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Mutineries dans les garnisons du Burkina : 566 militaires radiés dont 217 déjà en prison

15 juillet 2011, 16:25, par KOHOLE

Les sanctions qui viennent d’être prononcées à l’endroit des mutins même si elles semblent donner un sens légitime à la survie de l’Etat de droit, posent tout de même un problème sérieux de sécurité et de cohésion sociale lorsque l’on essaie de se projeter dans l’avenir. En effet, au regard de l’importance du nombre de militaires radiés (plus de 500), qui, on le sait, sont des professionnels en matière de maniement d’armes, les raisons d’être inquiets constituent une arête de poisson dans la gorge à ne pas prendre à la légère.
En effet, l’on se donne le droit de se demander si des mesures préventives en termes d’accompagnement pour adoucir le choc social qui résultera de l’application d’une telle décision ont été prises en compte ?
Loin de jouer à l’avocat du diable, il est évident d’admettre que ces soldats radiés ont des familles. Quel sort réservent-ils aux femmes et aux enfants qui seront des victimes passifs des lourdes conséquences de souffrance et d’exclusion sociale ? Quel type d’accompagnement ont-ils prévu pour ces innocentes personnes ? Que vont devenir tous ces militaires qui seront mis au chômage ? Que feront-ils pour survivre ? Justement, n’est-ce pas là un moyen de disponibiliser des mercenaires à volonté à la solde de pécheurs en eau trouble ?
Pour éviter à leur tour d’être un jour rattraper par l’histoire, les auteurs doivent tirer du passé les leçons de tels types de décision. Nous nous rappelons comme si c’était seulement hier par exemple des conséquences sociales créées au lendemain du limogeage massif de 1500 enseignants en mars 1984, creusant ainsi un vide pédagogique sans précèdent dont le système scolaire du Faso n’arrive pas jusqu’aujourd’hui à s’en défaire, avec pour conséquence concrète, la baisse progressive du niveau scolaire e manière générale. Le peuple n’a pas encore fini d’essuyer les larmes et de cicatriser les plaies créées par cette prise de décision brutale en l’absence de mesures d’accompagnement. Comprenez que nous vivons tous dans un cosmos social ou nous sommes forcement tributaires les uns aux autres. Il ne faut pas croire que le limogeage d’un si grand nombre de militaires pourrait nous épargner des conséquences et souffrances sociales que cela pourraient générer.
Nous lançons un appel aux autorités d’une telle décision de ne pas minimiser le voie de recours aux mesures d’accompagnement, si cela n’était pas encore le cas, car il vaut mieux prévenir que guérir.

Vive l’armée du Burkina Faso


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