Burkina Faso : Des soldats français effectuent des tirs de sommation pour disperser la foule à Kaya

Entièrement d’accord avec l’intervenant n°1. Une de nos spécialités est de toujours accuser les autres des maux que nous créons nous-mêmes consciemment ou inconsciemment. Un exemple simple que je prends souvent est celui de l’assainissement. La commune fait bitumer des voies avec des caniveaux. Au lieu d’entretenir ces derniers, les riverains remplissent rapidement les caniveaux d’ordures ménagères et déversent leurs eaux usées sur la chaussée qui se dégrade rapidement. Conséquence, dès les premières pluies, les cours sont inondées et on organise des manifestations pour protester contre le non curage des caniveaux...

Pour ce qui concerne la source de nos problèmes, je retiens uniquement la cupidité de tout le monde. C’est cela qui génère tous les autres maux à mon avis. En particulier dans l’administration, c’est la course folle à l’enrichissement. Les agents entretiennent un rythme de vie phénoménal qui n’a rien à voir avec leur rémunération de base. Un jeune cadre nouvellement intégré dans l’administration ne rêve qu’à comment acheter le plus rapidement sa parcelle, se construire un duplex, acheter sa 4x4, épouser la plus belle fille de la ville, etc. Un haut responsable, lui, multiplie les parcelles et maisons, envoie tous ses enfants étudier à l’étranger, se soigne à l’étranger, etc. Pour réaliser tout ça et d’autres encore, c’est la course aux primes, aux ateliers, aux pots de vin, et autres compromissions.

Le régime qui réussira à réduire cette cupidité effrénée, jettera les bases du développement du pays. Le problème est que ceux qui doivent arrêter ce système sont les premiers à qui cela profite.