Conduite de l’Etat : Nous, on vous regarde

Merci l’ancien pour ce cri de dépit. Mais on est bien tenté de poser la question à qui la faute ? L’ancienne génération a certes de grandes valeurs morales : rigueur, honnêteté, sens de la parole donnée, respect du bien public, haute estime de l’Homme, etc. Ces jeunes que vous fustigez sont vos descendants directs, vos petits frères, même des petits enfants. Alors la question principale que je pose est la suivante : pourquoi il n’y a pas eu de transmission de ces valeurs ? Le vase de terre est-il responsable de sa forme ? Ne faut-il pas poser plutôt des questions au potier qui l’a modelé ? Quelques exemples pour illustrer nos propos.
De nos jours, de nombreux jeunes nés en ville ne comprennent pas souvent la langue de leurs parents pourtant tous de la même ethnie. D’autres ne connaissent même pas le village paternel ou maternel, n’en parlons pas des connaissances basiques de leur culture d’origine ; que dire des valeurs qu’incarnent ces dits parents ? Leurs curricula d’enseignement et de formation : qui les a élaborés et appliqués ? C’est l’ancienne génération !!! Alors…
Cher aîné, je pense que les récriminations des jeunes à l’encontre des anciens viennent de là : nous ne les avons pas appris à chasser et aujourd’hui nous voulons qu’ils capturent du gibier : c’est de cela qu’il s’agit, pour emprunter une expression qui leur est familière. Je suis d’avis qu’ils exagèrent en voulant rejeter les anciens, c’est une grave erreur car ils s’en sortiront difficilement seuls. Faisons notre propre introspection (je suis concerné car j’ai bientôt la cinquantaine), resserrons les rangs autour de ces jeunes et nous pourrons redresser la barre ensemble.
Cordialement