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Epidémie de rougeole : L’autre préoccupation sanitaire dans la Boucle du Mouhoun

Publié le samedi 4 avril 2020 à 18h39min

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Epidémie de rougeole : L’autre préoccupation sanitaire dans la Boucle du Mouhoun

En plus de la lutte contre le Covid-19, la région de la Boucle du Mouhoun est actuellement frappée par une épidémie de rougeole, surtout dans les districts sanitaires de Boromo et de Dédougou. Pour en savoir davantage sur cette épidémie, Lefaso.net s’est entretenu, le vendredi 3 avril 2020, avec Dr Sidsabda Kompaoré, directeur régional de la santé de la Boucle du Mouhoun.

Lefaso.net : Nous sommes à la fin du premier trimestre de l’année 2020. Quels sont les défis sanitaires auxquels vous avez fait face dans votre région ?

Sidsabda Kompaoré : Il faut dire qu’au cours de ce premier trimestre, le défi était surtout le nombre élevé de cas de rougeole que nous avons connu dans la région. Il y a aussi, comme vous le savez, le cas de la maladie à coronavirus que nous avons connu également et que nous connaissons toujours d’ailleurs.

Quelle est la situation actuelle des zones concernées par la rougeole ?

Actuellement, ce que nous avons et ce qui nous a amenés à aller à une riposte, c’est la situation des deux districts sanitaires, notamment le district de Dédougou et celui de Boromo, qui ont été les plus touchés. A l’intérieur de ces deux districts, ce sont les communes de Siby et de Boromo pour ce qui concerne le district de Boromo, et la commune de Dédougou et de Bondokuy pour le district de Dédougou.

Ces deux districts semblent être les foyers-mères de la rougeole. Pourtant, des populations signalent des cas dans le Nayala. Qu’est-ce qui en est exactement pour ce foyer ?

Dans le Nayala, on a enregistré des cas, mais aussi d’autres districts ont été concernés comme Solenzo et ailleurs. Il faut dire que certains foyers se sont éteints pratiquement d’eux-mêmes. Au niveau du Nayala, il a fallu qu’il y ait une vaccination qui touche la tranche d’âge concernée par le Programme élargi de vaccination (PEV), avec l’accord, l’appui et l’accompagnement des autorités de ce pays. On a donné aux enfants de moins de deux ans ce vaccin qui a permis de maîtriser le foyer dans cette partie de la région.

D’où est partie l’épidémie de la rougeole dans la région de la Boucle du Mouhoun ?

Pour ce qui concerne la région de la Boucle du Mouhoun, on a essayé de retracer et de retrouver le cas-indexe. Et on a fini par le trouver dans la commune de Siby, dans le district sanitaire de Boromo, notamment à Sekako, une zone d’orpaillage. Quand on dit zone d’orpaillage, il faut comprendre que les gens nous viennent de tous horizons et c’est ce qui a perturbé les efforts qui ont été faits pour endiguer la rougeole.

Quelle est la différence entre le vaccin administré aux enfants à la naissance et le vaccin en cours d’administration ?

C’est exactement le même vaccin que nous utilisons. Et c’est exactement sur ça que nous allons insister, car on a l’impression que le vaccin qui est utilisé pour la campagne est différent du vaccin utilisé pour la routine. Pourtant, c’est exactement le même vaccin. Ça fait sourire par moments, lorsqu’on voit certaines personnes courir pour ne pas se faire vacciner, alors que ce sont les mêmes qui amènent leurs enfants pour la vaccination de routine. Je profite lancer cet appel à nos populations pour que les gens comprennent bien que ce qui est utilisé pour la routine est utilisé pour l’actuelle campagne.

Cela veut-il dire que les enfants qui ont été vaccinés pour la routine sont exemptés de cette campagne de vaccination en cours ?

Pas du tout ! Quand il s’agit d’une campagne, c’est tous les enfants sans exception qui sont concernés par la vaccination. Les enfants qui ont déjà reçu leur vaccination et ceux qui n’ont pas reçu sont davantage concernés par cette vaccination.

Quand on parle d’épidémie, les populations sont effrayées. Peut-on dire que la situation est sous contrôle ?

Nous pouvons dire que la vaccination, qui s’est déroulée jusqu’à présent dans les localités concernées, nous a permis de faire baisser les consultations dans ce sens. Et du coup, nous avons grand espoir de pouvoir circonscrire définitivement le phénomène.

Est-ce que le vaccin est en quantité et en qualité suffisante pour couvrir les zones concernées par l’épidémie ?

