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Commune de Ramongho : Guerre fratricide ou jeu d’intérêts ?

9 décembre 2011, 12:39, par Yéti

Pas plus tard qu’hier nuit je suivais le Chef de SAO revendiquer un statut des chefs coutumiers et en même temps la liberté pour ces mêmes chefs de militer dans les partis politiques. Amalgames dont l’attitude du naba de Ramongho montre l’effectivité.
Le Naaba dans la tradition moaga, dont je suis, est un chef politique dont le rôle répond à la définition d’administrateur de la cité. Il n’est pas garant des coutumes comme on veut nous le faire croire. Il est tout politique et doit assurer la quiétude à la communauté pour que celle ci vaque à ces activités économiques sociales et coutumières sans être inquiétée par un groupe voisin parfois rival.
Quand il y a la quiétude, le naaba et sa famille (les nakomsés) sont mal aimés car ils ne savent (ne savaient) pas travailler mais étaient rémunérés comme des mercenaires par ceux qui les utilisaient. Ils sont en temps de paix qualifiés de paresseux.
Les Mogho Naaba Boukary Koutou, Saaga et Koom ont joué ce rôle politique face aux colonisateurs et dans la lutte pour les indépendances. Boukary Koutou s’est replié et les deux autres ont revendiqués l’administration des hommes du ressort de leur territoire.
Les chefs cotumiers et les Naaba en particulier devaient faire cette analyse et accepter que ce rôle, faute de muer, dans la démocratie, en forme politique pour solliciter des partisans doit disparaitre.
Ce qui peut rester, c’est la symbolique de cette gouvernance. le rituel de leur cours : sortie du matin, faux départ du vendredi, costume rituel et influence moral qui va petit à petit disparaitre.
La démocratie, actuel système politique, ne s’est pas imposée par la volonté des administrés, mais comme legs à la limite imposé aux mossé qui ne sont pas tout à fait sevrés de leur organisation "féodale".
Je ne sais pas pour les autres nationalités, mais chez les mossés, il y a comme un état bicéphale qui s’impose jusqu’à notre cher président:même la gouvernance moderne est emprunte de ça et ce n’est pas les défenseurs de l’article 37, ni Le président lui même qui me convaincrons du contraire. Regardez certains accoutrements du président et vous reconnaitrez un naaba moaga.
Ainsi le Naaba de Ramongho dont les agissements rejoignent la diatribe du roi de Yatenga par rapport au gouverneur du Nord sont les vestiges d’un pouvoir politique en perdition.
Si nous estimons que cette forme de gouvernance peut être modernisée, élaguée de ses parties archaïques et proposée comme voie de salue pour le pays, osons. Je suis de ceux qui voient dans ce système traditionnel moaga tout de même une science d’organisation dans laquelle les rôles sont clairement définis pour chacun et pour tous. Je suis donc partant pour un parti politique libéral qui proposerait une organisation de ce type, débarrassé des barbaries et réfutant aux individus du type Naaba de Ramongho et autres de se revendiquer comme leader.
Dans cette affaire le chef de Ramongho a tout faux et doit être bouté hors. Heureusement d’ailleurs pour lui que ce n’est pas le système politique moaga pur qui est en vigueur sinon un chef insulté par une femme, humilié devant ses sujet et emprisonné connait sa sentence : se pendre, avaler un poison (cyanure) ou être étranglé par une bande de cotonnade blanche par ses eunuques . tout ce ci lui ai remis à son intronisation n’est ce pas ?


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