consisterait à lever le verrou sur la limitation du mandat présidentiel et légitimerait les règnes éternels d’une seule et même personne a la tête de la magistrature suprême de notre chère patrie.

Cela interpelle tous les citoyens démocrates, conscients et soucieux du bien-être présent et futur de notre pays. C’est ainsi que des institutions civiles et/ou religieuses comme l’Eglise et son Conseil épiscopal, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et plusieurs organisations syndicales ou politiques ont déjà exprimé leurs inquiétudes quant aux mobiles et surtout aux conséquences d’un tel projet. Celui-ci, s’il devenait réalité, consisterait à sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel et légitimerait les longs règnes au pouvoir.

La grande diaspora de notre pays, réunie autour du club de réflexion de la diaspora burkinabè, du Jeudi-Burkina et des associations des Burkinabè de l’extérieur, ainsi que d’autres organisations autonomes, estime que cela viderait notre démocratie déjà balbutiante de son sens, balayant toute possibilité d’alternance au sommet de l’Etat.

Ce qui pourrait faire place à une monarchie autoritariste dictatoriale. En effet, cet article, qui n’est pas à sa première manipulation (modification du 27 janvier 1997 et du 11 avril 2000), a finalement retrouvé la forme de démocratie conforme à celle d’un pays en quête d’un désir de stabilité socio-politique pour son développement.

L’article 37, dans sa forme actuelle, ne doit pas être sacrifié sur l’autel des réformes sapant le renforcement de la démocratie. L’absence d’alternance ouvre la porte aux troubles socio-poltiques avec pour conséquences des coups d’Etat et/ou des affrontements aux conséquences humaines et matérielles incalculables.

L’ex-président du Niger voisin Mamadou Tanja, qui avait pourtant été maintes fois interpelle par son peuple et toute la Communauté internationale, en tire actuellement les leçons avec son pays entier qu’il a ramené en arrière, bien qu’il disait suivre la volonté de ce même peuple qu’il aimait tant.

Tous les fils du Burkina Faso sont appelés à participer, a la construction du pays, donc nul n’a le monopole de leadership et/ ou d’intelligence pour diriger cette nation. Car nul n’est immortel (ou éternel). Aussi, les règnes à vie ont toujours engendré des avenirs terribles et bouleversants.

Nous n’allons pas nous étaler sur les longues et infinissables listes d’exemples que l’humanité, tout entière, a connues et continue de vivre. Nul ne peut contester le droit au Président et aux cadres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de reconnaître que le Président Blaise Compaoré est le mieux nommé qui a défendu leurs intérêts, mais la Diaspora qui est la grande composante du pays ( plus de la moitie de la population vit à l’extérieur), même si malgré ce nombre remarquable on ne lui a pas encore donné la chance de participer au processus démocratique, a le droit d’affirmer que M. Blaise Compaoré n’est pas le seul habilité à guider notre patrie dans la prospérité.

Il est urgent que l’ on préserve cet article dans sa forme actuelle qui est la racine d’une démocratie, synonyme d’un Etat de droit. Surtout que la dernière modification, qui date d’avril 2000, a été le fruit d’un consensus national, suite à l’assassinat crapuleux et resté impuni de notre célèbre compatriote Norbert Zongo parmi tant d’autres crimes commis récemment dans notre pays.

C’est pour soutenir cet élan de paix semblable pris par le Burkina Faso après le rapport du Collège des sages, conséquence de tous ces souvenirs tragiques que nous, Burkinabè vivant à l’extérieur réunis autour des structures précédemment citées, inquiets des graves effets néfastes que pourrait connaître notre pays, venons par le présent appel pour faire barrière à tout projet de modification de cet article 37 de la Constitution.

Nous tenons, de ce fait, l’ensemble du peuple burkinabè et la Communauté internationale comptables de toute situation qui conduirait le Pays des hommes intègres dans une impasse socio-économique et politique du fait qu’ils auraient avalisé un tel projet nuisible à toute démocratie.

Ont signé le 11 avril 2010

Coordonnateur, Yves Bambara Etats-Unis 001 917 653 2210 capeod@hotmail.com

Coordonnateur, M. Moustapha Niaoné, NY, Etats- Unis 001 646 225 8689

Coordonnateur , M. Sosthène Compaoré, Nebraska, Etats-Unis 001 912 665 3198 sosthenecompaore@yahoo.fr

L’Observateur Paalga


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