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Situation politique au Niger : Les chefs d’État de la CEDEAO vont tenir un autre sommet extraordinaire le jeudi 10 aout 2023

7 août 2023, 19:57, par PIERRE BAMONY

Au regard de certaines données objectives, soit le fait établi que la démocratie est devenue dans les pays africains subsahariens un système « légitimé » de prévarication organisée des richesses des peuples africains, la CEDEAO (La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) s’octroie la prétention illégitime de donner des leçons de démocratie dans les pays africains qui osent dérouter de cette ligne par un coût d’État, comme au Burkina Faso. Tout se passe comme si elle cautionnait l’état permanent de corruption et des pillages des richesses des peuples noirs. D’une part, ayant pour but de promouvoir la coopération entre les États et leur intégration dont la finalité est de créer une union économique et monétaire, en tant qu’Institution économique et financière, elle ne peut se mêler des questions de droit d’un État ou de sa Constitution ; voire des questions politiques internes. Il semble même qu’il n’ait été écrit nulle part dans ses principes directeurs qu’elle doive légiférer en matière de droit étatique ou des formes de gouvernement. D’autre part, elle se rend complice, ce faisant, du pillage organisé par les élites politiques et économiques à la tête des États dits démocratiques ; ce qui est immoral, injuste et inique. Ainsi, politique, droit et économie et finance ne s’accordent nullement ; et en principe.

Cette façon d’agir d’un ensemble d’États face à un autre est encore l’une de ces curiosités des pays africains. On ne voit pas une telle incongruité nulle part ailleurs (Europe, Asie, Amérique, etc.) que sur ce continent singulier en raison de son idiosyncrasie particulière. En tombant à bras raccourcis sur un État égal aux autres du point de vue du droit international, en raison notamment de la souveraineté des peuples, le CEDEAO démontre manifestement qu’elle ne respecte pas les droits inaliénables de ceux-ci. Un coup d’État répond ponctuellement aux aspirations d’un peuple et vise, en principe, à réparer des erreurs des gouvernements précédents qui ont nié les intérêts de leurs peuples en s’abstenant de faire sa volonté. C’est même une figure de protestation contre un état de fait insupportable, comme la condition de vie déplorable des peuples d’un pays. Si un chef d’État est soutenu par ses peuples, cela signifie manifestement que ceux-ci le légitiment. Les partie politiques eux-mêmes en font autant en tirant d’eux leur légitimé. Donc, les peuples peuvent se donner un chef d’État qui répond à leurs aspirations. Il ne saurait en être autrement. Et la CEDEAO n’a rien à y faire.

C’est même celle-ci qui donne le ton à l’humiliation des États africains par les peuples du Nord. En effet, au nom de quoi l’Allemagne peut-elle se permettre de menacer le Niger, État souverain comme lui, de sanctions si les Autorités nigériennes ne libèrent pas l’ex président supposé élu démocratiquement. Qui ignore comment fonctionnent les « démocraties » dans les pays africains, notamment francophones ? En agissant ainsi, l’Allemagne opère un droit d’ingérence sans raison fondamentale. C’était le cas des Etats-Unis d’Amérique qui avaient aussi menacé le Burkina Faso à la suite du dernier coup d’État.

Pourtant, dans l’Union européenne, certains États sont à la limite d’être appelés fondamentalement démocratiques. Les pays dirigés par l’extrême-droite ou par le nationalisme ne soulèvent pas, pour autant une volonté de condamnation de la part des autres États de l’Union européenne. Même si les autres chefs d’États ne sont pas en adéquation avec leurs principes politiques, il n’en demeure pas moins qu’ils sont obligés de les féliciter en raison de leurs succès aux élections. C’est tout le contraire quand ce genre de faits se passe en Afrique noire. Quand, donc, va-t-on laisser l’Afrique noire se diriger elle-même en devenant majeure, autonome, souveraine, libre ? Depuis 1865, on continue toujours subrepticement à la gouverner ou à la manipuler de l’extérieur. Et des chefs d’État africains sont toujours d’accord de servir de valet de course aux puissances étrangères. Quelle ignominie et quel manque de dignité et de clairvoyance politique ? L’étranger vous piétine et vous accepter de bon cœur qu’il le fasse, qu’il vous humilie.

Pauvre continent africain noir qui vit toujours dans les chaînes de toutes natures et qui ignore qu’elles sont des graves entraves !

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