Je tiens à vous rassurer par rapport à la qualité de ce vaccin et dire qu’il émane des mêmes sources que ceux qui sont utilisés habituellement par notre ministère de la Santé. Il faut dire que ce vaccin a été obtenu grâce à l’appui de Médecins Sans Frontières qui nous soutient dans l’application et la mise en œuvre de la présente campagne. C’est l’occasion de leur dire également merci pour l’apport considérable et le soutien inestimable qu’ils font au ministère de la Santé et surtout à la région de la Boucle du Mouhoun. Nous avons réalisé, en faisant l’analyse, que ce sont les enfants de moins de 14 ans qui étaient les plus touchés dans la province des Balé. Au niveau des zones concernées comme le district de Dédougou, c’étaient plutôt des enfants de moins de 10 ans. Toutes ces cibles ont été couvertes entièrement par la quantité de vaccin obtenue.

On a intercepté des messages vocaux sur les réseaux sociaux appelant les populations à boycotter cette vaccination. Quelles sont les difficultés sur le terrain par rapport à l’adhésion des populations ?

Comme pour toute campagne de masse, on trouve toujours certaines personnes qui, pour une raison X ou Y, ont des réticences. Mais, je peux dire que de plus en plus, on a appris à travailler avec les réticences par des approches de sensibilisation. C’est l’occasion pour moi de saluer l’ensemble de la presse qui, justement, par la communication, a permis de lever à certains niveaux certaines réticences. Les populations entendaient dire par d’autres voix qu’il fallait refuser certains vaccins, mais je pense qu’avec les explications, ils ont fini par comprendre et adhérer à cette campagne de vaccination.

Dans cette même idée du rejet du vaccin, est-ce qu’il vous est revenu des refus catégoriques de certains ménages de recevoir les agents déployés sur le terrain pour la vaccination ?

Tout à fait. Il faut dire que tous les soirs, il y a le débriefing qui est fait. Nous avons fait créer des groupes sur la plateforme WhatsApp pour les différentes équipes où les difficultés étaient partagées. Il a été rapporté effectivement des réticences dans certains ménages. Mais très vite, avec la campagne médiatique qui a suivi les explications que l’on donne, et surtout les diffusions sur les médias, nous sommes parvenus à vaincre ces réticences. Dans les jours qui ont suivi, même les familles qui étaient initialement réticentes, elles-mêmes ont couru derrière les vaccinateurs pour faire vacciner leurs enfants.

Nous vivons une situation sanitaire difficile avec le Covid-19 et la rougeole. Quel est votre appel aux populations ?

L’appel à lancer est que tout un chacun comprenne le bien-fondé des mesures qui sont prises nous permettre de faire face aux maladies. Il est important qu’on se plie à ces mesures, même si c’est contraignant, car c’est à ce prix que nous pourrons faire face à ces maladies qui nous menacent avec autant de vigueur.

Entretien réalisé par D. LAWALI

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2020 à 07:53, par broo En réponse à : Epidémie de rougeole : L’autre préoccupation sanitaire dans la Boucle du Mouhoun

    Pour apporter des précisions, il faut dire que la rougeole peut survenir sur chez enfant déjà vacciné, et bien vacciné. en principe dans ce cas de figure on parle de de FORME FRUSTE DE ROUGEOLE qui en général n’est pas accompagné de complication au point d’entrainer la mort de l’enfant. Dans les statistiques des cas enregistrés dans la Boucle du Mouhoun la létalité doit être quasi nulle si ce sont des enfants vaccinés. Les enfants qui vont contracter la rougeole et non vaccinés cest eux qu’il faut craindre parce ca peut se compliquer. FELICITATION A DRS ET SON EQUIPE QUI ONT ETE TRES PROMPTS DANS LA RIPOSTE ;

  • Le 5 avril 2020 à 07:56, par broo En réponse à : Epidémie de rougeole : L’autre préoccupation sanitaire dans la Boucle du Mouhoun

    Pour apporter des précisions, il faut dire que la rougeole peut survenir sur chez enfant déjà vacciné, et bien vacciné. en principe dans ce cas de figure on parle de de FORME FRUSTE DE ROUGEOLE qui en général n’est pas accompagné de complication au point d’entrainer la mort de l’enfant. Dans les statistiques des cas enregistrés dans la Boucle du Mouhoun la létalité doit être quasi nulle si ce sont des enfants vaccinés. Les enfants qui vont contracter la rougeole et non vaccinés cest eux qu’il faut craindre parce ca peut se compliquer. FELICITATION A DRS ET SON EQUIPE QUI ONT ETE TRES PROMPTS DANS LA RIPOSTE ;

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