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Réponses à la crise sécuritaire : « Il n’y a pas de concertation au niveau local », déplore Oumarou Cissé (directeur exécutif de A2N)

Publié le mardi 28 janvier 2020 à 22h05min

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Réponses à la crise sécuritaire : « Il n’y a pas de concertation au niveau local », déplore Oumarou Cissé (directeur exécutif de A2N)

Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays sahéliens, connaît une crise sécuritaire depuis ces dernières années. Des projets se multiplient afin de permettre aux populations d’avoir une bonne capacité de résilience. Ce mardi 28 janvier 2020 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse initiée par l’ambassade de France au Burkina en collaboration avec l’Agence française de développement (AFD), une halte a été marquée sur les réponses à la crise dans cette zone.

Depuis 2017, l’Agence française pour le développement (AFD) appuie le gouvernement burkinabè pour faire face aux défis sécuritaires à travers le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS). Selon la directrice adjointe de l’AFD, Anne-Lise Rêve, sa structure travaille différemment avec ses partenaires, c’est-à-dire en mettant davantage l’accent sur la cohésion sociale et l’approche communautaire dans la prévention des conflits et l’apaisement des tensions. « Nous travaillons de façon croissante dans les zones qui sont aujourd’hui les plus vulnérables et soumises à un défi sécuritaire énorme », a-t-elle affirmé.

En plus de l’appui pour la mise en œuvre du PUS, l’AFD collabore avec les associations autochtones pour une approche plus directe. L’expérience a montré que sur le terrain, le PUS a un taux satisfaisant mais les autorités locales sont ignorées. Qu’est-ce qui pourrait expliquer un tel résultat ? Le directeur exécutif de l’Association Nodde Nooto (A2N), Oumarou Cissé donne son avis : « Le gouvernement n’a pas fait le travail de communication envers les acteurs pour expliquer ce qu’est le PUS. Les gens s’attendent à un programme spécifique avec un financement spécifique. Et nous (aussi bien les collectivités que les acteurs locaux) avons les mêmes préoccupations. Les acteurs non étatiques également ont la même réaction. Effectivement, on ne sait pas à quel niveau ces actions-là se décident avant de déplorer qu’il n’y a pas de concertation au niveau local pour dire aux gens qu’il y a un programme qui est là ».

Oumarou Cissé, le directeur exécutif de A2N

Dans le but d’éviter ce type de résultat, l’AFD, de son côté, mise également sur les associations locales. L’A2N est l’une des associations qui bénéficie du soutien de l’AFD pour la mise en œuvre de ses activités. Cette approche semble être avantageuse pour les partenaires techniques et financiers (PTF). « L’appui à A2N est complémentaire parce que travailler avec les associations, ça permet d’aller vite et faire d’autres choses. Tout le volet cohésion sociale, ce sont les associations qui sont en première ligne pour exécuter ce type d’activité », précise Anne-Lise Rêve.

Anne-Lise Rêve, la directrice générale adjointe de l’AFD

Créée en 1996 à Dori (Nord-Est du Burkina), l’Association Nodde Nooto (A2N) est une initiative de plusieurs communautés qui devraient faire face à une recrudescence des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles partagées. Ainsi, cette association se focalise beaucoup plus sur la réhabilitation de la cohésion sociale. « Le travail accompli depuis deux décennies avait permis de structurer le tissu social et de jeter les bases du principe de la concertation pour une gestion apaisée de conflit dans ce contexte », a indiqué Oumarou Cissé.

Anne-Lise Rêve et Oumarou Cissé au cours de la conférence de presse

Au cours de la première conférence de presse dénommée «  Matinée du partenariat renouvelé entre la France et le Burkina Faso », l’AFD et l’A2N ont affiché une collaboration fructueuse. Elles ont d’autres chantiers en vue.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 janvier 2020 à 01:20, par Moi En réponse à : Réponses à la crise sécuritaire : « Il n’y a pas de concertation au niveau local », déplore Oumarou Cissé (directeur exécutif de A2N)

    On appel ça un article tonutruant !

    Où est le ministre de tutel oubien l’autorité gouvernementale de tutel de ce programme ?
    Ça aurait été plus objectif de l’associé au tour de table non ?

    Nous africains on est pauvre par ce que notre ventre commande notre cerveau. ...ce Monsieur semble pointer du doigt l’autorité publique par ce que tout simplement il veut parler de financement spécifique esperant ainsi l’avoir avec les blanc...c’est pourquoi ils ne vont jamais nous respecter par ce qu’on passe tout le temps à aller chez eux dire ce qu’ils veulent entendre même si il faut crucifier un frère !!!
    Cessons la mendicité !!!!

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