L’élaboration de la norme nationale sur les bouillons et consommés s’inscrit dans la stratégie 3 « Aider les gouvernements et les organisations régionales à élaborer des normes de fabrication pour les bouillons et des spécifications techniques pour leur enrichissement volontaire en micronutriments » du Projet « initiative pour générer des évidences scientifiques et appuyer des décisions politiques et une règlementation éclairées pour les bouillons ».

Les participations ont porté une attention aux enseignements et expériences des communicateurs

Ce projet, qui a accompagné le Burkina Faso lors de l’élaboration de cette norme nationale, est mis en œuvre par Helen Keller international (HKI) aussi bien au Nigéria qu’au Sénégal grâce à un financement de la Fondation Bill & Melinda Gates. Selon Dr Bakoué Jean-Paul Karama, directeur de la normalisation et de la certification à l’ABNORM, la problématique de la consommation des bouillons se pose avec acuité au pays des hommes intègres.

C’est dans le souci de mieux protéger le consommateur que l’ABNORM a élaboré cette norme sur les bouillons et consommés à travers un comité technique ad hoc comprenant les organisations et groupements professionnels œuvrant dans le domaine des bouillons. Les services techniques administratifs concernés, les milieux scientifiques et les organisations de défense des consommateurs étaient également impliqués.

Dr Bakoué Jean Paul Karama a traduit sa reconnaissance à HKI

Le projet de norme a été homologué par arrêté du ministre en charge du Commerce, le 24 février 2020. Ainsi, en vue de faire mieux connaître cette norme aux parties prenantes, l’ABNORM a initié un atelier de vulgarisation le mercredi 29 juillet 2020, à Ouagadougou. L’évènement a été marqué par six communications, parmi lesquelles « le processus d’élaboration de la norme », « la présentation de la norme », « le rôle du Laboratoire national de santé publique et de la Ligue des consommateurs dans la mise en application de la norme sur les bouillons ».

A l’issue de l’atelier, les résultats suivants sont attendus : les acteurs sont informés et sensibilisés sur la norme sur les bouillons et consommés ; ils s’engagent à respecter les exigences afin de contribuer non seulement à la protection de la santé du consommateur mais aussi à faciliter l’assainissement du marché. Aussi, le consommateur est informé de l’existence de cette norme ; le partage d’expériences sur l’implémentation de la norme est effectif à travers les différentes communications.

Désormais les bouillons n’ont plus de secrets pour le président de la ligue des consommateurs du Burkina Faso, Dasmané Traoré

La Ligue des consommateurs du Burkina Faso (LCB) a pris une part active dans l’élaboration de la norme qui vient combler un vide dans l’environnement règlementaire au Burkina Faso. « Notre participation à l’élaboration de la norme s’explique par le fait qu’à ce jour, il y a comme un vide autour de ce bouillon parce que les gens ne savent pas ce que ça contient. Pour la moindre occasion, on dit que les bouillons sont responsables de ceci et cela. Il faudrait qu’on sache véritablement qu’est-ce que ce bouillon contient de façon à rassurer le consommateur et à améliorer son choix. Il n’est pas question de stigmatiser un produit alors que, quelque part, il peut être utile. Aujourd’hui, la composition exacte des bouillons est connue. Il faudrait donc qu’on vulgarise cela », a expliqué le président de la LCB, Dasmané Traoré. A propos de la vulgarisation, il a pris l’engagement solennel de partager avec les consommateurs la composition des bouillons. Cela permettra de lever les mythes qui entourent ces bouillons.

M. Djiatsa a réaffirmé l’engagement de HKI à accompagner le Burkina Faso

Selon le représentant résident par intérim d’Helen Keller international (HKI), Jean Paul Djiatsa, le partenariat entre le gouvernement du Burkina Faso et sa structure dans le cadre de la normalisation des denrées alimentaires ne date pas d’aujourd’hui. Il en veut pour preuve l’appui apporté à l’ABNORM qui a permis l’élaboration en 2020 de dix normes de spécifications sur des huiles comestibles raffinées enrichies en vitamine A et sur la farine de blé tendre enrichie en fer et acide folique. HKI n’a nulle intention de s’arrêter en si bon chemin.

Ainsi, les semaines à venir verront le démarrage, avec son appui, des travaux d’élaboration de « lignes directrices » pour la production des bouillons. L’élaboration de ces lignes directrices s’inscrit dans le processus normal d’élaboration d’une norme de spécifications. Comme le précise M. Djiatsa, « ce document revêt une grande importance car il aidera les fabricants, les distributeurs et éventuellement les utilisateurs des bouillons dans l’atteinte des exigences de la norme de spécifications ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net