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Pêche sportive : « Notre difficulté principale, c’est le permis de pêche », déclare Lazare Ki (président de l’Association des pêcheurs à la ligne du Faso)

LEFASO.NET | Par LEFASO.NET

Publié le dimanche 24 novembre 2019 à 01h10min

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Pêche sportive : « Notre difficulté principale, c’est le permis de pêche », déclare Lazare Ki (président de l’Association des pêcheurs à la ligne du Faso)

Le samedi 30 novembre 2019, la 5e édition du concours de la pêche en ligne dénommé « Canne d’or », va se tenir à Loumbila. Le président de l’Association des pêcheurs à la ligne du Faso (APLF), Lazare Ki, initiateur de ce concours annonce les couleurs de la présente édition. Il s’attarde sur la vie de cette association et les perspectives.

LeFaso.net : Présentez-nous votre association ?

Lazare Ki : L’Association des pêcheurs à la ligne du Faso (APLF) a été créée en 2005. Elle a pour objectif et but de rassembler tous les pêcheurs à la ligne afin de pouvoir harmoniser nos actions et défendre nos intérêts communs.

Quelles sont vos principales activités au sein de cette association ?

Chaque année, nous faisons des reboisements au mois d’août, et nous avons prévu faire du don de sang afin de sauver nos frères et sœurs qui sont en difficulté. L’activité de notre association, c’est le concours de pêche et la participation au défilé de 11 décembre afin de mieux se faire connaître par le public.

Comment s’organise le concours « Canne d’or » ?

La « Canne d’or » de cette année sera organisée à Loumbila, le 30 novembre. Tous ceux qui sont membres de cette association et qui souhaitent adhérer, peuvent part à ce concours dénommé « Canne d’or ».

Qui peut être membre de l’APLF ?

Pour être membre, il faut d’abord se munir de sa carte de membre ; être à jour de ses cotisations ; et participer à nos réunions et différentes activités que nous menons.

Quelles sont les conditions de participation ? Et les prix ?

D’abord, il faut se munir de sa carte de membre. Les membres paient la somme de 2000 francs CFA et non membres, 4000 francs CFA (2000f pour l’inscription et l’autre moitié pour la participation).

Les prix, quant à eux, sont variés. Il y a deux nuitées à Loumbila Beach, du matériel de pêche et des sommes d’argent pour encourager les trois premiers. Tous les concurrents seront primés.

Sur quelle base évaluez-vous les concurrents ?

Nous avons une bascule spéciale pour la pesée des poissons. Il peut y avoir un seul poisson qui a deux kilogrammes et cent poissons qui n’ont que quelques grammes. Il y a une commission qui est chargée de peser. Le premier a une médaille d’or, le deuxième une médaille d’argent et le troisième une médaille en bronze. Tous les autres concurrents repartent avec des gadgets.

Pour un pays sahélien comme le Burkina Faso, quel est l’avantage d’une telle activité ?

Il y a beaucoup d’activités dans un pays sahélien. On peut se nourrir de la pêche. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de sites de pêche. Rien que la semaine passée, le ministère des Ressources halieutiques est parti faire l’ensemencement des poissons à 25 kilomètres de Ouagadougou. En 2020, il y aura plus de 20.000 tonnes de poissons. Ce sera une activité pour certaines personnes qui adhèrent à la pêche. La pêche est sportive, c’est vrai, mais nous pensons qu’elle est aussi rémunératrice.

Quelles sont vos relations avec votre ministère de tutelle ?

Nous avons de très bonnes relations. Nous recevons des formations de la direction de la pêche afin de pouvoir encadrer les pêcheurs à la ligne du Faso. Il y a des hameçons qu’il faut utiliser et ceux qui ne sont pas recommandés. Donc chaque année, nous recevons ces formations pour mettre nos membres au point afin qu’à leur sortie, ils puissent avoir de bonnes connaissances de la pratique de la pêche sportive au Burkina Faso.

Avez-vous des associations sœurs dans les autres pays ?

Non. Nous ne sommes pas encore vus à l’extérieur. Par contre, nous avons un ami français qui vient chaque année participer à notre concours de pêche. Il vit à Rohan. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure faire des échanges avec les amis de là-bas.

Quels sont les sites qui ont accueilli les quatre dernières éditions ?

La première édition s’est déroulée dans la commune rurale de Saaba ; la deuxième à Boulmiougou ; et les trois dernières à Loumbila.

Pourquoi Loumbila accueille-t-elle trois éditions sur cinq ?

Nous avons signé un partenariat avec la mairie de Loumbila, en présence du ministre des Ressources animales. Ils nous ont remis la clé du barrage de Loumbila et ils ont fait l’empoissonnement du barrage. Pour dire que chaque année, nous sommes libres de venir pêcher à tout moment.

Faire le concours sur d’autres sites, ce sera un peu du tourisme et il faut un déplacement. Cette année, on a voulu le faire à Samendeni mais vous voyez dans quel contexte nous sommes actuellement. On va étudier encore d’autres sites.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez sur le terrain ?

Notre difficulté principale, c’est le permis de pêche, qui n’est pas universel comme celui de la chasse. Je m’explique. A Ouagadougou, si on veut aller à Loumbila pour pêcher, il faut qu’on aille prendre le permis à Loumbila avant de pêcher. Pourtant, nous avons demandé d’uniformiser les permis de pêche. Quel que soit le prix, on sera prêt à payer, car les pêcheurs démarrent très tôt ou tard dans la nuit. A quel moment nous allons prendre le permis de pêche ? C’est difficile pour nous.

Pour la tenue de la 5e édition de « Canne d’or », quel est votre message ?

Nous souhaitons que la population de Loumbila sorte pour voir et encourager ces pêcheurs. C’est une passion. Et tous ceux qui veulent partager cette passion avec nous, sont conviés le samedi 30 novembre à 7h pour le lancement.

Propos recueillis par Cryspin Laoundiki
LeFaso.net

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